Pas-de-Calais: l'eau remonte avec les pluies, Macron promet 50 millions

Le président français Emmanuel Macron écoute les explications d'un agriculteur lors d'une visite au Doulac près de Saint-Omer, dans le nord de la France, le 14 novembre 2023 (Photo d'Aurélien Morissard / AFP).
Le président français Emmanuel Macron écoute les explications d'un agriculteur lors d'une visite au Doulac près de Saint-Omer, dans le nord de la France, le 14 novembre 2023 (Photo d'Aurélien Morissard / AFP).
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Publié le Mercredi 15 novembre 2023

Pas-de-Calais: l'eau remonte avec les pluies, Macron promet 50 millions

  • Le chef de l'Etat a souligné que les prochaines heures et la nuit resteraient difficiles et que la décrue prendrait plusieurs jours
  • A 17H30, Météo-France a passé le Pas-de-Calais en vigilance rouge aux crues, en raison du niveau de la Liane, puis la Haute-Savoie quelques heures plus tard

SAINT-OMER: Le niveau de plusieurs cours d'eau est remonté mardi après-midi dans le Pas-de-Calais, repassé en vigilance rouge aux crues pour la Liane, entraînant de nouvelles évacuations après plus de dix jours d'inondations exceptionnelles.

Sur place mardi à la mi-journée, le président Emmanuel Macron a annoncé le déblocage d'un "fonds de soutien" de 50 millions d'euros destiné à "accompagner les communes les plus touchées". Depuis un gymnase de Saint-Omer, le président a aussi présenté un "fonds exceptionnel de soutien" aux agriculteurs.

Le chef de l'Etat a souligné que les prochaines heures et la nuit resteraient difficiles et que la décrue prendrait plusieurs jours.

A 17H30, Météo-France a passé le Pas-de-Calais en vigilance rouge aux crues, en raison du niveau de la Liane, puis la Haute-Savoie quelques heures plus tard, département dans lequel est attendu un "épisode sérieux" de précipitations.

Sur la Liane, "un épisode potentiellement supérieur aux crues de la semaine dernière est possible" avec les "pluies très intenses" de l'après-midi, a averti Météo-France. Sur le bassin de la Hem, la nouvelle crue pourrait également égaler celle de la semaine dernière.

En début d'après-midi, aux abords de Saint-Omer, il pleuvait à torrents et des portions de routes étaient à nouveau submergées, a constaté un journaliste de l'AFP. Dans le Boulonnais, des rues de la commune de Saint-Etienne-au-Mont ont à nouveau été inondées et des coulées de boue ont détruit le mur d'une maison.

«La nuit va être chaude»

"L'eau remonte, la nuit va être chaude", s'est inquiété la présidente départementale de la Croix Rouge, Fabienne Berquier, précisant que des évacuations de maisons étaient en cours dans cette commune vers 19H00.

Selon la préfecture, les plus fortes averses vont toutefois s'évacuer dans la soirée "vers les bassins du Nord proches des Flandres" et une accalmie devrait ensuite intervenir, avec seulement des "averses éparses pendant" la nuit.

Elle note des évacuations dans l'après-midi dans plusieurs communes près de Boulogne-sur-Mer et Saint-Omer et une situation qui reste "complexe" dans le Calaisis.

Le chef de l'Etat a indiqué lors de sa visite que l'état de catastrophe naturelle serait reconnu pour 244 communes (214 dans le Pas-de-Calais, une trentaine dans le Nord), première étape vers l'indemnisation des sinistrés, déjà affectés par la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record le 7 novembre et des précipitations intenses jeudi et vendredi.

Les assurances se sont engagées à faire preuve d'une "très grande réactivité", a-t-il dit.

Selon le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, 5 000 habitations ont été touchées par ces inondations "exceptionnelles" et "1 400 personnes évacuées" depuis le 6 novembre. Le bilan reste de "quatre blessés légers".

Le président s'est aussi rendu à Blendecques, commune particulièrement affectée par les inondations, avec 862 maisons touchées, mais où certains habitants ont pu regagner leur logement, selon Jean-Christophe Castelain, adjoint au maire. "Beaucoup d'habitants sont à bout", affirme-t-il.

90 routes coupées 

Accompagné de plusieurs ministres, le chef de l'Etat a annoncé avoir confié au maire de Saint-Omer une mission pour améliorer les systèmes d'évacuation des cours d'eau vers la mer, en s'inspirant par exemple des Pays-Bas.

Les établissements scolaires de 279 communes du département sont restés fermés lundi et mardi. Collèges ou lycées pourront rouvrir mercredi, la plupart des écoles primaires et maternelles étant de toute façon fermées le mercredi (semaine de quatre jours). Quelques établissements pourraient cependant rester inaccessibles, a prévenu la préfecture.

Mardi soir, 90 routes sont coupées dans le département.

Outre les quatre blessés légers, une sexagénaire a été retrouvée morte samedi à Bailleul (Nord) dans sa voiture accidentée dans un fossé inondé, sans lien certain avec les intempéries, selon le parquet de Dunkerque.

Les associations d'aide aux exilés sur le littoral dénoncent depuis plusieurs jours une situation "catastrophique" à Calais, demandant l'augmentation du nombre de places d'hébergement d'urgence et notamment l'ouverture d’un hangar, mis à disposition des migrants en cas d’activation du plan grand froid.

S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines.


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".