Des écoles juives de Montréal visées par des tirs, émoi au Canada

Des voitures de police stationnent devant l'école primaire Talmud Torah pendant que les parents viennent chercher leurs enfants dans le quartier Côte-des-Neiges à Montréal, Québec, Canada, le 9 novembre 2023 (Photo, AFP).
Des voitures de police stationnent devant l'école primaire Talmud Torah pendant que les parents viennent chercher leurs enfants dans le quartier Côte-des-Neiges à Montréal, Québec, Canada, le 9 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 10 novembre 2023

Des écoles juives de Montréal visées par des tirs, émoi au Canada

  • Des impacts de balle ont été retrouvés sur la porte de deux institutions scolaires juives de la ville de Montréal dans la matinée de jeudi
  • D'après les premiers éléments de l'enquête, ils auraient été tirés en pleine nuit, au moment où les établissements étaient vides, ont précisé les autorités

MONTRÉAL: Des coups de feu ont été tirés sur deux écoles confessionnelles juives de Montréal dans la nuit de mercredi à jeudi, sans faire de blessé, mais provoquant une onde de choc au Québec et un appel au calme des autorités.

Des impacts de balle ont été retrouvés sur la porte de deux institutions scolaires juives de la ville de Montréal dans la matinée de jeudi, a indiqué la police à l'AFP.

D'après les premiers éléments de l'enquête, ils auraient été tirés en pleine nuit, au moment où les établissements étaient vides, ont précisé les autorités.

"Je veux être très clair. Nous condamnons cette violence antisémite dans les termes les plus forts", a réagi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, après avoir parlé d'une "terrifiante" montée de l'antisémitisme et de l'islamophobie, sur fond de conflit entre Israël et le Hamas.

Peu de temps après, François Legault, le Premier ministre du Québec a lancé un "appel au calme" face à la montée des tensions dans la province francophone.

"Nous sommes inquiets. Mais j'essaie quand même de ne pas trop m'inquiéter", a expliqué à l'AFP Valérie Dahan, mère de deux filles scolarisées dans l'une des écoles visées.

"Nous avons une présence policière supplémentaire, et l'école et le gouvernement ont tenu à nous rassurer", ajoute cette Montréalaise. A proximité, deux voitures de police étaient en faction devant l'établissement.

La police a annoncé jeudi qu'elle allait renforcer la sécurité aux abords des lieux de culte et des écoles, dans un contexte de multiplications d'incidents similaires visant la communauté juive au Québec.

Mardi, deux cocktails Molotov ont visé une synagogue dans l'ouest de l'île de Montréal, endommageant légèrement le bâtiment sans blesser personne.

Mercredi, deux groupes étudiants se revendiquant comme pro-israélien et pro-palestinien en sont venus aux mains à l'université Concordia, blessant trois personnes, selon l'université. La police a dû intervenir et une femme a été arrêtée pour voie de fait.

Des croix gammées ainsi qu'une incitation à la haine publiée en ligne ont également été rapportés par l'établissement, qui mentionne "une augmentation inquiétante des actes d'intimidation" ces derniers jours.

«Odieux»

"La communauté juive, qui a près de 300 ans d'histoire au Québec, est attaquée", a dénoncé Yair Szlak, président de l'organisation juive Fédération CJA, lors d'une conférence de presse.

"Ce qui se passe ici est inacceptable", a-t-il ajouté.

"Aucun enfant à Montréal ne devrait voir son lieu d'apprentissage visé par une arme conçue pour tuer. C'est odieux", a renchéri Eta Yudin du Centre consultatif des relations juives et israéliennes.

Pour cette dernière, "la haine doit cesser". "Cette campagne de terreur ne réussira pas".

Le Premier ministre québécois a "fait appel aux forces policières" pour tenter d'apaiser le climat social et n'exclut pas la possibilité d'interdire les rassemblements organisés en réaction au conflit au Proche-Orient.

Jeudi, alors que plusieurs manifestations étaient de nouveau prévues aux abords des universités montréalaises, des dizaines de policiers avaient été déployés dans les rues du centre-ville, a constaté un journaliste de l'AFP.

"C'est effrayant de venir à l'école et de voir trois voitures de police à l'extérieur et des policiers à l'intérieur, ça vous met sur les nerfs", a expliqué Alesia Keim, 22 ans, étudiante en urbanisme à l'université de Concordia.

De nombreux pays dans le monde, notamment en Europe, font face à une résurgence d'actes antisémites depuis le 7 octobre et le début du conflit entre Israël et le Hamas.

Les massacres du 7 octobre, qui ont fait plus de 1.400 morts côté israélien, ont déclenché une guerre dévastatrice entre le Hamas et Israël qui, depuis, pilonne la bande de Gaza. Selon le Hamas, les opérations militaires israéliennes y ont fait plus de 10.800 morts.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.