Pas de gouvernement au Liban avant les fêtes

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri (Photo, Reuters).
Le Premier ministre désigné, Saad Hariri (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 24 décembre 2020

Pas de gouvernement au Liban avant les fêtes

  • Des sources proches de Hariri confient à Arab News qu’Aoun est «réceptifs» aux propositions du Premier ministre, «mais l’immixtion aurait influencé sa position»
  • Le cabinet de conseil Alvarez & Marsal va pouvoir poursuivre son audit juricomptable de la Banque centrale, des ministères et des institutions publiques

BEYROUTH: Les espoirs qu’un nouveau gouvernement soit formé au Liban avant la fin de l’année se sont volatilisés après les mises en garde du Premier ministre désigné, Saad Hariri, contre «les manifestes obstacles à la formation d’un nouveau gouvernement».

S’exprimant mercredi après sa quatorzième rencontre avec le président Michel Aoun depuis sa désignation, Hariri a déclaré qu’en dépit des tentatives pour stopper l’effondrement, «les problèmes politiques sont connus, nous devons mettre nos intérêts de côté et penser à ceux du pays. Le cabinet devrait être formé après le Nouvel An».

Le Premier ministre par intérim s’est adressé aux Libanais en disant : « Ne laissez personne vous dire que nous ne pouvons pas stopper l’effondrement actuel, mais le président Aoun et moi avons besoin d’un gouvernement de spécialistes et d’experts avisés et apolitiques».

«Nous voulons des personnes qui nous disent «non» quand nous avons tort, des personnes qui peuvent véritablement servir le pays, afin que nous puissions mettre en œuvre les réformes nécessaires », a-t-il poursuivi.

Hariri insiste que la confiance entre les partis politiques libanais doit être rétablie, mais «qu’il n’y a plus de temps à perdre car le pays s’effondre rapidement».

Après une réunion avec Aoun récemment, Hariri semblait optimiste devant la perspective de former un gouvernement avant Noël. Il avait décrit un climat politique rempli «de positivité et d’une grande ouverture ». Mais des révélations avant la réunion de mercredi ont fait état de différends au sujet des ministères de l’Intérieur, de la Justice et de l’Énergie, que le Courant patriotique libre (CPL) insiste à contrôler comme condition pour sortir de l’impasse.

La pression internationale, notamment de la part de la France, pour former un gouvernement prêt à réaliser des réformes n’a pas réussi à sortir le pays de l’impasse.

Des sources proches de Hariri confient à Arab News qu’Aoun est «réceptifs» aux propositions du Premier ministre, «mais l’immixtion aurait influencé sa position».

«C’est Gebran Bassil (président du parti CPL, NDLR). Il ne veut pas voir Hariri diriger un gouvernement de spécialistes», a lancé Mohammed Al-Hajjar, député du Courant du Futur.

Les anciens Premiers ministres se sont entretenus avec Hariri préalablement à sa visite au Palais présidentiel, et ont convenu de poursuivre l’initiative française et de former un gouvernement sans liens avec les partis au pouvoir.

L’impasse politique fait craindre l’aggravation de la pauvreté au Liban. Le nombre de pauvres devrait dépasser la moitié de la population d’ici 2021. Les Libanais craignent le début de la nouvelle année en raison des négociations prévues au sujet des mesures draconiennes nécessaires pour continuer de subventionner les produits de base comme le carburant, la farine et les médicaments.

Alain Aoun, député du CPL, assure qu’une «décision concernant le gouvernement n’a pas encore été prise. Trop de questions demeurent sans réponse. Aucun parti ne renoncera à un ministère en faveur de l’autre».

Selon le député indépendant, Jihad Al-Samad, «Il existe 53 lois relatives au processus de réforme, à la réglementation du flux de travail et à la performance des ministères et des départements officiels. Celles-ci sont rangées dans les tiroirs des responsables et ne sont pas appliquées. Comment une réforme peut-elle avoir lieu sans appliquer les lois et les dispositions existantes?»

Ghazi Wazni, ministre des Finances par intérim, a annoncé mercredi que le secret bancaire serait levé pour une période d’un an. Le cabinet de conseil Alvarez & Marsal peut donc poursuivre son audit juricomptable de la Banque centrale, des ministères et des institutions publiques.

Il convient de noter que ce cabinet s’est retiré de l’enquête le 20 novembre, car il «n’a pas obtenu les données nécessaires pour débuter le processus». La Banque centrale avait invoqué les lois sur le secret bancaire relatives aux liquidités, au crédit et aux opérations bancaires pour éviter de fournir les informations requises.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".