Comment l’Exposition universelle à Riyad pourrait être la pierre angulaire des exploits de l’initiative Vision 2030

L'Arabie saoudite est candidate à l'organisation de l'Exposition universelle 2030 à Riyad, afin de mettre en valeur son vaste potentiel aux yeux du monde. (Photo, @Riyadh_Expo2030)
L'Arabie saoudite est candidate à l'organisation de l'Exposition universelle 2030 à Riyad, afin de mettre en valeur son vaste potentiel aux yeux du monde. (Photo, @Riyadh_Expo2030)
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Publié le Vendredi 22 septembre 2023

Comment l’Exposition universelle à Riyad pourrait être la pierre angulaire des exploits de l’initiative Vision 2030

  • Si le BIE choisit Riyad pour accueillir l’événement en 2030, la capitale saoudienne accueillera les pavillons de 246 pays et près de 40 millions de visiteurs
  • L’initiative Vision 2030 a offert au monde une possibilité unique: celle d’explorer une terre autrefois entourée de mystères

DJEDDAH/RIYAD: L’Arabie saoudite est candidate à l’organisation de l’Exposition universelle 2030 à Riyad pour montrer au monde son vaste potentiel et les progrès tangibles qu’elle a accomplis grâce aux réformes économiques et sociales de son initiative Vision 2030.

«Au cours des huit années écoulées depuis l’annonce de cette initiative, le Royaume a connu des changements qui dépassent ce qui a été accompli au cours des quatre-vingts dernières années de son Histoire. Riyad fait partie de cette réussite», déclare la princesse Rima bent Bandar, ambassadrice de l’Arabie saoudite aux États-Unis.

Elle a tenu ces propos à Paris au mois de juin dernier lors de la 172e Assemblée générale du Bureau international des expositions (BIE), l’organisation intergouvernementale qui sélectionne les pays hôtes de l’Exposition universelle.

Si le BIE choisit Riyad pour accueillir l’événement en 2030, la capitale saoudienne accueillera les pavillons de 246 pays et près de 40 millions de visiteurs, qui verront par eux-mêmes la mise en place de l’initiative Vision 2030.

Riyad est en concurrence avec Busan, en Corée du Sud, et Rome pour accueillir cet événement prestigieux.

«Notre vision est celle d’une Arabie saoudite forte, prospère et stable qui offre des possibilités à tous», soutient le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, dans le message de la direction de l’initiative Vision 2030.

Il ajoute: «Notre vision est celle d’un pays tolérant avec l’islam comme Constitution et la modération comme méthode. Nous accueillerons des personnes qualifiées du monde entier et respecterons ceux qui sont venus partager notre succès.»

L’initiative Vision 2030 cherche à utiliser tous les atouts précieux dont dispose l’Arabie saoudite afin de diversifier son économie et d’investir dans sa population en favorisant un avenir plus durable et plus équitable, ainsi que de nouvelles possibilités d’emploi, tout en exploitant le potentiel des jeunes Saoudiens.

Ces objectifs influencent tous les aspects du développement au Royaume – de la durabilité environnementale à la diversification économique.

En outre, l’initiative Vision 2030 comprend également des dizaines de mégaprojets répartis à travers le Royaume, ainsi que des centaines d’initiatives, programmes et réformes. Celles-ci visent à stimuler la croissance des industries nationales et à attirer les investissements.

Les progrès rapides du programme de réforme démontrent l’engagement de Riyad en faveur du développement, de la prospérité et de l’inclusion de tous les citoyens.

Pour témoigner de la croissance de l’Arabie saoudite et de son chemin vers la prospérité, le Fonds monétaire international (FMI) a récemment désigné le Royaume comme l’économie à la croissance la plus rapide parmi les pays du Groupe des vingt (G20), avec un taux de croissance global de 8,7%.

L’initiative Vision 2030 a été programmée en 2016 par le prince héritier, qui l’a conçue comme un cadre général pour développer son pays en établissant une économie diversifiée et durable et une société nouvelle et dynamique.

