ONU : les soldats tueurs d’enfants palestiniens doivent être tenus responsables

Les organes de surveillance des droits humains de l'ONU ont appelé à l'ouverture d'une enquête indépendante sur le meurtre d'Ali Ayman Abu Aliya, 15 ans, en Cisjordanie, le 4 décembre.
Les organes de surveillance des droits humains de l'ONU ont appelé à l'ouverture d'une enquête indépendante sur le meurtre d'Ali Ayman Abu Aliya, 15 ans, en Cisjordanie, le 4 décembre.
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Publié le Samedi 19 décembre 2020

ONU : les soldats tueurs d’enfants palestiniens doivent être tenus responsables

  • Selon le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies, les jeunes ont jeté des pierres sur les soldats israéliens, qui ont riposté en tirant des balles métalliques recouvertes de caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des balles réelles
  • «La force meurtrière intentionnelle n'est justifiée que lorsque le personnel de sécurité fait face à une menace immédiate de force meurtrière ou de préjudice grave

NEW YORK: Les organes de surveillance des droits humains de l'ONU ont appelé à une enquête indépendante sur le meurtre d'Ali Ayman Abu Aliya, 15 ans, en Cisjordanie, le 4 décembre. Il a été abattu par les forces de sécurité israéliennes lors d'une manifestation de jeunes palestiniens à Al-Mughayyir contre la construction d'une colonie israélienne.

Selon le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies, les jeunes ont jeté des pierres sur les soldats israéliens, qui ont riposté en tirant des balles métalliques recouvertes de caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des balles réelles.

Michael Lynk, le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens, et Agnes Callamard, rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, ont déclaré dans un communiqué conjoint qu'ils étaient «profondément troublés par le manque général de responsabilité pour les meurtres d'enfants palestiniens ces dernières années. »

Ils ont ajouté : «Le meurtre d'Ali Ayman Abu Aliya par les Forces de défense israéliennes – a dans des circonstances où il n'y avait aucune menace de mort ou de blessure grave pour les forces de sécurité israéliennes – est une grave violation du droit international. »

«La force meurtrière intentionnelle n'est justifiée que lorsque le personnel de sécurité fait face à une menace immédiate de force meurtrière ou de préjudice grave.»

Abu Aliya a reçu une balle dans l'abdomen et est mort à l'hôpital la même nuit. Il était le sixième enfant tué cette année par les forces de sécurité. Plus de 1000 enfants palestiniens ont été blessés entre le 1er novembre 2019 et le 31 octobre de cette année.

 «Les enfants jouissent de droits de protection spécifiques en vertu du droit international», ont déclaré Lynk et Callamard. «Chacun de ces meurtres suscite de vives inquiétudes quant au respect par Israël de ses obligations solennelles en matière de droits humains et de droit humanitaire en tant que puissance occupante.»

Les forces de sécurité israéliennes ont déclaré qu’une enquête sur la mort d’Abou Aliya serait menée. Cependant, les rapporteurs de l'ONU ont noté que de telles enquêtes internes sur les fusillades mortelles de Palestiniens aboutissent rarement à une responsabilité significative.

Les organisations de la société civile ont documenté 155 cas depuis 2013 d'enfants palestiniens tués par des soldats israéliens à l'aide de balles réelles ou d'armes de contrôle des foules. Dans seulement trois des cas, des accusations criminelles ont été déposées, et elles ont ensuite été abandonnées dans l’une d’elles.

«Ce faible niveau de responsabilité juridique pour les meurtres de tant d'enfants par les forces de sécurité israéliennes est indigne d'un pays qui proclame qu'il vit selon l'état de droit», ont déclaré Lynk et Callamard.

Ils ont exhorté le gouvernement israélien à enquêter sur ce bilan des droits humains d'une manière juste et transparente qui répond aux normes internationales acceptées, pour s'assurer que «les enfants vivant sous occupation ne risquent plus de subir la mort ou des blessures lorsqu'ils exercent leur droit légitime de manifester, et que finisse la culture de l’impunité en cas d’inconduite militaire.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".