LONDRES: Médecins Sans Frontières (MSF) a suspendu les opérations de traumatologie et de césariennes à l'hôpital universitaire Bashair de Khartoum, en raison d'un manque de fournitures médicales.
L'organisation caritative médicale a déclaré qu'elle n'avait pas reçu l'autorisation des Forces armées soudanaises de transporter des fournitures depuis les entrepôts de l'État d'Al-Jazirah depuis le 8 septembre, et qu'elle retirait son équipe chirurgicale du pays.
Cette décision intervient alors que les responsables soudanais disent préparer un plan en prévision d’une «apocalypse», alors que les chaînes d'approvisionnement s’effondrent et qu’un grand nombre de personnes sont déplacées à travers le pays.
«Il est effroyable de devoir cesser de fournir les soins chirurgicaux vitaux à l'hôpital Bashair», a affirmé Shazir Majid, référent chirurgical de MSF. «Les besoins sont énormes. Le blocage des médicaments et du matériel nécessaires aux opérations chirurgicales prive les gens des soins de santé dont ils ont désespérément besoin.»
Le pays est paralysé depuis le mois d’avril, depuis que des combats ont éclaté entre les Forces armées soudanaises et les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR).
Depuis mai, a expliqué Shazir Majid, la salle d'urgence de l'hôpital a reçu près de 5 000 patients, et l'équipe chirurgicale de MSF basée sur place a réalisé plus de 3 000 interventions au cours de cette période.
Michiel Hofman, coordinateur des opérations de MSF au Soudan, a indiqué que «malgré des promesses répétées avec les autorités sanitaire, les fournitures essentielles restent bloquées et les stocks de l'hôpital sont actuellement épuisés. Nous n'avons d'autre choix que de suspendre notre participation aux activités chirurgicales de l'hôpital universitaire Bashair et de retirer temporairement notre équipe chirurgicale».
«Nous ne pouvons pas demander à nos équipes médicales de rester alors qu’elles ne peuvent plus prodiguer des soins vitaux comme elles sont censées le faire du point de vue médical», a-t-il ajouté.
MSF a déclaré qu'elle continuerait à fournir des soins maternels, d'urgence et ambulatoires, par l'intermédiaire de l'hôpital, ainsi que de trois autres établissements à Khartoum et Omdurman.
L’hôpital turc de Khartoum, ou opère également MSF dans le sud de la capitale, ne disposerait que de moins d’une quinzaine de jours de fournitures.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com