Le Royaume a établi des programmes de réalisation de Vision 2030 pour faire de cet agenda une réalité. Ils couvrent le développement de programmes relatifs à la qualité de vie, au logement, à la viabilité budgétaire, à la santé, au capital humain et à l’expérience des musulmans accomplissant le Hajj.

L’Arabie saoudite continue de démontrer son engagement à transformer la société en mettant en œuvre ces programmes.

Accueillir un événement international de l’ampleur de l’Expo 2030 nécessite une infrastructure importante. L’empressement de l’Arabie saoudite à remporter la candidature a joué un rôle central dans l’accélération de la mise en œuvre des objectifs de l’initiative Vision 2030.

Le Royaume a déjà alloué un budget de 7,8 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) aux investissements à Riyad en prévision de l’exposition. De manière plus générale, l’initiative Vision 2030 a pour objectif d’atteindre 3 300 milliards de dollars d’investissements au niveau national d’ici à la fin de cette décennie.

L’Expo 2030 de Riyad constitue également une occasion en or pour attirer les investissements étrangers, contribuant ainsi à l’objectif de diversification économique de l’initiative Vision 2030.

Ces réformes ont été progressivement introduites depuis l’annonce initiale de l’initiative en 2016, en commençant par des changements modestes qui ont depuis évolué vers des réformes transformatrices considérables et de grande envergure.

Un tournant important s’est produit le 24 octobre 2017, lorsque le prince héritier a prononcé un discours novateur lors du Future Investment Forum, au cours duquel il a présenté Neom, un projet colossal de mégapole à 500 milliards de dollars, soulignant l’engagement du Royaume en faveur de «l’islam moderne».

Moins d’un an plus tard, le 18 avril 2018, le Royaume a levé son interdiction de longue date sur les salles de cinéma, marquant une première étape cruciale vers la restructuration de son paysage culturel. Quelques mois plus tard, le 24 juin 2018, Riyad est allé encore plus loin et a levé l’interdiction faite aux femmes de conduire, datant de plusieurs décennies.

Cette dernière décision constitue une étape importante dans son cheminement vers le progrès sociétal et elle prouve que le Royaume a l’intention de mettre en œuvre des changements jusqu’alors inimaginables.

Bien que certains puissent considérer que ces réformes étaient attendues depuis longtemps, elles sont monumentales pour l’Arabie saoudite et elles ouvrent la voie au changement capital envisagé par l’initiative Vision 2030, transformant fondamentalement la société et l’économie du Royaume.

Pendant des décennies, l’Arabie saoudite a accueilli très peu de touristes en dehors des pèlerins. Son économie était également loin d’être diversifiée ou dynamique, reposant presque uniquement sur les revenus générés par les exportations de pétrole. Tout cela a commencé à changer rapidement en quelques années seulement.

Désormais, le Royaume espère attirer des millions de visiteurs du monde entier pour développer son secteur touristique en pleine expansion, qui a connu une croissance record depuis le début de cette décennie, tout en atteignant l’objectif de l’initiative Vision 2030 consistant à créer davantage de possibilités d’emploi pour les citoyens saoudiens.

L’initiative Vision 2030 a offert au monde une possibilité unique: celle d’explorer une terre autrefois entourée de mystères.

En plus de répondre aux besoins des touristes en quête de loisirs dans ses nombreux complexes hôteliers de luxe, l’Arabie saoudite a également mis en lumière les sites issus de son patrimoine culturel et historique, auparavant difficiles d’accès pour les touristes étrangers ou même les archéologues.

Le 10 février 2019, le Royaume a franchi une étape importante en dévoilant l’ancienne oasis d’AlUla, invitant les touristes à découvrir sa riche Histoire et son patrimoine culturel.

L’Expo 2030 de Riyad servirait de plate-forme permettant à l’Arabie saoudite de partager son Histoire, ses traditions et sa diversité culturelle avec le monde, favorisant la compréhension interculturelle et soutenant les objectifs de préservation culturelle de l’initiative Vision 2030.

