En pleine crise au Nagorny Karabakh, le président turc rencontre son homologue d'Azerbaïdjan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontre le président azéri Ilham Aliyev à Bakou le 13 juin 2023. (AFP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontre le président azéri Ilham Aliyev à Bakou le 13 juin 2023. (AFP)
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Publié le Lundi 25 septembre 2023

En pleine crise au Nagorny Karabakh, le président turc rencontre son homologue d'Azerbaïdjan

  • Confronté à des manifestations depuis mardi, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a lancé un reproche implicite à la Russie pour son manque de soutien après la victoire de l'armée azerbaïdjanaise contre les séparatistes du Nagorny Karabakh
  • Malgré ce contexte de crise, la réunion prévue de longue date en Espagne entre MM. Aliev et Pachinian aura bien lieu le 5 octobre, ont annoncé les autorités arméniennes

KORNIDZOR, ARMÉNIE: L'Arménie se prépare lundi à accueillir un nouveau flot de réfugiés du Nagorny Karabakh, tandis qu'à quelques centaines de kilomètres de là le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontre son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev dans l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan.

Les deux dirigeants ont prévu d'organiser une cérémonie de pose de la première pierre d'un nouveau gazoduc et d'inaugurer un complexe militaire azerbaïdjanais sur cette enclave nichée entre l'Arménie et l'Iran, et rattachée à l'Azerbaïdjan depuis 1923 mais sans continuité territoriale avec Bakou.

Cette démonstration de force turque contraste avec le retrait apparent de la Russie de la région, pendant que certains experts estiment que pour le président Aliev, annexer le corridor arménien de Zangezour, le long de la frontière avec l'Iran, permettrait d'établir la continuité jusqu'au Nakhitchevan, et, au-delà, avec la Turquie.

Confronté à des manifestations depuis mardi, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a lancé un reproche implicite à la Russie pour son manque de soutien après la victoire de l'armée azerbaïdjanaise contre les séparatistes du Nagorny Karabakh.

"Les systèmes de sécurité extérieure dans lesquels l'Arménie est impliquée se sont révélés inefficaces pour protéger sa sécurité et ses intérêts", a-t-il déclaré à la télévision, dans une allusion voilée à ses relations de longue date avec Moscou héritées de l'époque où l'Arménie faisait partie de l'URSS.

«Intégrité territoriale»

Malgré ce contexte de crise, la réunion prévue de longue date en Espagne entre MM. Aliev et Pachinian aura bien lieu le 5 octobre, ont annoncé les autorités arméniennes. Seront aussi présents le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président du Conseil européen Charles Michel.

Le président français a déclaré que "la France est très vigilante à l'intégrité territoriale de l'Arménie car c'est ça qui se joue", dans une intervention télévisée dimanche soir. "On a aujourd'hui une Russie qui est complice de l'Azerbaïdjan, une Turquie qui a toujours été en soutien de ces manœuvres et un pouvoir qui est désinhibé et qui menace la frontière de l'Arménie", a-t-il ajouté.

Dimanche, des centaines de réfugiés fuyant le Nagorny Karabakh sont entrés en Arménie, depuis le centre d'accueil mis en place à Kornidzor.

Selon le gouvernement arménien, au total dimanche soir, ce sont 377 "personnes obligés à partir" qui sont passées côté arménien. Selon le dernier décompte du ministère russe de la Défense, 311 civils, dont 102 enfants, ont été escortés par la force de maintien de la paix russe côté arménien.

Les autorités du Nagorny Karabakh ont annoncé dimanche que les civils laissés sans logement en raison des dernières violences seraient transférés en Arménie avec l'aide des soldats de maintien de la paix russes, présents sur place depuis la précédente guerre, en 2020.

L'Azerbaïdjan s'est engagé à permettre aux rebelles qui rendraient leurs armes d'aller en Arménie.

C'est par le même poste-frontière de Kornidzor que 23 ambulances transportant des "citoyens grièvement blessés" doivent passer, a précisé le ministère arménien de la Santé.

Ni électricité, ni carburant 

Un homme interrogé par l'AFP à Kornidzor a déclaré avoir fait partie de la "résistance" jusqu'à ce que l'assaut donné par l'Azerbaïdjan oblige les rebelles mercredi à capituler.

"Nos familles étaient dans les abris. On était dans l'armée mais hier on a dû déposer nos fusils. Alors on est partis", a dit ce villageois d'une trentaine d'années qui attendait avec d'autres de se faire enregistrer dans le centre d'accueil.

Beaucoup craignent que la population locale ne fuie massivement, au moment où les forces azerbaïdjanaises resserrent leur emprise.

Car outre l'angoisse qui règne parmi les quelque 120 000 habitants du Nagorny Karabakh, la situation humanitaire y demeure très tendue.

Encerclée par les troupes azerbaïdjanaises, sa "capitale", Stepanakert, est privée d'électricité et de carburant et sa population manque de nourriture et de médicaments, selon un correspondant de l'AFP.

Samedi, un premier convoi d'aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est néanmoins entré au Nagorny Karabakh, tandis que, de la tribune de l'ONU à New York, l'Arménie réclamait l'envoi "immédiat" d'une mission des Nations unies, réitérant ses accusations de "nettoyage ethnique".

Illustration, côté azerbaïdjanais, des traces profondes laissées par l'histoire tourmentée de cette région, dans la bourgade de Beylagan, tout près du Nagorny Karabakh, une galerie de dizaines de portraits de personnes tuées il y a trois ans ou pendant le premier conflit, flanqués de drapeaux azerbaïdjanais, bordent l'artère principale.


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.