SAÏDA: Des accrochages intermittents ont été signalés mardi dans le plus grand camp palestinien du Liban malgré l'annonce la veille d'un cessez-le-feu après plusieurs jours d'affrontements meurtriers, a rapporté un correspondant de l'AFP.
Les combats opposent depuis le 7 septembre des groupuscules islamistes à des combattants du Fatah, principale organisation palestinienne, à Aïn el-Heloué, plus grand camp palestinien du Liban, collé à la ville de Saïda (sud).
Ils ont fait au moins "sept morts et plus de 80 blessés", parmi lesquels des civils, a déclaré à l'AFP mardi le directeur de la communication du Croissant-Rouge palestinien au Liban, Imad Hallak.
Lundi soir, un cessez-le-feu "immédiat et permanent" avait été annoncé lors d'une rencontre entre des responsables palestiniens de la sécurité et le directeur de la Sûreté générale libanaise.
Des tirs nourris ont cependant été entendus mardi l'après-midi, selon le correspondant de l'AFP, mais "un calme relatif s'est installé en soirée", d'après l'Agence nationale d'information (ANI, officielle libanaise).
Contenir la situation
Dans un communiqué, le Fatah a assuré que ses membres respectaient le cessez-le-feu, mais qu'ils avaient dû "déjouer une attaque" des islamistes dans l'après-midi. L'organisation du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a dépêché un de ses responsables, Azzam al-Ahmad, au Liban, pour tenter d'apaiser la situation.
Pour sa part, le numéro deux du mouvement Hamas, qui ne participe pas aux combats, Moussa Abou Marzouk, est arrivé à Beyrouth pour une visite durant laquelle il devra s'entretenir avec des responsables libanais pour "tenter de contenir la situation dans le camp", selon l'ANI.
Treize personnes avaient déjà péri lors d'affrontements similaires pendant plusieurs jours fin juillet-début août.
Aïn el-Heloué est le plus grand des 12 camps palestiniens au Liban qui ont été établis après l'arrivée de réfugiés contraints à l'exode pendant la première guerre israélo-arabe, déclenchée lors de la création d'Israël en 1948.
Quelque 54.000 réfugiés s'y entassent, dont des islamistes radicaux et des personnes recherchées par la justice.
En vertu d'un accord de longue date, l'armée libanaise ne se déploie pas dans les camps palestiniens où la sécurité est assurée par des factions palestiniennes.