Prières et larmes en Israël, un mois après l'attaque du 7 octobre

Le ministre israélien Benny Gantz assiste à un mémorial pour les 1400 victimes tuées lors de l'attaque du 7 octobre par des militants palestiniens de la bande de Gaza, à Jérusalem le 6 novembre 2023 (Photo, AFP).
Le ministre israélien Benny Gantz assiste à un mémorial pour les 1400 victimes tuées lors de l'attaque du 7 octobre par des militants palestiniens de la bande de Gaza, à Jérusalem le 6 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 08 novembre 2023

Prières et larmes en Israël, un mois après l'attaque du 7 octobre

  • Des centaines de personnes se sont rassemblées devant le mur des Lamentations à Jérusalem pour les otages et les personnes disparues depuis l'attaque
  • Une flamme a été allumée et devrait voyager dans différentes capitales du monde tant que les otages n'ont pas été libérés

JÉRUSALEM: Israël s'est recueilli mardi, dans le silence, la prière et les larmes en hommage aux victimes de l'attaque d'une ampleur sans précédent du Hamas il y a un mois, qui a traumatisé le pays.

Mardi soir, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le mur des Lamentations à Jérusalem pour les otages et les personnes portées disparues depuis l'attaque du 7 octobre menée par le mouvement palestinien dans le sud d'Israël, près de la bande de Gaza.

Selon les autorités israéliennes, plus de 240 personnes sont toujours dans les mains du Hamas. Au moins 1.400 personnes sont mortes depuis le 7 octobre, en majorité des civils tués le jour de l'attaque, selon les autorités israéliennes.

Une flamme a été allumée et devrait voyager dans différentes capitales du monde tant que les otages n'ont pas été libérés. "Ramenez les à la maison maintenant!", ont scandé les participants à ce rassemblement au mur des Lamentations, site le plus sacré où les juifs sont autorisés à prier, situé dans Jérusalem-Est occupée et annexée par Israël.

Ils ont brandi des portraits de leurs proches, des jeunes adultes, mais aussi des enfants et même un bébé de 9 mois.

La cérémonie a commencé avec prières et chants religieux. Elle s'est poursuivie avec des appels à libérer ces otages.

"Ils sont à Gaza depuis 32 jours!", s'est emportée Rachel Goldberg, dont le fils Hersh a été enlevé lors du festival de musique dans le désert. "Ils ont besoin de vous les dirigeants du monde, les dirigeants d'Israël pour sauver leur vie", a-t-elle dit, la voix étranglée par l'émotion.

Lundi soir déjà, 1.400 bougies, portant le nom des victimes de l'attaque du 7 octobre, ont été allumées devant le mur des Lamentations.

Un peu plus tôt mardi, un rassemblement peu habituel a eu lieu devant les remparts de la Vieille ville de Jérusalem: une quarantaine d’Israéliens et de Palestiniens, juifs, musulmans et chrétiens, ont observé 15 minutes de silence à la mémoire "de tous ceux qui sont morts depuis le début de la guerre".

Un homme a entonné une prière pour les morts en hébreu avant qu’un autre, chrétien, ne dise une prière: "beaucoup de gens sur cette terre que Tu appelles sainte, sont en deuil".

«Chaise vide»

Cette journée de commémoration a démarré dans la matinée, avec une minute de silence, à 11H00 (09H00 GMT), à Jérusalem, Tel-Aviv et ailleurs dans le pays.

Sur l'esplanade arborée de l'université hébraïque de Jérusalem, plus d'un millier de personnes ont prié ensemble et chanté l'hymne national.

"Les atrocités ont laissé une cicatrice terrible, des traumatismes au niveau personnel mais aussi au niveau national", a dit Asher Cohen, le président de l'université.

Au micro, se sont succédé les témoignages, coupés par les larmes.

Shay Dickmann, une étudiante en médecine de 28 ans est venue parler de sa cousine, Carmel Gat, prise en otage au kibboutz Beeri, qui se situe à moins de 5 kilomètres du territoire palestinien. Celle-ci aurait dû revenir sur les bancs de l'université dans un mois.

"Dans chaque classe où vous entrez, chaque fois que vous voyez une chaise vide, rappelez-vous que Carmel aurait pu être assise là. Mais au lieu de cela, elle est à Gaza", a-t-elle dit à l'assemblée.

"Ne laissez pas cette réalité devenir normale", a imploré cette étudiante, vêtue d'un tee-shirt noir sur lequel a été imprimée la photo de sa cousine.

Plusieurs dizaines de personnes ont également assisté à une cérémonie à la Bezalel Academy of Art and Design, où des bougies ont été allumées.

"Je ne pense pas qu'il y ait une seule personne qui ne soit pas touchée par ces horribles attaques", a dit Sharon Balaban, une artiste professeure dans cette école. "Tout le monde connait quelqu'un qui a été blessé, tué ou impacté".

Plusieurs autres rassemblements ont eu lieu à travers le pays, et à l'étranger.

En réponse à l'attaque du 7 octobre, Israël a promis d'"anéantir" le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. L'armée pilonne le territoire palestinien, où plus de 10.000 personnes, dont plus de 4.000 enfants, ont été tuées en un mois de guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.