Loi immigration et métiers en tension: Le camp présidentiel planche sur une réécriture

«A titre personnel, je pense que ce droit ne doit pas être opposable», a indiqué le député Renaissance Mathieu Lefèvre face à la presse parlementaire, estimant qu'il fallait laisser une certaine marge d'appréciation aux préfets, mais pas un «pouvoir total» (Photo, AFP).
«A titre personnel, je pense que ce droit ne doit pas être opposable», a indiqué le député Renaissance Mathieu Lefèvre face à la presse parlementaire, estimant qu'il fallait laisser une certaine marge d'appréciation aux préfets, mais pas un «pouvoir total» (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 17 novembre 2023

Loi immigration et métiers en tension: Le camp présidentiel planche sur une réécriture

  • Selon la version issue du Sénat, les travailleurs pourront obtenir un titre de séjour d'un an «à titre exceptionnel» et non de plein droit comme le prévoyait la mouture du gouvernement
  • Si des votes pour ou des abstentions des députés LR semblent indispensables au passage du texte, la réécriture pourrait être d'abord destinée à rassurer au sein du camp présidentiel, qui n'est pas à l'unisson sur ce sujet

PARIS: Des députés de la majorité planchent avec le gouvernement sur une réécriture d'un article-clé du projet de loi immigration sur les travailleurs des métiers en tension, qui rétablirait un droit à régularisation, sauf exceptions invocables par le préfet pour s'y opposer, a appris l'AFP de sources parlementaires.

La mesure initiale qui prévoyait une régularisation de plein droit des travailleurs sans-papiers dans ce secteur, a été largement restreinte par les sénateurs, qui ont adopté le projet de loi mardi.

Selon la version issue du Sénat, les travailleurs pourront obtenir un titre de séjour d'un an "à titre exceptionnel" et non de plein droit comme le prévoyait la mouture du gouvernement. La procédure, à la main des préfets, serait également assortie de conditions multiples.

Alors que l'examen du texte démarrera à l'Assemblée en commission la semaine du 27 novembre, puis dans l'hémicycle celle du 11 décembre, les groupes de la majorité planchent avec l'exécutif sur une nouvelle rédaction.

"Je travaille à une solution qui ne soit ni le droit opposable général et absolu, ni le pouvoir discrétionnaire absolu du préfet", a confirmé le député Florent Boudié, rapporteur général Renaissance du projet de loi à l'Assemblée.

Les critères qui remettraient en cause la délivrance d'un titre de séjour seraient inscrits dans la loi, et pourraient comprendre la menace à l'ordre public, le non-respect des valeurs de la République ou encore la polygamie, selon des députés interrogés.

"Ce n'est plus le droit opposable général et absolu", qui figurait dans le projet de loi initial, a précisé M. Boudié, "dans la mesure où le préfet pourra ou devra (ce point reste encore à préciser, ndlr) s'opposer à une régularisation".

D'ex-soutiens de Macron alertent sur une «dérive dangereuse»

"Le texte adopté au Sénat constitue une rupture" car il "tourne le dos à la vocation d'intégration de notre pays", affirment une dizaine de personnalités parmi lesquelles l'ex-ministre socialiste Marisol Touraine, l'ex-diplomate Pascal Brice, le réalisateur Romain Goupil, le patron du groupe d'économie sociale et solidaire SOS Jean-Marc Borello, ou encore les économistes Philippe Aghion et Philippe Martin, inspirateurs du programme de M. Macron en 2017.

Autant de mesures qui "relèvent d'une hostilité de principe non seulement à l'égard de l'immigration mais des étrangers eux-mêmes", estiment les signataires, qui demandent aux élus des groupes Renaissance, Modem et Horizons "de ne pas voter ces dispositions".

"Il vous revient de stopper une dérive dangereuse et de mettre le pays sur le chemin de l'efficacité et de l'apaisement", insistent les auteurs de la missive, qui attendent en particulier "un droit en faveur de la régularisation des travailleurs étrangers sans-papiers", principale pierre d'achoppement avec la droite.

Si des votes pour ou des abstentions des députés LR semblent indispensables au passage du texte, la réécriture pourrait être d'abord destinée à rassurer au sein du camp présidentiel, qui n'est pas à l'unisson sur ce sujet.

"Nous ne souhaitons pas la réintroduction de l'article 3 tel qu'il existait avant le passage au Sénat", parce qu'il comprenait un "droit opposable à la régularisation", a déclaré mercredi le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli, allié de Renaissance et du MoDem au sein du camp présidentiel.

"A titre personnel, je pense que ce droit ne doit pas être opposable", a indiqué de son côté le député Renaissance Mathieu Lefèvre face à la presse parlementaire (AJP), estimant qu'il fallait laisser une certaine marge d'appréciation aux préfets, mais pas un "pouvoir total".


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.