Climat: Le financement des pays en développement en baisse, et largement insuffisant, selon l'ONU

Un participant tient un vélo avec un "Taxer les riches" à Courbevoie le 3 novembre 2023 (Photo, AFP).
Un participant tient un vélo avec un "Taxer les riches" à Courbevoie le 3 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 04 novembre 2023

Climat: Le financement des pays en développement en baisse, et largement insuffisant, selon l'ONU

  • En 2009, les pays riches avaient promis de fournir 100 milliards de dollars pour financer à la fois l'adaptation au réchauffement climatique et les réductions d'émissions
  • De nombreuses économies en développement,figurent parmi les plus exposées aux effets dramatiques et destructeurs du réchauffement climatique

PARIS: Le financement de l’adaptation des pays en développement au changement climatique a reculé de 15% en 2021 sur un an, pointe un rapport des Nations unies publié jeudi, qui estime que certains de ces pays exigeraient au contraire des financements jusqu’à 18 fois supérieurs aux montants actuels.

En dépit des signes évidents "d’une accélération des risques climatiques et de leurs impacts à travers le monde, le déficit de financement pour l’adaptation se creuse, désormais compris entre 194 et 366 milliards d’euros par an", déplore le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Pour le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ce déficit est le signe que la lutte contre le changement climatique "patine".

Selon le PNUE, il augmente même "malgré les promesses faites lors de la COP26 à Glasgow de doubler les financements d'adaptation entre 2019 et 2025, pour atteindre 40 milliards d'euros par an", constituant ainsi "un précédent inquiétant".

L'adaptation, autrement dit les mesures destinées à réduire l'exposition et la vulnérabilité des pays et des populations aux effets du changement climatique, était un point important de l'accord de Paris visant à contenir le réchauffement "nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels".

De nombreuses économies en développement, les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre, figurent parmi les plus exposées aux effets dramatiques et destructeurs du réchauffement climatique : phénomènes météorologiques extrêmes, montées des eaux, incendies, sécheresses, etc.

"Cette incapacité à s’adapter de manière adéquate intensifie la crise climatique et a des conséquences massives sur les dégâts qu’elle engendre, en particulier pour les plus vulnérables", insistent les auteurs du rapport, avec un chiffre éloquent : "Les 55 économies les plus vulnérables du point de vue climatique ont déjà subi des dommages à hauteur de plus de 500 milliards de dollars au cours des deux dernières années".

"Le monde doit réduire de toute urgence les émissions de gaz à effet de serre et intensifier les efforts d'adaptation pour protéger les populations vulnérables", exhorte Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, dans l'avant-propos du rapport.

Pour le moment, elle constate que "ni l'un, ni l'autre n'est en train de se produire".

Promesses non tenues 

En 2009, les pays riches avaient promis de fournir 100 milliards de dollars pour financer à la fois l'adaptation au réchauffement climatique et les réductions d'émissions dans les pays en développement d'ici à 2020.

Mais ce montant n'a finalement atteint que 83 milliards de dollars selon les chiffres les plus récents, fournis par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

"Les pays en développement se tiennent prêts, attendant les fonds nécessaires pour protéger leurs populations contre les catastrophes climatiques imminentes", a assuré auprès de l'AFP Harjeet Singh, responsable de la stratégie politique mondiale au sein du Réseau Action Climat International.

"Sans une adaptation rapide, nous nous attendons à des pertes inimaginables de vies et de moyens de subsistance causées par des inondations incessantes, des incendies de forêt déchaînés et des mers qui montent en flèche", poursuit-elle.

Selon l’analyse du PNUE, le financement public pour l'adaptation était de 21,3 milliards de dollars en 2021, contre 25,2 milliards de dollars en 2020.

Cependant, pour Paul Watkiss, coauteur du rapport, il est "trop tôt" pour dégager une tendance à moyen terme, en raison de facteurs impondérables tels que la guerre en Ukraine ou la pandémie de Covid-19.

Le PNUE estime désormais, compte tenu du retard pris, que les fonds nécessaires aux pays en développement pour leur adaptation au changement climatique seront compris entre 215 et 387 milliards de dollars par an pour la décennie qui vient.

Au-delà de 2030, les coûts d’adaptation devraient encore augmenter, "de manière significative".

Plusieurs sources de financements potentiels sont mises en exergue dans le rapport, notamment le secteur privé ou encore des réformes de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) proposées par les pays en développement afin de s’aligner sur les priorités climatiques.

Pour Antonio Guterres, une partie du financement de ce fonds devrait incomber aux géants de l’industrie fossile, via une taxe exceptionnelle. "Les barons des combustibles fossiles et ceux qui les soutiennent ont contribué à créer ce gâchis ; ils doivent soutenir ceux qui en souffrent", a-t-il déclaré.

Quoi qu’il en soit, le rapport souligne que l’adaptation est un bon investissement, citant des études selon lesquelles chaque milliard investi contre les inondations côtières entraîne une réduction de 14 milliards de dollars des dommages économiques.


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.  


Zelensky arrive à Rome, une rencontre avec Trump semble possible

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François,
  • Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François, pourrait y rencontrer son homologue américain Donald Trump, a indiqué à l'AFP un haut responsable.

« Les deux présidents pourraient se rencontrer », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui était arrivé dans la capitale italienne vendredi soir, a affirmé peu après que Kiev et Moscou, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a trois ans et occupe 20 % de son territoire, étaient « très proches d'un accord ».

Samedi soir, il a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

Le président américain a également assuré que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014.

Mais en dépit de ses pressions, Volodymyr Zelensky a réaffirmé vendredi soir que la Crimée appartenait à Kiev.

« Les États russe et ukrainien sont très proches d'un accord et les deux parties devraient maintenant se rencontrer, au plus haut niveau, pour le finaliser », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social peu après son arrivée à Rome, où il doit assister samedi aux funérailles du pape François.

Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur un cessez-le-feu. 

Jeudi soir, aux États-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré sur la chaîne CBS que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent.

Des déclarations sont faites au lendemain de frappes russes de missiles sur Kiev qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés. D'après le président ukrainien, l'un des missiles a été produit en Corée du Nord à partir de « au moins 116 composants provenant d'autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines ». 

Donald Trump a également assuré que Washington exerçait « une forte pression » sur Moscou pour mettre fin au conflit, estimant que la Russie ferait « une assez grosse concession » en ne cherchant pas à s'emparer de toute l'Ukraine.

Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger intentionnellement les pourparlers en présentant publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, le fait que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Alliance atlantique et sa démilitarisation.

L'Ukraine veut quant à elle des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.

Le président Zelensky est arrivé à Rome samedi matin en compagnie de son épouse, a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. « Volodymyr Zelensky, la Première dame Olena Zelenska et la délégation ukrainienne prendront part à la cérémonie des funérailles », a-t-il ajouté.

Vendredi soir pourtant, le président ukrainien avait déclaré qu'il n'était plus certain d'avoir le temps de se rendre à Rome.