PARIS: Emmanuel Macron va réunir jeudi les chefs des partis politiques pour évoquer la situation "à la suite des actes terroristes commis en Israël" puis s'adressera aux Français à 20H00, au moment où l'exécutif met en garde contre le risque "d'importer le conflit" en France.
Cette rencontre à huis clos autour du chef de l'Etat et de la Première ministre Elisabeth Borne est prévue à 12H00 à l'Elysée, a annoncé mercredi la présidence.
Elle rassemblera donc, s'ils confirment leur présence, les dirigeants des formations du camp présidentiel (Renaissance, MoDem, Horizons) et d'opposition (Rassemblent national, Les Républicains, Union des démocrates et indépendants, Parti radical, La France insoumise, Parti socialiste, Europe Ecologie - Les Verts et Parti communiste).
EELV, LFI et LR ont rapidement confirmé leur participation.
"Je souhaite la suspension de l'aide à l'Autorité palestinienne qui aujourd'hui constitue une source de financement du Hamas et qui est détournée de ses objectifs", a indiqué à l'AFP le patron des Républicains, Eric Ciotti.
Les présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat et du Conseil économique social et environnemental sont également conviés.
Dans la foulée, le président Macron "s'adressera aux Français dans une allocution télévisée à 20H00 pour revenir sur les actes terroristes commis en Israël et à la suite de sa rencontre avec les chefs de parti", a indiqué son entourage.
L'exécutif redoute d'éventuelles répercussions nationales après l'attaque meurtrière sans précédent lancée samedi contre Israël par le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.
Selon un récent sondage d'Elabe, 68% des Français pensent que ce conflit représente un risque de tensions en France.
«Plein soutien» à Israël
En Israël, 11 Français sont morts a annoncé dans la soirée de mercredi la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna.
Plus tôt dans la journée, Elisabeth Borne avait évoqué près d'une vingtaine de disparus, dont "plusieurs enfants (...) probablement enlevés" par l'organisation islamiste.
Au total, côté israélien, plus de 1 200 personnes ont été tuées, pour la plupart des civils, selon Tsahal. Côté palestinien, 1 055 personnes sont mortes, d'après les autorités de Gaza.
A l'issue d'un Conseil des ministres présidé par Emmanuel Macron, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a appelé mercredi à ne pas "importer le conflit sur notre sol", exhortant à l'"unité" et la "cohésion de la nation".
Le gouvernement, mais aussi les oppositions à sa droite et jusqu'à une grande partie de la gauche, reprochent à La France insoumise une position ambiguë au sujet du Hamas. La formation de la gauche radicale a refusé de qualifier l'organisation de "terroriste". Elle a condamné des "crimes de guerre" perpétrés selon elle à la fois par le mouvement islamiste et l'armée israélienne.
La France a fermement condamné ces derniers jours les "attaques terroristes perpétrées par le Hamas" et affirmé son "plein soutien" à Israël ainsi que son "attachement" à son "droit à se défendre".
Sur le plan intérieur, l'exécutif a aussi multiplié les avertissements de fermeté contre tout acte antisémite en France, renforçant la sécurité devant les lieux de culte et les écoles confessionnelles juives.
Par ailleurs, la protection policière de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, descendante d'immigrés juifs ashkénazes, a été renforcée par une garde statique de son domicile après qu'elle a reçu des menaces de mort.
Emmanuel Macron avait déjà prévu de réunir les chefs de partis vers le 30 octobre à Saint-Denis, pour une deuxième édition du format inédit qu'il avait lancé fin août pour des échanges transpartisans à huis clos.
La situation internationale l'a incité à ajouter ce rendez-vous de jeudi "en format Saint-Denis exceptionnel", selon les termes de l'Elysée. Autrement dit, la rencontre aura lieu à huis clos, à l'abri des caméras et des micros, et le président comme ses invités devront y assister seuls, sans collaborateurs.