A la Fashion week de Londres, l'opulence de la vie de palais

Des mannequins présentent les créations d'Erdem lors d'un défilé de leur collection Printemps/Été 2024, au British Museum lors de la Fashion Week de Londres, le 17 septembre 2023 (Photo, AFP).
Des mannequins présentent les créations d'Erdem lors d'un défilé de leur collection Printemps/Été 2024, au British Museum lors de la Fashion Week de Londres, le 17 septembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 18 septembre 2023

A la Fashion week de Londres, l'opulence de la vie de palais

  • Le créateur Erdem Moralioglu a organisé son défilé sous la colonnade du British Museum, ce qui crée d'emblée une ambiance majestueuse
  • Pour sa collection printemps-été 2024, il s'est plongé dans les archives du palais de Chatsworth, du Duc et de la Duchesse de Devonshire

LONDRES: Les sources d'inspiration des stylistes sont aussi variées que surprenantes, comme l'a montré dimanche la Fashion week de Londres, avec une collection inspirée des archives d'un palais de l'aristocratie anglaise, et une autre des énormes 4X4, les Monster trucks.

Erdem et la Duchesse de Devonshire
Le créateur Erdem Moralioglu a organisé son défilé sous la colonnade du British Museum, ce qui crée d'emblée une ambiance majestueuse. Ce Britannique, qui a créé la marque Erdem en 2005, est connu pour être un conteur: chaque défilé est une histoire en soi.

Pour sa collection printemps-été 2024, il s'est plongé dans les archives du palais de Chatsworth, du Duc et de la Duchesse de Devonshire, dans le nord de l'Angleterre, qui appartient à la famille depuis seize générations. Un carnet est donné aux invités, avec des photos de la Duchesse, très élégante et mystérieuse, dans les années 30 et 40, dans son palais.

Erdem a créé une collection poétique, avec des imprimés reprenant des gravures et des tapisseries de Chatsworth. Les jupes et les robes sont longues. Les épaules sont dénudées comme dans les robes de princesse qui font rêver les petites filles. Les tissus, organza, satin, sont nobles. Une broche en forme de libellule s'inspire d'une ayant appartenu à la Duchesse.

Les mannequins ont une coiffure sage, les cheveux tirés en arrière, parfois en tresse.

Mais certains looks sont très modernes aussi. Alors qu'une reprise d'Elvis Presley retentit, des mannequins défilent dans de larges vestes de motard, dont l'une bleu pétrole qui recouvre en partie une jupe longue transparente rose. Des filles portent de simples brassières, pour accompagner leur grande jupe serrée à la taille. Des couleurs sont flashy, rose, vert, bleu.

Au pied, tous les mannequins portent les mêmes chaussures pointues, à petit talon, mais avec un énorme noeud sur le côté. Jolies, mais pas forcément faciles à porter en dehors des palais.

London Calling
C'est une toute autre Angleterre que la Londonienne Sinead Gorey donne à voir, avec sa collection pleine d'énergie appelée "British Summer of Love" (L'été de l'amour britannique). Elle fait partie des derniers créateurs arrivés dans le calendrier des défilés.

L'Union Jack revient sur de nombreuses pièces, y compris sur des bottes à haut talon, comme celles que portaient les Spice Girls dans les années 90. Kate Moss apparait sur un pantalon.

Sur un haut noir près du corps ainsi que sur une robe, est écrit "London swings! Again!" (C'est la fête à Londres! Encore!). Autre slogan: "God save the sexy and glamourous" (Que dieu sauve le sexy et le glamour), en référence aux Sex Pistols.

Les Monster trucks de Masha Popova
Chez Masha Popova, les jupes sont mini, la taille est toujours basse, et les jeans sont même décolletés sur les hanches.

La créatrice ukrainienne connue pour son "obsession du maniement du denim", a encore une fois travaillé cette matière. Cette fois, le denim est teinté, délavé, usé, éraflé ou transformé en patchwork pour lui donner un aspect "résistant", "solide".

