GENEVE: Une quarantaine d'ambassadeurs auprès de l'ONU à Genève, pour la plupart de pays arabes et musulmans, y ont observé vendredi une minute de silence pour les morts à Gaza et pour réclamer la fin des violences, a constaté l'AFP sur place.
Ces ambassadeurs, dont ceux de Cuba et du Venezuela, ont aussi signé un appel conjoint demandant à la communauté internationale une action urgente pour arrêter les violences meurtrières et traiter la grave crise humanitaire à Gaza. Il n'y avait pas d'ambassadeur de pays européens sur l'estrade où se déroulait la cérémonie.
"Il est nécessaire d'instiller de l'humanité et de la sagesse et de réveiller la conscience de l'humanité face à ces atrocités commises contre des civils palestiniens innocents", a déclaré à cette occasion l'ambassadeur égyptien, Ahmed Ihab Abdelahad Gamaleldin.
"Deux millions et demi de personnes ne peuvent pas être considérées comme des dommages accidentels ou collatéraux", a-t-il ajouté, en référence au nombre d'habitants de la bande de Gaza.
Israël a lancé une offensive à Gaza après que des commandos du Hamas ont traversé la frontière fortement militarisée le 7 octobre, tuant 1.200 personnes, pour la plupart des civils, selon le dernier bilan du gouvernement israélien, et faisant environ 240 otages.
En représailles, pour "éradiquer" le Hamas, Israël a mené des bombardements massifs et engagé une campagne terrestre qui, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, ont fait plus de 11.000 morts, essentiellement des civils, dont plus de 4.500 enfants.
Ce n'est "pas une guerre entre Israël et les combattants du Hamas. C'est un génocide", a déclaré l'observateur permanent des Palestiniens auprès de l'ONU à Genève, Ibrahim Khraishi.
Et "le génocide se déroule au vu et au su du monde entier, sur les écrans de télévision", a-t-il ajouté.
Il a aussi critiqué "le deux poids deux mesures" des pays occidentaux, comparant leur condamnation de l'invasion russe en Ukraine au refus de beaucoup de condamner les actions d'Israël à Gaza.
"C'est quelque chose dont l'humanité devrait avoir honte", a-t-il dit.
Et M. Khraishi a encore dénoncé le "soutien aveugle" des Etats-Unis à Israël, qui selon lui a entraîné ce dernier "à se comporter comme un Etat au-dessus des lois".
"Le véritable ami d'Israël devrait brandir le drapeau rouge devant son visage et lui dire qu'il faut arrêter", a-t-il poursuivi, avertissant que les actions d'Israël étaient en train de "dessiner un nouvel ordre mondial international".
"Nous devrions prêter attention à là où nous en sommes", a-t-il déclaré. "Cette loi de la jungle devrait cesser".