Glyphosate dans l'UE: pas d'accord sur une réautorisation, nouveau vote en novembre

Un agriculteur français pulvérise l'herbicide glyphosate "Roundup 720" fabriqué par le géant de l'agrochimie Monsanto à Piace, dans le nord-ouest de la France, dans un champ de maïs, près d'un parc éolien, le 23 avril 2021. (AFP).
Un agriculteur français pulvérise l'herbicide glyphosate "Roundup 720" fabriqué par le géant de l'agrochimie Monsanto à Piace, dans le nord-ouest de la France, dans un champ de maïs, près d'un parc éolien, le 23 avril 2021. (AFP).
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Publié le Vendredi 13 octobre 2023

Glyphosate dans l'UE: pas d'accord sur une réautorisation, nouveau vote en novembre

  • La Commission européenne proposait de renouveler son feu vert jusqu'à décembre 2033 après le rapport d'un régulateur européen estimant que le niveau de risque ne justifiait pas d'interdire la substance
  • Lors d'un vote à huis clos de représentants des États membres, la majorité qualifiée requise pour valider le texte n'a pas été atteinte

BRUXELLES : Les Vingt-Sept ont échoué à s'entendre vendredi sur la proposition de Bruxelles de reconduire pour dix ans l'autorisation du glyphosate dans l'UE, Paris et Berlin s'étant abstenus, ce qui conduira à un nouveau vote en novembre sur le sort de l'herbicide controversé.

La Commission européenne proposait de renouveler son feu vert jusqu'à décembre 2033 après le rapport d'un régulateur européen estimant que le niveau de risque ne justifiait pas d'interdire la substance.

Lors d'un vote à huis clos de représentants des États membres, la majorité qualifiée requise pour valider le texte — soit 15 États sur 27, représentant au moins 65% de la population européenne — n'a pas été atteinte. Un second vote interviendra donc dans la première quinzaine de novembre.

Si nombre de pays du Sud et de l'Est soutiennent la réautorisation, l'Autriche et le Luxembourg avaient fait part de leur volonté de voter contre. La Belgique et les Pays-Bas avaient indiqué s'abstenir.

Enfin, conséquence des divisions de la coalition au pouvoir à Berlin, l'Allemagne s'est abstenue.

La France également. "On a dit, depuis le début, que la proposition telle qu'elle est formulée, dix ans sans conditions, ne correspondait pas à la trajectoire" décidée par la France depuis plusieurs années, qui est de "restreindre les usages là où il y a des [options] alternatives pour qu'il y ait moins de glyphosate", a expliqué à l'AFP le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.

Première puissance agricole de l'UE, la France plaide pour que sa démarche soit "harmonisée au niveau européen" pour éviter toute concurrence déloyale.

«Moins-disante»

Bruxelles avait amendé son texte, notamment en réduisant "la dose maximale par hectare, mais cela ne suffit pas: la proposition est toujours moins-disante par rapport aux mesures mises en place en France", a souligné le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

Des changements "extrêmement cosmétiques", regrette l'eurodéputé macroniste Pascal Canfin.

Alors que l'avis du régulateur européen EFSA laisse "suffisamment de zones grises pour créer des interrogations (...)  il faut restreindre les utilisations partout où c'est possible, et s'en donner les moyens", plaide-t-il. D'autant qu'un projet de législation européenne fixant des objectifs contraignants de réduction des produits phytosanitaires est en cours de négociations.

L'autorisation actuelle du glyphosate dans l'UE, renouvelée en 2017 pour cinq ans puis étendue d'une année supplémentaire, expire le 15 décembre.

La Commission peut modifier sa proposition à tout moment. Mais s'il n'y a toujours pas de majorité suffisante d'Etats pour la soutenir lors du second vote en novembre, l'exécutif européen pourra décider seul de prolonger l'autorisation. Seule une majorité qualifiée d'Etats peut s'y opposer.

Selon M. Canfin, la France et l'Allemagne devraient s'efforcer de rapprocher leurs positions pour peser sur Bruxelles.

Garde-fous

Le glyphosate, substance active de plusieurs herbicides — dont le Roundup de Monsanto, très largement utilisé dans le monde — avait été classé en 2015 comme "cancérogène probable" par le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé.

A l'inverse, en juillet, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a indiqué n'avoir pas identifié de "domaine de préoccupation critique" chez les humains, les animaux et l'environnement susceptible d'empêcher l'autorisation de l'herbicide, tout en reconnaissant un manque de données.

Bruxelles propose quelques garde-fous, notamment avec l'établissement "par défaut" de "bandes-tampons" et des équipements réduisant les "dérives de pulvérisation", tandis que l'usage pour la dessiccation (épandage pour sécher une culture avant récolte) serait interdit.

Si la substance active est approuvée au niveau de l'UE, chaque Etat reste chargé d'autoriser les produits contenant du glyphosate -- et pourrait donc adopter des restrictions selon les spécificités locales et effets potentiels sur l'environnement, dans le cadre des critères fixés par Bruxelles.

D'éventuelles limitations jugées très insuffisantes par une partie des États. ONG et élus écologistes continuent, eux, de réclamer une non-reconduction pure et simple de l'herbicide.

"Il n'existe pas encore d'alternative équivalente à cet herbicide, et sans lui, de nombreuses pratiques agricoles seraient rendues complexes, laissant les agriculteurs sans solution", s'est de son côté alarmé le Copa-Cogeca, fédération des syndicats agricoles majoritaires, dénonçant "un battage politico-médiatique".

Le groupe allemand Bayer, qui avait racheté Monsanto en 2018, affirme "rester confiant dans la prochaine étape", se disant "convaincu de la sécurité" du glyphosate.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.