Le Royaume promet que l’exposition deviendra la «première exposition respectueuse de l’environnement avec zéro émission de carbone», déclare Nouf bent Majid al-Mounif, membre de l’équipe de l’Expo 2030 de Riyad, dans un discours prononcé au BIE.

L’objectif d’accueillir une exposition à zéro émission de carbone s’aligne également sur l’engagement de l’initiative Vision 2030 en faveur de l’énergie propre et de la durabilité. En outre, l’Arabie saoudite vise à tirer 50% de son énergie de sources renouvelables d’ici à 2030.

Les États membres du BIE choisiront le pays hôte de l’Exposition universelle 2030 lors de leur 173e Assemblée générale prévue en novembre de cette année.

Si l’Arabie saoudite est choisie, elle saisira l’occasion pour présenter ses avancées technologiques et les changements culturels et sociétaux radicaux que l’initiative Vision 2030 a accomplis en moins d’une décennie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite progresse dans l'indice mondial 2025 de la propriété intellectuelle

Ces progrès sont le résultat d'une transformation complète de l'écosystème national de la propriété intellectuelle, avec notamment le renforcement des cadres juridiques et des mécanismes d'application. (Photo Fournie)
Ces progrès sont le résultat d'une transformation complète de l'écosystème national de la propriété intellectuelle, avec notamment le renforcement des cadres juridiques et des mécanismes d'application. (Photo Fournie)
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  • L'Arabie saoudite a réalisé des progrès notables dans l'indice mondial de la propriété intellectuelle 2025, avec un score en hausse de 17,5 %.
  • Ce qui la positionne parmi les économies qui progressent le plus rapidement parmi les 55 pays évalués.

RIYAD : L'Arabie saoudite a réalisé des progrès notables dans l'indice mondial de la propriété intellectuelle 2025, avec un score en hausse de 17,5 %, ce qui la positionne parmi les économies qui progressent le plus rapidement parmi les 55 pays évalués.

Selon la 13 e édition de l'indice, publiée par la Chambre de commerce des États-Unis, le Royaume se classe désormais au 40^e rang mondial, reflétant les réformes importantes menées dans le cadre de sa stratégie Vision 2030. Ces réformes visent à renforcer la protection de la propriété intellectuelle, à encourager l'innovation et à soutenir la croissance d'une économie basée sur la connaissance.

Depuis 2019, le score global de l'Arabie saoudite est passé de 36,6 % à 53,7 %, marquant une amélioration cumulée de plus de 40 % en seulement six ans.

Ces progrès découlent d'une transformation complète de l'écosystème de la propriété intellectuelle du pays, avec notamment le renforcement des cadres juridiques et des mécanismes d'application. 

Parmi les principales étapes notées dans le rapport, figurent l'extension de la protection des dessins et modèles de 10 à 15 ans, la création d'un bureau des poursuites spécialisé dans les affaires de propriété intellectuelle, ainsi que le lancement d'outils avancés d'application en ligne pour les droits d'auteur et les marques.

Ces développements soulignent la capacité institutionnelle croissante de l'Arabie saoudite et la modernisation réglementaire en cours, sous l'égide de l'Autorité saoudienne pour la propriété intellectuelle.

Le rapport a également mis en évidence des avancées significatives dans les initiatives de sensibilisation du public, la collaboration entre les agences et l'adhésion de l'Arabie saoudite à des traités internationaux clés en matière de propriété intellectuelle. Ces avancées ont permis d'aligner le cadre de la propriété intellectuelle du Royaume sur les normes mondiales. 

L'Arabie saoudite a notamment obtenu de meilleurs résultats en ce qui concerne l'application des droits, la participation aux traités internationaux et l'efficacité de son système d'application des droits d'auteur. Ces avancées renforcent l'ambition du royaume de devenir un centre régional et mondial d'innovation et de créativité.

