PARIS: La cour d'appel de Paris a confirmé lundi le renvoi devant les assises d'un ancien porte-parole d'un groupe rebelle syrien pour complicité de crimes de guerre en Syrie entre 2013 et 2016, mais a annulé d'autres poursuites, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Les magistrats de la chambre de l'instruction ont également confirmé son renvoi en procès pour complicité d'enrôlement de mineurs dans un groupe armé et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes de guerre, selon la même source.
Ils ont néanmoins annulé les poursuites pour complicité de disparitions forcées et de complicité de crimes de guerre par le lancement d'attaques délibérées contre la population civile et atteintes volontaires à la vie, atteintes volontaires à l'intégrité physique ou psychique, enlèvements et séquestrations.
"L'abandon de la plupart des charges retenues à l'encontre de Majdi Nema confirme sa position depuis des années. Il continue néanmoins à contester fermement les accusations restantes et rappelle qu'il a toujours œuvré au sein du groupe Jaysh al-Islam pour faire respecter les lois de la guerre", ont commenté ses avocats Romain Ruiz et Raphaël Kempf.
Majdi Nema, un Syrien âgé de 35 ans, a toujours affirmé n'avoir été qu'un porte-parole "sans influence" au sein du groupe armé Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam).
Enlèvements
Ce groupe armé de la mouvance salafiste, opposé au régime de Bachar Al-Assad, avait pris le contrôle en 2011 de la Ghouta orientale, enclave située au nord-est de Damas.
Le groupe est soupçonné de l'enlèvement le 9 décembre 2013 de quatre militants des droits humains, dont l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, qui n'ont jamais été retrouvés.
Majdi Nema, de son nom de guerre Islam Alloush, avait été interpellé à Marseille, où il s'était installé en novembre 2019 pour suivre un cycle de conférences en tant qu'étudiant à l'Institut de recherche sur le monde arabe et musulman de l'Université Aix-Marseille.
Il a été mis en examen le 31 janvier 2020 par un juge du pôle crimes contre l'humanité du tribunal de Paris. Il est en détention provisoire depuis.
Ancien officier de l'armée syrienne, il avait fait défection en novembre 2012 pour rejoindre Zahran Alloush, fondateur et commandant en chef de Liwa al-Islam, devenu JAI en 2013, pour combattre le régime de Bachar al-Assad.
Il devient porte-parole de JAI, reste deux mois dans la Ghouta orientale puis rejoint la Turquie en mai 2013. Il a quitté JAI en 2017.