Les Houthis déploient des combattants et de l’artillerie lourde à Taïz, Marib et Jouf

Un combattant houthi tire en l’air lors d’un rassemblement visant à mobiliser davantage de combattants pour le mouvement houthi, à Sanaa, au Yémen, le 1er août 2019. (Photo, AP)
Un combattant houthi tire en l’air lors d’un rassemblement visant à mobiliser davantage de combattants pour le mouvement houthi, à Sanaa, au Yémen, le 1er août 2019. (Photo, AP)
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Publié le Mardi 07 novembre 2023

Les Houthis déploient des combattants et de l’artillerie lourde à Taïz, Marib et Jouf

  • Selon l’armée yéménite, les Houthis ont profité du conflit de Gaza pour préparer une nouvelle offensive militaire contre les territoires contrôlés par le gouvernement
  • Les combats au Yémen ont globalement diminué depuis le début de l’année 2022, date à laquelle une trêve négociée par l’ONU est entrée en vigueur, bien que les Houthis aient souvent affirmé avoir lancé des frappes meurtrières de drones et de missiles

AL-MUKALLA: L’armée yéménite a accusé aujourd’hui les Houthis de profiter de la colère de l’opinion publique suscitée par le conflit israélien à Gaza pour déployer des combattants et du matériel militaire en dehors des principales villes contrôlées par le gouvernement, sous prétexte de se préparer à affronter les Israéliens.

Rachad al-Mekhlafi, un responsable militaire du Département d’orientation des forces armées du Yémen, a déclaré à Arab News que les Houthis avaient rassemblé des combattants et déployé des véhicules militaires et des armes lourdes à l’extérieur de la ville centrale de Marib, au nord de la province de Jouf, et à l’extérieur de la ville assiégée de Taïz au cours des dernières semaines.

L’armée yéménite est en état d’alerte pour empêcher les attaques prévues sur ces fronts, indique-t-il, ajoutant que les «Houthis ont profité de la situation à Gaza» pour déployer du personnel et du matériel et pour effectuer des entraînements et des manœuvres militaires.

Les Houthis ont récemment annoncé qu’ils effectueraient des entraînements militaires dans les territoires qu’ils contrôlent afin de se préparer à combattre les Israéliens. Ils ont également annoncé le lancement de drones et de missiles contre Israël.

Selon l’armée yéménite, les Houthis ont profité du conflit de Gaza pour préparer une nouvelle offensive militaire contre les territoires contrôlés par le gouvernement.

Les combats au Yémen ont globalement diminué depuis le début de l’année 2022, date à laquelle une trêve négociée par l’ONU est entrée en vigueur, bien que les Houthis aient souvent affirmé avoir lancé des frappes meurtrières de drones et de missiles ainsi que des attaques terrestres dans les provinces d’Ad-Dali, de Taïz, de Marib et de Saada, entre autres.

«Nous pensons que les Houthis visent Marib en raison de son importance pour l’armée nationale et de ses champs pétroliers, ainsi que les régions du nord de Jouf et la ville de Taïz», affirme M. Al-Mekhlafi.

L’armée yéménite a déployé des soldats et des armes dans ces trois zones pour contrer toute activité militaire des Houthis.

Lundi, l’armée a révélé qu’elle avait déjoué un nouvel assaut des Houthis contre ses positions dans les régions d’Al-Kadahah et de Maqbanah, dans la province de Taïz.

Par ailleurs, l’organisation internationale Save the Children a annoncé lundi qu’elle avait repris ses opérations humanitaires dans les régions contrôlées par les Houthis après une interruption de dix jours, alors même que les Houthis ignorent toujours les demandes de l’organisation concernant une enquête sur la mort d’un travailleur dans leur prison.

À la fin du mois dernier, l’organisation a cessé ses activités dans le nord du Yémen afin d’obliger les Houthis à expliquer la mort de Hicham al-Hakimi, 44 ans, directeur de la sûreté et de la sécurité de l’organisation, qui était détenu par les Houthis.

L’organisation a souligné dans un communiqué que les opérations avaient repris afin de continuer à fournir une aide humanitaire aux enfants affamés du Yémen.

«Les besoins des enfants au Yémen sont immenses et ils continuent d’être notre force motrice. Alors que nous reprenons nos activités, nous restons déterminés à fournir l’aide vitale dont les enfants ont besoin», indique David Wright, directeur des opérations de Save the Children, dans un communiqué.

La mort de M. Al-Hakimi, qui avait été enlevé à Sanaa au mois de septembre et détenu pendant cinquante jours, a suscité des critiques et des demandes d’enquête de la part du Royaume-Uni, de l’Union européenne et d’autres pays, ainsi que de vingt organisations internationales opérant au Yémen.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".