Loi immigration: le Sénat s'empare du volet «régularisations», durci par la droite

Le chef du groupe parlementaire « Les Républicains » le sénateur Bruno Retailleau (au centre) s'exprime lors d'un débat sur le projet de loi du gouvernement sur l'immigration au Sénat français à Paris le 7 novembre 2023. (Photo AFP)
Le chef du groupe parlementaire « Les Républicains » le sénateur Bruno Retailleau (au centre) s'exprime lors d'un débat sur le projet de loi du gouvernement sur l'immigration au Sénat français à Paris le 7 novembre 2023. (Photo AFP)
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Publié le Mercredi 08 novembre 2023

Loi immigration: le Sénat s'empare du volet «régularisations», durci par la droite

  • Au coeur de l'examen d'un texte surtout axé sur le contrôle de l'immigration et la simplification des procédures d'expulsion des étrangers délinquants, ce dispositif d'intégration des immigrés par le travail cristallise les débats depuis des mois
  • L'exécutif est tiraillé sur ce dossier entre une aile gauche très favorable à cette évolution et la volonté affichée de trouver au Parlement une majorité avec la droite, qui en fait une ligne rouge

PARIS: Le Sénat examine mercredi après-midi un volet très discuté du projet de loi immigration sur les régularisations de travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension, fort d'un accord de dernière minute entre la droite et les centristes, prêts à restreindre grandement la mesure du gouvernement.

Au coeur de l'examen d'un texte surtout axé sur le contrôle de l'immigration et la simplification des procédures d'expulsion des étrangers délinquants, ce dispositif d'intégration des immigrés par le travail cristallise les débats depuis des mois.

L'exécutif est tiraillé sur ce dossier entre une aile gauche très favorable à cette évolution et la volonté affichée de trouver au Parlement une majorité avec la droite, qui en fait une ligne rouge.

"Il y a des personnes qui travaillent et qui méritent d'être accompagnées pour un titre de séjour en France", a insisté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Sud Radio mardi, prenant l'exemple de "la femme de ménage" qui "n'est pas délinquante" et "veut s'intégrer". "Au nom de quoi nous la rejetterions ?" s'est-il interrogé.

Dans son texte initial, le gouvernement propose d'octroyer "de plein droit", mais sous conditions, un titre de séjour d'un an renouvelable aux travailleurs sans-papiers dans des secteurs en pénurie de main d'œuvre. C'est le fameux article 3, devenu un totem. Il concernerait 7 à 8.000 personnes par an, selon Beauvau.

Version plus répressive

Les Républicains, premier groupe du Sénat, y sont catégoriquement opposés: "On ne peut pas à la fois avoir un texte qui veut expulser plus tout en régularisant plus", martèle le président du groupe LR Bruno Retailleau, qui voit dans la mesure "un appel d'air" pour l'immigration clandestine et "un signal de faiblesse".

Mais même au Sénat, qui penche pourtant à droite, le sujet a fait débat jusqu'au bout car le groupe centriste, allié habituel de la droite dans une majorité confortable, n'a pas la même vision.

Son président Hervé Marseille se rapproche de la position du gouvernement: s'il ne veut pas d'un "droit opposable", il constate néanmoins "un principe de réalité" dans les entreprises sur lequel il convient de légiférer.

Les deux camps, unis pour durcir l'immense majorité du texte (suppression de l'aide médicale d'Etat, resserrement du regroupement familial, quotas migratoires...) mais divisés sur cette mesure, ont fini par s'entendre mardi soir avec un compromis qui ouvre la voie à un vote final du projet de loi au Sénat dans une version bien plus répressive que celle du gouvernement, avant l'examen du texte à l'Assemblée nationale en décembre.

Si les sénateurs des deux groupes respectent fidèlement l'accord trouvé par leurs patrons, c'est une véritable gymnastique parlementaire qui s'annonce au palais du Luxembourg, avec la suppression de l'article 3, puis le vote d'un nouvel article additionnel reprenant certaines dispositions.

«A titre exceptionnel»

La nouvelle rédaction dont l'AFP a obtenu copie prévoit une régularisation "à titre exceptionnel", avec une "prise en compte" de la "réalité" du travail du demandeur, mais aussi de "son insertion sociale", de son "respect de l'ordre public" et de son "adhésion aux principes de la République".

Le gouvernement s'en satisfera-t-il ? Gérald Darmanin, très ouvert aux propositions du Sénat depuis lundi, s'est "félicité" sur X (ex-Twitter) "qu'un accord ait été trouvé par la majorité sénatoriale sur les métiers en tensions". "Continuons à travailler ensemble".

Rien n'assure néanmoins que l'aile gauche de la macronie se satisfera de ce durcissement à l'Assemblée nationale.

Ni d'ailleurs que les députés LR auront la même lecture que leurs collègues sénateurs, eux qui brandissent vigoureusement la menace d'une motion de censure si le gouvernement préfère activer l'article 49.3 pour éviter un vote.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.