Punaises de lit: Les Français gagnés par une inquiétude virale

Le grand retour des nuisibles a pris des dimensions d'affaire d’État, à quelques mois des Jeux olympiques de Paris (Photo, AFP).
Le grand retour des nuisibles a pris des dimensions d'affaire d’État, à quelques mois des Jeux olympiques de Paris (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 07 octobre 2023

Punaises de lit: Les Français gagnés par une inquiétude virale

  • Les signalements de ces insectes suceurs de sang se multiplient, sans lien avec l'ampleur du phénomène, selon les autorités
  • Au total, cinq établissements scolaires ont été fermés en France à cause de ces insectes

PARIS: Des classes vides, des usagers qui ne s’assoient plus dans les transports en commun, des meubles potentiellement infestés déposés dans les rues: le gouvernement tente d'endiguer l'inquiétude face aux punaises de lit.

Certains pensent en avoir vu une rampant sur un siège de train ou tapie dans un fauteuil de cinéma... Les signalements de ces insectes suceurs de sang se multiplient, sans lien avec l'ampleur du phénomène, selon les autorités, décuplée par la viralité des réseaux sociaux, à l'approche des jeux Olympiques.

Le gouvernement veut notamment rassurer à l'étranger, alors que l'Algérie vient d'annoncer des "mesures préventives" contre la propagation de ces nuisibles.

En soulignant qu'il n'y a "pas de recrudescence" des punaises, selon le ministre des Transports Clément Beaune.

Au lycée Elisa-Lemonnier, dans le 12e arrondissement de Paris, elles sont bien réelles: 14 classes ont été "infectées", d'après un message du directeur transmis vendredi matin aux enseignants et consulté par l'AFP.

"Chez les parents et les élèves, il y a une psychose absolue. Je ne cesse de recevoir des messages de parents qui disent qu'ils n'enverront pas leur enfant tant qu'il y aura des punaises", raconte une enseignante qui a requis l'anonymat.

Au total, sept établissements scolaires ont été fermés en France et "un peu plus d'une quinzaine, je crois 17, établissements dans lesquels on a détecté, à divers niveaux, des punaises de lit", a déclaré le ministre de l'Education Gabriel Attal sur France 5 vendredi soir.

A Amiens, la bibliothèque municipale Louis Aragon rouvre ses portes samedi, après plusieurs jours de fermeture en raison de la présence de cet insecte "dans ses espaces lecture". Après traitement, un chien renifleur n'a repéré aucune punaise, ce qui permet la remise en service de l'endroit, a indiqué à l'AFP la maire de la ville, Brigitte Fouré.

Punaises de lit: sept établissements scolaires fermés en France

Sept établissements scolaires en France sont fermés à cause de la présence de punaises de lit et une dizaine d'autres sont concernés, a annoncé vendredi soir le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal.

"Il y a un peu plus d'une quinzaine, je crois 17, établissements dans lesquels on a détecté, à divers niveaux, des punaises de lit, et on a sept établissements qui sont fermés, à l'heure à laquelle je vous parle, pour cette raison", a-t-il déclaré dans l'émission "C à vous" sur France 5.

Plus tôt dans la journée, le ministère de l'Education nationale avait fait état, dans une communication transmise à l'AFP, de cinq établissements fermés scolarisant au total 1 500 élèves (dans le Vaucluse, en Saône-et-Loire, dans les Vosges etc.).

"Il y a quasiment 60 000 établissements, là on ne parle que de quelques dizaines, mais c'est vrai que les cas s'accumulent", a relevé Gabriel Attal vendredi soir. "Il faut mettre une réponse immédiate, il faut que dans les 24 heures, on puisse avoir des établissements traités".

Une liste d'entreprises "agréées et reconnues" a été élaborée en lien avec le ministère de la Santé et les agences régionales de Santé "pour que les chefs d'établissements puissent avoir les contacts et qu'ils puissent les faire intervenir très rapidement", a-t-il ajouté.

«Ça me démange»

Le grand retour des nuisibles a pris des dimensions d'affaire d’État, à quelques mois des Jeux olympiques de Paris. "Tous les ministères sont au travail et mobilisés sur ce sujet", a soufflé une source gouvernementale à l'issue d'une réunion interministérielle à Matignon.

Tout ceci n'a rien d'une "psychose", balaye Marie-Christine Gesta, retraitée, qui parle "d'expérience", à 72 ans, dont les derniers à combattre les punaises de lit qu'elle a découvertes lors d'un séjour à l'hôtel. "Ça m'a pourri la vie", explique à l'AFP celle qui "vérifie partout", désormais, y compris dans son sac de courses.

Mme Gesta s'était débarrassée de ces insectes depuis peu. Les voir ressurgir a donc "réveillé de mauvais souvenirs". "Ça me démange déjà rien que d'y penser", déplore celle qui vit près de Vannes.

Une peur qui se diffuse. Les meubles que l'on croit infestés sont désormais déposés aux encombrants et tagués "Punaises de lit", comme sur une photo de canapé, matelas et autres table à repasser postée sur X (ex-Twitter) par l'internaute @masfargay.

"Il y a des matelas alignés dans ma rue avec des petites affiches demandant de ne pas toucher. On a peur de +la puce+", a même raconté au Guardian l'auteur américain Alfredo Mineo, qui vit à Paris.

«Stress post-traumatique»

"Il y a un petit effet de panique collective, ou même des gens qui n'ont pas de punaises de lit s'inquiètent d'en avoir, avec parfois un côté un peu obsessionnel", analyse le psychiatre Antoine Pelissolo, du CHU Henri- Mondor, à Créteil.

Ceux qui en ont eu vivent «presque un syndrome de stress post-traumatique», observe Marie Effroy, directrice de la société de dépistage Eco-Flai et présidente de l'Institut national d'étude et de lutte contre la punaise de lit (Inelp ).

Les personnes concernées sont tellement marquées par l'expérience qu'Eco-Flair a dû ancien ses employés à "la gestion du stress des clients", poursuit-elle.

Ces demandes de démontages explosifs. Chez les particuliers, mais aussi dans les transports publics, qui veulent montrer patte blanche. Le réseau de transports en commune de Montpellier (sud) a par exemple diffusé vendredi des photos d'une "opération de détection", mettant en avant un agent accompagné d'un chien renifleur.

Avant les JO-2024, avait d'ailleurs promis Clément Beaune, il faudra passer par un "grand nettoyage de printemps".

Certains internautes le regretteraient presque. Ainsi de "mr_xcelo" sur Instagram, qui apprécie ces jours-ci le nombre de "places assises" dans le train de banlieue.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.