JERUSALEM : Les relations entre le Maroc et Israël étaient "déjà normales" avant l'accord annoncé jeudi par le président américain Donald Trump, a soutenu le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita dans un rare entretien dimanche au quotidien israélien Yediot Aharonot.
"De notre point de vue, nous ne parlons pas de normalisation parce que les relations étaient déjà normales - nous parlons de rétablir les relations entre les deux pays comme elles l'étaient - car il y a toujours eu des relations. Elles n'ont jamais cessé", affirme M. Bourita dans cet entretien publié dans le titre le plus vendu de la presse hébraïque.
Le président américain sortant Donald Trump avait annoncé jeudi qu'il reconnaissait la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole disputée, et un accord de normalisation des relations entre le Maroc et Israël, dont s'était aussitôt félicité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Dès samedi, les Etats-Unis ont adopté une "nouvelle carte officielle" du Maroc intégrant l'ensemble du territoire désertique que se disputent depuis des décennies Rabat et les indépendantistes du Front Polisario soutenus par l'Algérie.
Le Maroc, qui avait entretenu des relations officielles avec Israël à la fin des années 1990, après les accords israélo-palestiniens d'Oslo, est le quatrième pays arabe à annoncer cette année un accord de normalisation de ses relations avec l'Etat hébreu, après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.
"Les relations entre Israël et le Maroc sont spéciales et ne peuvent être comparées aux relations qu'Israël entretient avec aucun autre pays arabe", affirme M. Bourita dans l'entretien.
"Le Maroc a une histoire importante avec la communauté juive, une histoire particulière dans le monde arabe. Le roi (...) et les rois précédents, dont Hassan II, respectaient les juifs et les protégeaient. Les relations du Maroc avec les juifs étaient des relations spéciales que vous ne trouvez dans aucun autre pays arabe", ajoute-t-il.
Si la classe politique et la presse israélienne ont salué l'accord entre Israël et le Maroc, qui prévoit la mise sur pied d'une ligne aérienne directe entre les deux pays, les dirigeants palestiniens, eux, l'ont dénoncé.