WASHINGTON: Les Etats-Unis se sont félicités mercredi de l'évacuation des premiers citoyens américains de la bande de Gaza, et ont annoncé le retour prochain dans la région du secrétaire d'Etat Antony Blinken, en Israël puis en Jordanie.
"Des citoyens américains peuvent sortir aujourd'hui (de l'enclave), dans un premier groupe" d'évacués, a dit le président américain, en déplacement dans le Minnesota (nord).
"Ce processus va continuer ces prochains jours", a-t-il poursuivi, en assurant que son gouvernement "travaillait sans relâche pour permettre aux citoyens américains de quitter Gaza le plus vite possible et de la manière la plus sûre".
Washington n'a toutefois pas précisé le nombre d'Américains concernés.
Un responsable égyptien a déclaré à l'AFP que 76 blessés palestiniens et 335 étrangers et binationaux avaient été évacués mercredi de Gaza vers l'Egypte, une première depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.
Le président américain a assuré que c'est grâce au "rôle moteur" des Etats-Unis que "des Palestiniens blessés et des citoyens étrangers" ont pu quitter l'enclave, fuyant la guerre.
Il a remercié "les partenaires (des Etats-Unis) dans la région et en particulier le Qatar, qui a travaillé si étroitement avec nous" pour permettre les évacuations.
Un porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, a précisé que les Etats-Unis prenaient contact avec les citoyens américains à Gaza, leur donnant des "dates de départ spécifiques".
Lors d'une audition au Congrès mardi, le secrétaire d'Etat avait parlé de quelque 1.000 personnes dont 400 de nationalité américaine et leurs proches, demandant à Washington de les aider à sortir de Gaza.
Ghassan Shamieh, avocat qui a porté plainte contre le gouvernement américain au nom de familles de citoyens américains et palestiniens de Gaza, a déclaré à l'AFP que ces dernières "ne croyaient pas beaucoup" aux promesses de l'administration Biden.
"Elles croisent les doigts, mais restent sceptiques", après que leurs proches ont plusieurs fois tenté de passer la frontière avec l'Egypte, mais l'ont trouvée fermée.
Inquiétudes sur la Cisjordanie
Antony Blinken va retourner en Jordanie, dont les relations avec Israël se sont fortement détériorées avec la guerre dans la bande de Gaza, dans le cadre d'une nouvelle tournée au Proche-Orient.
M. Blinken doit se rendre en Israël vendredi, où il aura des entretiens avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour faire le point sur la guerre et s'assurer d'un "flux continu" d'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Il pourrait également faire d'autres étapes.
Le chef de la diplomatie américaine s'était déjà rendu en Israël et en Jordanie lors d'une tournée marathon dans la région le mois dernier, et le président Joe Biden et lui-même se sont entretenus avec le roi Abdallah II à de multiples reprises, y compris mardi soir.
Joe Biden, à qui la communauté musulmane américaine reproche de ne pas s'impliquer davantage en faveur des civils palestiniens, a évoqué mercredi les souffrances endurées par ces derniers avec plus de détails que d'habitude.
"Nous avons tous vu les images déchirantes de Gaza, ces enfants palestiniens qui appellent en pleurant leurs parents disparus, ces parents (...) qui écrivent les noms des enfants sur leurs mains et leurs jambes afin qu'ils puissent être identifiés" si jamais ils mouraient sous les décombres, a dit le président américain.
"Toute vie innocente perdue est une tragédie. Nous pleurons ces morts, nous continuons à pleurer les enfants israéliens et leurs mères (...) massacrés par le Hamas", a ajouté le démocrate.
En Israël vendredi, M. Blinken devrait aussi à nouveau appeler à l'arrêt des violences commises par des colons israéliens à l'encontre des Palestiniens en Cisjordanie occupée, qualifiées d'"incroyablement déstabilisatrices".
"Nous leur avons envoyé un message très clair: c'est inacceptable, cela doit cesser et les responsables doivent rendre des comptes", a déclaré M. Miller faisant référence aux discussions entre les Etats-Unis et le gouvernement israélien.
Territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, la Cisjordanie est en proie à une intensification des violences depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque meurtrière le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.