En favorisant un environnement plus transparent et fiable en matière de propriété intellectuelle, l'Arabie saoudite attire davantage d'investissements étrangers tout en permettant aux entrepreneurs locaux de développer des idées, des produits et des technologies innovants. 

La Chambre de commerce des États-Unis a salué les efforts institutionnalisant les droits de propriété intellectuelle déployés par le Royaume, faisant de l'Arabie saoudite un modèle pour les marchés émergents.

Dans le même temps, les Émirats arabes unis ont également obtenu d'excellents résultats dans l'indice 2025, se classant au 26^e rang mondial avec un score global de 60,66 %. Les Émirats arabes unis ont été félicités pour la solidité de leurs protections en matière de brevets et de marques, pour l'application cohérente de la législation et pour leur engagement résolu en faveur de la transformation numérique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Algérie, Arabie saoudite : une dynamique de coopération globale en plein essor

Forum d'affaires algéro-saoudien. Alger (Photo Fournie)
Forum d'affaires algéro-saoudien. Alger (Photo Fournie)
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  • La relation entre l’Algérie et l’Arabie saoudite connaît une avancée remarquable, portée par une vision commune en matière de développement, d’intégration régionale et de stabilité.
  • Ces dernières années, Alger et Riyad ont multiplié les cadres de dialogue économique, sécuritaire et diplomatique, explorant de nouveaux leviers de coopération.

RIYAD : Une délégation d’hommes d’affaires saoudiens a rencontré dimanche ses homologues algériens en vue de promouvoir et de dynamiser les relations économiques entre deux pays influents sur la scène régionale arabe, africaine et internationale à l’hôtel Sheraton dans la capitale algérienne.

Organisé par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), cet événement cherche à explorer les opportunités de partenariat et d’investissement, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’agriculture, du tourisme et du bâtiment. 

Abdullah Bin Nasser Al Bussairy, l’ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite en Algérie, a évoqué les relations économiques bilatérales « profondes et enracinées » entre les deux pays. Il a également invité les hommes d’affaires saoudiens à profiter des opportunités d’investissement qu’offre l’Algérie, notamment grâce aux nouvelles mesures favorisant l'investissement. 

Selon le diplomate saoudien, la valeur des échanges commerciaux entre les deux pays, qui s'élève à environ un milliard de dollars, « ne reflète pas le niveau des relations bilatérales solides ». 

Relations bilatérales

La relation entre l’Algérie et l’Arabie saoudite connaît une avancée remarquable, portée par une vision commune en matière de développement, d’intégration régionale et de stabilité. Des échanges réguliers, des projets concrets et une volonté politique affirmée contribuent à faire de ce partenariat l’un des plus solides et prometteurs de la région arabe et africaine.

Ces dernières années, Alger et Riyad ont multiplié les cadres de dialogue économique, sécuritaire et diplomatique, explorant de nouveaux leviers de coopération dans les domaines de l’énergie, de l’agro-industrie, de la finance, des infrastructures et de la logistique, mais aussi, de manière croissante, dans les technologies de pointe.

Une montée en puissance de la coopération technologique et entrepreneuriale

L’Algérie marque désormais une présence affirmée dans les grands rendez-vous économiques régionaux, témoignant ainsi d'une montée en puissance de sa coopération technologique et entrepreneuriale. En mars dernier, le pavillon national algérien lors du salon LEAP 2025 à Riyad, l’un des plus grands salons mondiaux consacrés à la technologie et à l’innovation, témoigne de cette ambition partagée.

Des startups, des incubateurs, des agences publiques et des entreprises technologiques algériennes y ont présenté des solutions concrètes dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la cybersécurité, de la santé numérique, des GreenTech et des plateformes de services intelligents. Cette participation, saluée par les milieux d’affaires régionaux, a confirmé le potentiel de créations de synergies bilatérales dans l’écosystème numérique.

L’Algérie et l’Arabie saoudite affichent une volonté claire de renforcer leurs échanges dans les domaines de la technologie, des industries créatives et de l’innovation entrepreneuriale, en favorisant les liens directs entre jeunes entreprises, institutions d’appui et fonds d’investissement.