La collection intitulée "Monster" fait référence aux Monster trucks, ces véhicules 4X4 aux roues surdimensionnées. La "palette de couleur électrisante" jusque dans les cheveux de certains modèles rappelle les carrosseries clinquantes de ces engins. Les modèles filiformes (à l'exception d’une seule mannequin grande taille) défilent au rythme d’une musique techno ponctuée de vrombissements de moteur.

La créatrice ukrainienne comptait parmi ses invités de marque la fine fleur de TikTok, de la superstar du réseau social Abby Roberts, suivie par plus de 16 millions de personnes, ou sa sœur Charlotte Roberts, qui compte près de 9 millions de followers, jusqu’à la créatrice de contenu mode et mannequin Emma Winder.

Pourtant pas une amatrice du "double denim" (comprendre des ensembles totalement en denim), Emma Winder a beaucoup apprécié les tons des vêtements, a-t-elle dit à l'AFP à la sortie du défilé.

Lundi, ce sera au tour de Burberry de présenter sa collection.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).


Les Marionnettes enchantent Dubaï: une scène multilingue et inclusive pour les enfants

Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
Les Marionnettes mise sur la créativité, l'inclusion et la découverte, loin des écrans. (Photo: fournie)
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  • Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe
  • «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella, la fondatrice

DUBAÏ: À Dubaï, dans un paysage dominé par les écrans et les technologies dernier cri, un petit théâtre de marionnettes attire l’attention des familles en quête d’activités culturelles pour leurs enfants. Fondé par Gabriella Skaff, Les Marionnettes propose une expérience ludique, éducative et multilingue qui séduit aussi bien les enfants que leurs parents.

Une idée née d’un besoin personnel

Gabriella Skaff, franco-libanaise et ancienne juriste en droit bancaire, a quitté les salles d’audience pour donner vie à un tout autre théâtre: celui des marionnettes.

«J’ai toujours rêvé de créer quelque chose qui me ressemble, mais je n’avais pas encore trouvé la bonne idée», confie-t-elle avec sincérité.

C’est lors de vacances en France que tout a commencé: «Nous emmenions souvent nos enfants voir des spectacles de marionnettes, et ils étaient fascinés. Mon fils n’avait même pas deux ans, mais il restait captivé du début à la fin. À Dubaï, rien de tel n’existait», raconte Gabriella.

De retour aux Émirats, elle décide alors de donner vie à ce manque. «Au départ, c’était une petite idée… Puis les choses se sont enchaînées: nous avons trouvé un local, pris contact avec des marionnettistes en France, et après plusieurs mois de préparation, le théâtre a ouvert ses portes en novembre 2024.»

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Les Marionnettes propose des spectacles interactifs pour enfants en plusieurs langues (français, anglais, arabe, russe…).

Une programmation multilingue et interactive

Depuis son ouverture, Les Marionnettes propose des spectacles en anglais, français, arabe, et récemment en russe. «On veut que chaque enfant puisse s’identifier à ce qu’il voit sur scène, peu importe sa langue», explique Gabriella.

Le théâtre offre deux formats principaux:

  • Les spectacles de marionnettes, qui durent environ une heure avec une pause au milieu.
  • Le storytelling, plus court (30 minutes), où un animateur lit un livre, parfois accompagné de marionnettes, suivi d’une activité créative comme du bricolage, du dessin ou la fabrication de masques.

«L’objectif, c’est de rendre la lecture vivante et de faire participer les enfants. On essaie aussi de varier les langues: italien, arabe, français, russe… bientôt l’espagnol.»

Une activité éducative qui séduit les écoles

Les écoles ont rapidement adhéré au concept. «Les retours sont extrêmement positifs, confie Gabriella. Les enseignants apprécient le fait que ce soit à la fois pédagogique et ludique. Les enfants participent activement, posent des questions, interagissent avec les marionnettes… et surtout, ils gagnent en confiance.»

