JERUSALEM: L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens a mis en garde dimanche contre un écroulement de "l'ordre public" dans la bande de Gaza au lendemain du pillage d'entrepôts et de centres de distribution d'aide alimentaire qu'elle gère.
"Des milliers de personnes ont pénétré dans plusieurs entrepôts et centres de distribution de l'UNRWA dans le centre et le sud de la bande de Gaza", a affirmé l'agence onusienne dans un communiqué.
"C'est un signe inquiétant que l'ordre public commence à s'écrouler après trois semaines de guerre et un strict siège sur Gaza", a déclaré le directeur des opérations de l'UNRWA à Gaza, Thomas White. "Les gens sont effrayés, frustrés et désespérés".
Alors que la situation humanitaire dans la bande de Gaza, déjà catastrophique selon des ONG, ne cesse d'empirer, un journaliste de l'AFP a vu samedi des dizaines de Palestiniens piller l'un des centres de distribution de l'UNRWA, à Deir el-Balah (centre).
Des déplacés ayant fui leurs maisons dans le nord du territoire sortaient de ces centres, l'un portant un sac de farine sur l'épaule, l'autre des bouteilles d'huile sous le bras ou encore des sacs de lentilles ou de sucre.
Les rations alimentaires sont en temps normal distribuées aux plus nécessiteux parmi les réfugiés, ces Palestiniens poussés au départ de leurs terres lors de la création de l'Etat d'Israël en 1948 et qui représentent aujourd'hui avec leurs descendants environ 80% des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, selon les chiffres de l'UNRWA.
"Les approvisionnements sur le marché s'épuisent tandis que l'aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza par camions en provenance d'Egypte est insuffisante. Les besoins de la population sont énormes, ne serait-ce que pour les moyens de survie de base, alors que l'aide que nous recevons est maigre et incohérente" a ajouté M. White.
Selon lui, "un peu plus de 80 camions" d'aide seulement sont arrivés à Gaza via le terminal de Rafah depuis que l'acheminement de cette assistance humanitaire a commencé le 21 octobre.
"Le système actuel des convois est voué à l'échec. Très peu de camions, des processus lents, des inspections strictes, des approvisionnements qui ne correspondent pas aux besoins de l'UNRWA et des autres organisations d'aide, et surtout l'interdiction continue du carburant, tout cela est une recette pour un système en faillite", a-t-il averti.