Un carrefour stratégique entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique

La coopération économique entre l’Algérie et l’Arabie saoudite s’inscrit dans une vision géo-économique partagée, fondée sur la complémentarité et l'accès aux marchés régionaux. Grâce à sa position centrale sur la Méditerranée, à son ouverture naturelle vers le Sahel et l’Afrique subsaharienne, ainsi qu'à ses infrastructures logistiques en pleine modernisation, l’Algérie se positionne comme un carrefour régional incontournable, au carrefour des flux commerciaux entre l’Europe, le monde arabe et le continent africain.

Les investissements saoudiens, déjà présents dans des secteurs comme l’agriculture, l’énergie et la finance islamique, bénéficient désormais d’un environnement propice à l’élargissement de leur portée. Les zones industrielles intégrées, comme celle de Tamanrasset, conçues pour jouer un rôle de plateforme vers le Niger, le Mali ou encore le Nigeria, offrent de nouvelles perspectives d’implantation pour les chaînes de valeur saoudiennes.

Les pôles logistiques du Sud, notamment ceux d’Adrar et d’In Guezzam, s’insèrent dans un vaste projet de corridors transsahariens favorisant l’exportation depuis l’Algérie vers l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.

Ce potentiel est renforcé par l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), à laquelle l’Algérie a pleinement adhéré. Dans ce cadre, les produits saoudiens fabriqués ou assemblés en Algérie peuvent accéder à plus de quarante marchés africains sans droits de douane, représentant un bassin de consommation de plus de 1,4 milliard d’habitants.

Ce statut d’accès préférentiel place l’Algérie en position de levier stratégique pour les entreprises saoudiennes désireuses d’investir sur le long terme sur le continent africain, tout en sécurisant leur chaîne logistique à proximité du Golfe et de l’Europe.

Selon les dernières estimations de la Banque mondiale, l’économie africaine dans son ensemble devrait enregistrer une croissance moyenne de 3,8 % en 2025, portée par la demande énergétique, les transitions numériques et l’urbanisation rapide.

L’Algérie, de son côté, pourrait atteindre une croissance du PIB non pétrolier de 4 à 5 % par an d’ici 2027, en accélérant sa diversification économique et ses réformes structurelles. Dans cette dynamique, la coopération algéro-saoudienne constitue une opportunité concrète d’industrialisation partagée, de montée en gamme technologique et d’intégration régionale durable.

Ainsi, en unissant leurs forces autour de projets structurants, l’Algérie et l’Arabie saoudite créent les conditions d’un partenariat Sud-Sud solide, fondé sur la transformation locale, l’exportation continentale et la souveraineté économique.

Convergence diplomatique et coopération sécuritaire

La relation algéro-saoudienne repose également sur une solide convergence diplomatique et une vision sécuritaire commune, fondée sur le respect mutuel, la non-ingérence et la promotion de la stabilité régionale.

Les nombreuses consultations de haut niveau entre ministères des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que les gestes politiques forts, en sont la preuve. Le chef d’état-major saoudien a ainsi pris part à la célébration du 1^(er) novembre 2024 à Alger, témoignant de la reconnaissance de l’histoire de l’Algérie et marquant un geste fort de fraternité militaire entre les deux pays.

Sur les questions régionales, Alger et Riyad partagent une vision stratégique similaire des enjeux de sécurité en Afrique du Nord, au Sahel, en Libye et au Soudan. Ils soutiennent des solutions fondées sur les processus politiques, la souveraineté des États et la coopération régionale inclusive, et s'opposent aux logiques de confrontation ou d'hégémonie.

Vers un partenariat global et structurant

La dynamique algéro-saoudienne s’inscrit désormais dans une perspective à long terme, où l’économie, la sécurité et la diplomatie s’articulent autour d’un objectif commun : favoriser un développement durable, souverain et pacifique dans un environnement régional en pleine mutation.

