RABAT: Le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, et un conseiller de Benjamin Netanyahu vont inaugurer mardi le premier vol commercial direct entre Israël et le Maroc, quatrième pays du monde arabe à annoncer cette année une normalisation de ses relations avec l'Etat hébreu.
Ce vol Tel-Aviv/Rabat, qui doit être suivi par l'ouverture de ligne aérienne entre les deux pays, sera accompagné de la signature de plusieurs accords, selon le programme en cours de préparation à Rabat.
En acceptant de relancer officiellement ses relations avec Israël, le Maroc a obtenu en contrepartie que le président Trump reconnaisse sa «souveraineté» sur le Sahara occidental, une ex-colonie espagnole que lui disputent depuis des décennies les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie
L'accord propose d'ailleurs l'ouverture d'un consulat américain au Sahara occidental et un programme d'investissement américain, que la presse marocaine assure colossal, la réouverture de bureaux diplomatiques à Tel-Aviv et Rabat, fermés au début des années 2000, et le développement de la coopération économique bilatérale.
Israël, qui compte des centaines de milliers de juifs d'origine marocaine, et le Maroc, où vit encore la communauté juive la plus importante d'Afrique du Nord, avaient déjà entretenu des relations officielles à la fin des années 1990.
Le nouvel accord formalise «un partenariat de facto remontant à plus de 60 ans», avec notamment une «coopération dans le domaine du renseignement et de la sécurité», a rappelé Ahmed Charaï, patron de presse marocain connu pour sa proximité avec les cercles de pouvoir, dans une chronique publiée par le Jerusalem Post.
Car si les relations étaient officiellement suspendues, les liens n'ont jamais cessé : les échanges commerciaux bilatéraux ont représenté 149 millions de dollars entre 2014 et 2017, selon des statistiques publiées par la presse marocaine.