La différence entre les visites scolaires et familiales est notable. «À l’école, les enfants sont plus calmes, attentifs, et respectent davantage les consignes. Lorsqu’ils viennent avec leurs parents, ils se montrent plus spontanés, plus libres… mais tout aussi enthousiastes. Ce sont deux énergies différentes, et chacune a son charme.»

Les enfants sont encouragés à s’exprimer pendant les spectacles. «Les marionnettes posent des questions, les enfants répondent. Même les plus timides finissent par participer.»

Un message fort autour de l’inclusion

Le 30 avril, Les Marionnettes lancera un spectacle inédit en partenariat avec Sanad Village, une organisation qui accompagne les enfants à besoins spécifiques. «C’est une histoire sur l’inclusion. Le but, c’est d’apprendre aux enfants à accepter les différences, à être gentils et ouverts aux autres», explique Gabriella.

Le spectacle sera présenté en anglais, en français et en arabe, et proposé aux écoles ainsi qu’au grand public.  C’est un sujet important. On veut que les enfants comprennent qu’il ne faut pas avoir peur de ce qui est différent.»

Une ambition régionale

L’objectif de Gabriella ne s’arrête pas à Dubaï. «On aimerait bien développer le concept dans d’autres pays de la région: Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Liban. Il existe un véritable besoin pour ce type d’activité culturelle.»

Pour rendre le projet plus mobile, un théâtre itinérant est en préparation. «On pourra l’emmener dans les écoles, dans d’autres villes, et même l’utiliser pour des événements privés ou des anniversaires.»

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Gabriella Skaff - Fondatrice, Les Marionnettes. (photo: fournie)

Une programmation à découvrir en famille

Les spectacles ont lieu les week-ends – vendredi, samedi et dimanche – tandis que les séances de storytelling se déroulent en semaine. Une activité pour les tout-petits, appelée «Bright Minds», est aussi proposée le lundi matin.

«Le programme change chaque mois et on publie les détails chaque semaine sur notre site et nos réseaux sociaux. Les gens peuvent réserver en ligne ou acheter leurs billets sur place», précise Gabriella.

Prochaine étape: un club de lecture pour enfants, des ateliers théâtre et même des cours pour apprendre à créer ses propres marionnettes.


Les îles Farasan célèbrent l'arrivée annuelle du hareng

Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
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  • Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.
  • Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

RIYAD : Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.

Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

Reconnaissable à son bec de perroquet et à ses couleurs vives, le harid prospère dans les habitats riches en coraux, avec plus de 90 espèces, chacune ayant des formes et des couleurs uniques.

Farasan, un groupe d'îles coralliennes situées à 40 km de la côte de Jazan, devient le site de cet événement naturel lorsque de vastes bancs de poissons harid se rassemblent, selon l'agence de presse saoudienne. 

Les habitants peuvent prédire l'arrivée du poisson grâce à une odeur distincte qui se dégage de la mer après le coucher du soleil, le 15^e jour du mois lunaire.

La pêche annuelle au harid, célébrée à la fin du mois d'avril, est une tradition qui reflète l'héritage culturel des îles et qui fait la joie des habitants des îles Farasan depuis des siècles.

Reconnaissant l'importance culturelle et touristique de cette pêche, le prince Mohammed bin Nasser, gouverneur de Jazan, a inauguré le premier festival du harid des îles Farasan en 2005.

La 21^e édition du festival a été lancée lundi, mettant en avant les îles comme une destination prometteuse pour les touristes et les investisseurs. 

Le festival met en avant les coutumes, les traditions, les jeux folkloriques, l'artisanat et les sites historiques uniques de Farasan, tout en présentant l'artisanat local, comme les pièges à pêche, le tissage de palmiers, la création de sacs et de tapis, ainsi que le tricotage de chapeaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com