L’Algérie, acteur stabilisateur reconnu, et l’Arabie saoudite, puissance de transformation au sein du monde arabe et musulman, œuvrent de concert pour établir un partenariat équilibré, fondé sur la complémentarité, l’innovation et la confiance mutuelle.

L’Algérie et l’Arabie saoudite avancent aujourd’hui avec détermination sur une trajectoire commune, fondée sur la confiance, la complémentarité et la vision.

Depuis Alger jusqu'à Riyad, c'est une même ambition qui se dessine, celle de bâtir un avenir plus prospère, plus sûr et plus solidaire, au service de leurs peuples et de la stabilité régionale.


La télémédecine propulsée par l'IA réinvente le paysage sanitaire saoudien

Légende: La stratégie de santé numérique saoudienne poursuit son évolution, avec des développements futurs qui devraient inclure une utilisation accrue des objets connectés, de la modélisation prédictive et du diagnostic assisté par intelligence artificielle. (SPA)
Légende: La stratégie de santé numérique saoudienne poursuit son évolution, avec des développements futurs qui devraient inclure une utilisation accrue des objets connectés, de la modélisation prédictive et du diagnostic assisté par intelligence artificielle. (SPA)
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  • Le Royaume accélère le déploiement des technologies d'intelligence artificielle, transformant radicalement la prestation des soins de santé.
  • En Arabie saoudite, cependant, les plateformes basées sur l'IA contribuent à combler ces lacunes en facilitant les consultations à distance, en optimisant les processus cliniques et en favorisant la détection précoce des maladies.

RIYAD: L'Arabie saoudite s'impose rapidement comme un pionnier régional dans le domaine des soins de santé pilotés par l'intelligence artificielle. Le pays exploite la télémédecine et les innovations numériques pour moderniser son infrastructure médicale et élargir l'accès aux soins, notamment dans les régions isolées et mal desservies.

Guidé par son ambitieux programme Vision 2030 et porté par des investissements croissants dans la santé numérique, le Royaume accélère le déploiement des technologies d'IA, transformant profondément la façon dont les soins sont dispensés, gérés et vécus par les patients.

Vikas Kharbanda, associé et responsable du secteur de la santé chez Arthur D. Little Moyen-Orient, a confié à Arab News que la télémédecine alimentée par l'IA permet aux prestataires de passer d'une approche réactive à une gestion proactive de la santé, "particulièrement cruciale dans les zones reculées où l'infrastructure physique est difficile et coûteuse à développer et à exploiter."

Historiquement, l'accès aux soins de santé dans le monde arabe a été inégal, les populations rurales étant souvent privées de services spécialisés. En Arabie saoudite, cependant, les plateformes basées sur l'IA contribuent à combler ces lacunes en facilitant les consultations à distance, en optimisant les processus cliniques et en favorisant la détection précoce des maladies.

L'une des initiatives phares du Royaume est l'Hôpital Virtuel Seha, un établissement entièrement numérique qui exploite l'IA pour les diagnostics et met en réseau des spécialistes médicaux situés dans différents endroits pour des consultations en temps réel. Kharbanda décrit l'Hôpital Virtuel Seha comme "un premier pas pour démontrer tout l'éventail des possibilités offertes par la convergence des capacités numériques dans l'environnement des soins de santé."
"Avec le développement rapide des consultations virtuelles, des soins intensifs numériques, des prescriptions électroniques, des processus de distribution et du diagnostic assisté par IA, le programme commence à révéler le potentiel d'un modèle de prestation de soins virtuel et la valeur qu'il peut créer pour un système de santé," a-t-il souligné.

Kharbanda a ajouté que l'hôpital "a créé une plateforme à partir de laquelle des fonctionnalités spécifiques peuvent être sélectionnées et diffusées dans l'ensemble du système de santé. La commercialisation des infrastructures du secteur public vers le secteur privé pourrait accélérer considérablement la diffusion de ces capacités dans tout le réseau."

