JO de Paris/transports: Quand Hidalgo rompt l'union sacrée

La maire de Paris Anne Hidalgo (PS) s'est attirée les foudres de l'exécutif (Photo, AFP).
La maire de Paris Anne Hidalgo (PS) s'est attirée les foudres de l'exécutif (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 28 novembre 2023

JO de Paris/transports: Quand Hidalgo rompt l'union sacrée

  • La querelle est sur la place publique depuis qu'Anne Hidalgo a émis de forts doutes sur la capacité des transports publics à être pleinement opérationnels pour les Jeux
  • «S'il faut livrer des Jeux sans elle, on les livrera sans elle et puis au pire, s'il faut les livrer malgré elle, on les livrera malgré elle», a cinglé la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra

PARIS: Avec sa sortie sur des "transports pas prêts" pour les JO, la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) s'est attirée les foudres de l'exécutif, un coup de canif inédit dans l'unité habituellement affichée sur les sujets cruciaux pour la réussite des JO de Paris.

Depuis que la capitale française a obtenu en 2017 l'organisation des Jeux, il y a parfois eu des coups de pression, mais les attaques et les prises de bec sont le plus souvent restées derrière les murs des salles de réunion.

Cette fois, la querelle est sur la place publique depuis qu'Anne Hidalgo, à huit mois de la cérémonie d'ouverture, a émis de forts doutes sur la capacité des transports publics à être pleinement opérationnels pour les Jeux.

"S'il faut livrer des Jeux sans elle, on les livrera sans elle et puis au pire, s'il faut les livrer malgré elle, on les livrera malgré elle", a cinglé publiquement dimanche soir la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra.

La ministre a aussi manifestement très mal pris le départ prématuré d'Anne Hidalgo avant la fin d'une réunion jeudi dernier au comité d'organisation, un départ dont les équipes étaient, selon plusieurs sources, prévenues.

Ces réunions sont depuis quelques mois le théâtre d'échanges parfois acerbes entre les deux responsables politiques.

Plusieurs sources ont ainsi raconté à l'AFP cette pique lancée par Anne Hidalgo à la ministre, camarade de promotion du président de la République Emmanuel Macron à l'ENA (Ecole nationale d'administration), lui rappelant que contrairement à elle, elle était "élue" et "pas nommée" et qu'elle n'arrivait pas en cours de route.

Piques

L'été dernier, c'est un trajet sur la Seine, à l'occasion du dévoilement de la torche olympique et en présence de tout le gratin olympique, qui tourne à l'aigre lorsqu'Amélie Oudéa-Castéra demande à la maire de Paris de "nettoyer" en vue des JO des bâtiments... qui appartiennent en réalité à l'Etat, lui rétorque l'édile parisienne.

"Dire qu'on peut faire les Jeux sans elle (Hidalgo), c'est une erreur tactique majeure", estime une source proche du monde olympique, réagissant aux propos de la ministre.

"On ne peut pas faire sans elle", renchérit auprès de l'AFP Pierre Rabadan, adjoint au sport à la Ville de Paris.

"Sur le fond, expliquent plusieurs sources qui connaissent le dossier, elle n'a pas complètement tort." Alors que les Franciliens sont à la peine depuis des mois dans les métros et les bus, le sujet des transports est scruté de très près par le Comité international olympique (CIO). Celui-ci sera justement en visite à Paris cette semaine et son président Thomas Bach sera reçu mardi à l'Hôtel de ville.

Interrogée par l'AFP en fin de semaine dernière, l'institution a affiché officiellement "sa confiance dans les plans de transport".

Les raisons de la sortie de la maire de Paris interrogent. Discours un peu trop franc, diversion pour faire oublier son déplacement controversé mi-privé mi-professionnel en octobre à Tahiti, signal d'alarme pour remettre le sujet des transports au sommet de la pile, rivalités électorales ?

«Taper sur la maire»

Pour Pierre Rabadan, il s'agit tout simplement de donner un "signal" sur les transports alors que "tous les jours, on nous remonte des problèmes". Et de critiquer aussi le ministre des Transports Clément Beaune qui "passe son temps à taper sur la maire", poursuit l'adjoint, qui voit derrière ces attaques les ambitions municipales de l'ancien conseiller de Macron aux affaires européennes.

"Trahison politique" et "propos honteux", a claqué Clément Beaune après avoir assuré depuis la fin de semaine dernière que "oui, les infrastructures seraient prêtes".

Dans l'entourage de Valérie Pécresse, présidente LR (droite) de la région Ile-de-France et d'Ile-de-France Mobilités (IDFM), également partie prenante dans la question des transports, on a précisé à l'AFP que celle-ci avait écrit début novembre au président de la régie des transports parisiens (RATP) pour demander une amélioration sur quatre lignes de métro en particulier.

Pendant plusieurs mois, Valérie Pécresse a d'ailleurs menacé de ne pas faire rouler de trains sur les nouvelles lignes en 2024 mais a fini par obtenir un accord avec l'Etat sur le financement d'IDFM.

Et l'ancienne ministre a rendu le sujet encore plus brûlant lundi soir, en annonçant que le prix du ticket de métro parisien à l'unité va quasi-doubler durant l'été, passant de 2,10 euros à 4 euros.

Pour un conseiller d'Anne Hidalgo, la polémique concernant les transports, sans précédent selon lui dans l'organisation de ces Jeux, "va laisser des traces", alors que la maire "voulait se refaire sur les JO après l'élection et là, elle se met tout le monde à dos".

Et un autre conseiller de pointer l'effet "négatif à l'international" de cette controverse qui, dit-il, peut rejaillir sur tout le monde.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.