PARIS: "On ne peut pas exclure les extrêmes de nos institutions", a souligné Elisabeth Borne mardi matin devant les députés du camp présidentiel (Renaissance, MoDem, Horizons) à l'Assemblée, au moment où certains s'interrogent sur la remise en cause des deux vice-présidences attribuées au RN au Palais Bourbon.
"Si tout nous sépare des extrêmes (LFI et RN selon elle), ils représentent à eux deux un tiers de nos députés (environ 30% NDLR), donc on ne peut pas les exclure de nos consultations, de nos institutions", a dit la Première ministre.
"C'est pour ça que le président de la République les a associés lors des rencontres de Saint-Denis (le 30 août NDLR). Quand je consulte les présidents de groupes, je les reçois également. Pour autant nous continuerons à ne pas chercher des accords avec eux", a-t-elle insisté.
Les chefs des groupes politiques à l'Assemblée nationale ont rendez-vous mardi à 17H30 pour décider s'ils remettent en cause la répartition des postes-clés au palais Bourbon ou s'ils reconduisent la configuration actuelle du bureau, avec les deux vices-présidents RN, lors d’une réunion sur le sujet le 2 octobre.
La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance) plaide pour le statu quo. Mais à l'aile gauche de la majorité, certains s'interrogent.
Dans l'opposition, la cheffe du groupe écologiste Cyrielle Chatelain avait écrit au camp présidentiel pour appeler à "revenir sur l'une des fautes originelles de ce mandat", en œuvrant à une nouvelle composition du bureau.
Mais le reste de la gauche est réticent, par crainte d'un grand chamboule-tout qui remettrait en jeu d'autres postes, comme celui du président LFI de la commission des Finances Eric Coquerel.
"Nous, les forces qu’on consacre en ce moment c’est pas à des jeux de couloirs ou à des directions de commission, c’est à battre le gouvernement sur France Travail et sur le PLFSS (budget de la Sécurité sociale)", a ainsi souligné le député LFI Hadrien Clouet mardi matin.
Devant les parlementaires de la majorité, Elisabeth Borne a par ailleurs appelé ses troupes à la "mobilisation". L'examen du budget jusqu'à Noël est "une période dense. On a besoin de votre présence dans l'hémicycle", a-t-elle demandé.