Une autre innovation notable est Nala, une plateforme numérique qui utilise l'IA depuis 2022 pour offrir des recommandations de soins personnalisées basées sur les données individuelles. Nala s'intègre aux objets connectés pour surveiller les signes vitaux et signaler les risques potentiels. En 2023, la plateforme a été acquise par Integrative Health, un réseau de centres de soins d'urgence pilotés par l'IA dans le Royaume.

L'innovation technologique au service des patients

La télémédecine demeure une pierre angulaire de la stratégie de santé numérique saoudienne. Les consultations virtuelles contribuent à désengorger les hôpitaux et les cliniques en permettant aux patients de consulter des professionnels de santé à distance, éliminant ainsi les déplacements et simplifiant l'accès aux soins spécialisés.

"La télémédecine pourrait être un formidable catalyseur pour l'accès aux soins et aux capacités d'IA, particulièrement en ce qui concerne l'évaluation des risques sanitaires, le diagnostic à distance et le triage. En réunissant potentiellement les modèles de financement et de prestation de soins de manière plus systématique, elle pourrait fondamentalement transformer la gestion actuelle de la santé sur le marché," a précisé Kharbanda. 

Vikas Kharbanda, associé et responsable du secteur de la santé chez Arthur D. Little Moyen-Orient
Vikas Kharbanda, associé et responsable du secteur de la santé chez Arthur D. Little Moyen-Orient

"La télémédecine pourrait être un formidable catalyseur pour l'accès aux soins et aux capacités d'IA, particulièrement en ce qui concerne l'évaluation des risques sanitaires, le diagnostic à distance et le triage. En réunissant potentiellement les modèles de financement et de prestation de soins de manière plus systématique, elle pourrait fondamentalement transformer la gestion actuelle de la santé sur le marché." 
Vikas Kharbanda, associé et responsable du secteur de la santé chez Arthur D. Little Moyen-Orient

La forte pénétration des smartphones et l'accès généralisé à Internet ont favorisé l'adoption de ces outils. Babylon Health, en partenariat avec Saudi Telecom Co., propose une application basée sur l'IA pour l'évaluation des symptômes et les consultations, tandis que la plateforme locale Cura offre des services similaires avec diagnostic à distance et prescriptions numériques.

L'IA: le catalyseur d'une révolution sanitaire

L'intelligence artificielle est également déployée pour soutenir la prise de décision clinique, personnaliser les plans de traitement et fournir des analyses prédictives qui améliorent les soins aux patients. Les hôpitaux saoudiens intègrent de plus en plus l'apprentissage automatique pour optimiser leurs opérations et améliorer les résultats de santé.

Selon un rapport de GlobalData, des systèmes de surveillance alimentés par l'IA sont maintenant utilisés dans de nombreux établissements de santé du Royaume. Ces systèmes exploitent l'analyse en temps réel et les technologies de capteurs pour renforcer la sécurité des patients et alléger la pression sur le personnel soignant, offrant un aperçu de la façon dont la technologie intelligente transforme le quotidien des soins cliniques.

"La plupart des solutions responsables de télémédecine basées sur l'IA sont développées comme outils d'assistance clinique," explique Hannah Gibson, directrice des partenariats britanniques et mondiaux chez Visiba. "Le triage des consultations en personne n'est pas toujours nécessaire et, lorsqu'il l'est, devrait être plus efficace."

Cependant, le développement d'outils d'évaluation comparative pour les systèmes d'IA reste limité. "Les entreprises doivent investir un temps et des ressources considérables pour créer des tests d'évaluation fiables à des fins de recherche et développement," affirme James Tapscott, directeur principal de l'innovation et de la technologie juridique chez Addleshaw Goddard.

Il cite les conclusions d'un rapport d'Addleshaw Goddard, qui montre que des techniques spécifiques de récupération basées sur l'IA ont augmenté la précision des examens de contrats commerciaux de 74% à une moyenne de 95%. Soulignant les applications plus larges de l'intelligence artificielle, il note que dans certains scénarios, les modèles d'IA peuvent fournir des réponses plus concises que leurs homologues humains, sans compromettre la précision.

