RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a déclaré samedi que l’Arabie saoudite rejetait le fait de prendre pour cible des civils non armés «de quelque manière que ce soit», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Il a fait ces commentaires lors d'appels téléphoniques distincts avec le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, et le responsable de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, afin de discuter des violences qui ont éclaté à Gaza samedi matin.
Le groupe palestinien Hamas a lancé la plus grande attaque contre Israël depuis des années. Cet assaut fait suite à des mois de flambée de violence dans le conflit israélo-palestinien, avec des décès en Cisjordanie occupée d'une ampleur inégalée depuis des années.
L'offensive aérienne, terrestre et maritime lancée tôt le matin par le Hamas a été contrée par des frappes aériennes israéliennes sur l'enclave côtière soumise à un blocus, dans le cadre de l'escalade la plus sanglante avec les Palestiniens depuis mai 2021.
Le prince Faisal a souligné la nécessité de mettre fin à l'escalade et de faire en sorte que toutes les parties respectent le droit humanitaire international.
Il a également appelé à des «efforts concertés pour calmer la situation et éviter de nouvelles violences», a déclaré le ministère.
Le ministre saoudien a également eu des entretiens séparés avec son homologue qatari, Mohammed ben Abderrahmane ben Jassim, ainsi qu'avec ses homologues égyptien et jordanien.
Par ailleurs, Blinken a exhorté l'Autorité palestinienne à rétablir le calme et la stabilité en Cisjordanie lors d'un appel avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, a indiqué le département d'État américain dans un communiqué.
Blinken «a réitéré la condamnation sans équivoque de Washington des attaques terroristes du Hamas contre Israël et a appelé tous les dirigeants de la région à les condamner», a déclaré un porte-parole du Département d’État.
«Le secrétaire d'État américain a exhorté l'Autorité palestinienne à poursuivre et à renforcer les mesures visant à rétablir le calme et la stabilité en Cisjordanie», a signalé le porte-parole.
Abbas a expliqué à Blinken que «l'injustice» à l'égard des Palestiniens conduisait le conflit avec Israël à une «explosion», selon l'agence de presse palestinienne WAFA.
Il a également indiqué que l'escalade actuelle était due aux «pratiques des colons et des forces d'occupation israéliennes, ainsi qu'à l'agression contre les lieux sacrés islamiques et chrétiens», selon l'agence WAFA.
Réactions internationales
Le président américain, Joe Biden, a clairement indiqué lors d'un appel avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, que «nous sommes prêts à offrir tous les moyens de soutien appropriés», selon la Maison Blanche.
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a mis en garde «contre le danger d'une détérioration de la situation et d'une escalade de la violence».
Lors d'un appel avec le président français, Emmanuel Macron, Al-Sissi a exhorté la communauté internationale à coopérer pour éviter que le conflit ne s'aggrave.
Le Caire a toujours été un médiateur clé dans les conflits entre les deux parties.
Le ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukri, s'est entretenu avec ses homologues jordanien, émirien, turc, russe, allemand, français et espagnol, ainsi qu'avec Borrell, soulignant «l'importance de mettre fin à l'escalade et de faire preuve de retenue de la part de toutes les parties».
Selon un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères, Choukri a cherché à rallier les «acteurs internationaux» pour qu'ils «interviennent immédiatement».
Lors d'un appel avec le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, les deux ministres ont «exprimé leur profonde inquiétude face à la détérioration progressive et dangereuse des événements».
Dans une déclaration distincte, Safadi a mis en garde contre «l’instabilité» de la situation, «en particulier à la lumière des attaques et des violations israéliennes contre le peuple palestinien dont les villes et les régions de Cisjordanie sont témoins».
Choukri a aussi appelé le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, le cheikh Abdellah Ben Zayed, pour discuter de «la gravité de la situation actuelle et de la nécessité de tout mettre en œuvre pour éviter que la situation sécuritaire ne devienne incontrôlable».
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, s'est entretenu avec ses homologues de la région au sujet des combats entre Israël et les Palestiniens, a indiqué une source du ministère des Affaires étrangères, alors qu'Ankara s'est déclarée prête à contribuer à la désescalade de la situation.
La source a indiqué que Fidan avait discuté du conflit avec ses homologues saoudien, qatari, iranien, palestinien et égyptien, mais n'a pas fourni d'autres détails. La source a ensuite dévoilé que Fidan avait également discuté de la situation avec Blinken lors d'un appel téléphonique.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com