"Dans le contexte de la télémédecine, une réponse plus concise et facilement compréhensible peut être préférable... Vos lecteurs pourraient être surpris de voir à quel point ces modèles rivalisent avec les performances humaines," ajoute Tapscott. Kellie Blyth, associée commerciale chez Addleshaw Goddard, précise que l'analyse d'images est l'une des applications les plus répandues. "L'utilisation de l'IA la plus courante que nous observons sur le marché concerne l'analyse d'images médicales comme les radiographies, les IRM et les scanners. Ces solutions peuvent détecter des anomalies et des maladies avec une précision extraordinairement élevée, souvent à des stades plus précoces qu'on ne le croyait possible."

Selon Kharbanda, l'IA pourrait améliorer l'efficacité des consultations ambulatoires d'au moins 20%, tout en désengorgeant les services d'urgence et de chirurgie.

Un secteur en pleine expansion

Le secteur de la santé numérique saoudien connaît une croissance fulgurante, stimulée par des investissements publics et privés. Une étude de BlueWeave Consulting estime la taille du marché de la santé numérique du pays à 3,2 milliards de dollars en 2024, avec des projections indiquant un taux de croissance annuel composé de 21,3% jusqu'en 2031, pour atteindre 13,3 milliards de dollars.

Kharbanda observe un changement dans l'orientation des investissements vers "les diagnostics pilotés par l'IA, la prestation de soins augmentée et le soutien au système prestataire-payeur pour comprendre les risques sanitaires et les structures de financement afin d'optimiser les résultats de santé." 

Kellie Blyth, associée commerciale chez Addleshaw Goddard
Kellie Blyth, associée commerciale chez Addleshaw Goddard

"L'utilisation de l'IA la plus courante que nous observons sur le marché concerne l'analyse d'images médicales comme les radiographies, les IRM et les scanners. Ces solutions peuvent détecter des anomalies et des maladies avec une précision extraordinairement élevée, souvent à des stades plus précoces qu'on ne le croyait possible."
Kellie Blyth, associée commerciale chez Addleshaw Goddard 

Tapscott souligne que l'IA semi-autonome, également connue sous le nom d'IA agentique, pourrait devenir plus courante dans les domaines à faible risque comme les soins aux personnes âgées, offrant des solutions adaptatives qui aident à réduire les coûts et à augmenter l'efficacité. 

Blyth insiste sur la nécessité d'une clarté réglementaire, notamment en matière d'éthique. Elle préconise que les cadres réglementaires abordent la "vigilance algorithmique", qui implique une surveillance régulière pour minimiser les biais et garantir une utilisation sécurisée dans les contextes cliniques.

Vers un avenir connecté

La stratégie de santé numérique saoudienne continue d'évoluer, avec des développements futurs qui incluront probablement une utilisation accrue des objets connectés, de la modélisation prédictive et du diagnostic assisté par IA.

Blyth considère que la biobanque nationale supervisée par le Centre de Recherche Médicale Internationale du Roi Abdullah constituera une avancée majeure. "Les véritables progrès en télémédecine viendront au niveau étatique avec la création de la biobanque nationale," affirme-t-elle, qui servira de ressource précieuse de données cliniques issues de la population saoudienne.

Cette initiative sera renforcée par les investissements dans l'infrastructure informatique réalisés par la Société saoudienne pour l'IA.

Gibson prédit que les systèmes de triage alimentés par l'IA deviendront bientôt monnaie courante dans les établissements de santé, aidant à orienter les patients vers le niveau de soins approprié dès le premier contact.

À mesure que l'adoption de ces technologies s'accélère, l'Arabie saoudite développe un modèle de soins de santé qui combine l'accès numérique et les analyses basées sur l'IA, visant à améliorer les résultats cliniques et à soutenir un système de santé plus résilient. 


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com