BEYROUTH: L'envoyé spécial français au Liban, Jean-Yves Le Drian, a entamé mardi à Beyrouth une nouvelle mission pour tenter de trouver un consensus permettant d'élire un chef de l'Etat dans un pays privé de président depuis plus de dix mois.
La visite de l'émissaire du président Emmanuel Macron, la troisième au Liban depuis juin, intervient dans un contexte de blocage politique et d'une crise socio-économique inédite.
Un bras de fer oppose le Hezbollah pro-iranien et ses alliés à leurs adversaires, aucun camp ne disposant de la majorité au Parlement pour imposer son candidat à la présidence.
M. Le Drian a au eu mardi des concertations bilatérales avec l'ensemble des forces politiques. Si elles assouplissent leurs positions, il pourrait organiser une réunion globale, selon des sources politiques.
L'envoyé spécial a aussi rencontré le président du Parlement, Nabih Berri, le Premier ministre Najib Mikati, qui dirige un gouvernement démissionnaire, et le commandant en chef de l'armée, Joseph Aoun.
A Paris, la porte-parole des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a souligné que l'objectif était de faire émerger "une solution consensuelle au Parlement pour sortir de la vacance institutionnelle".
"Nous espérons que les dirigeants libanais entendent l'urgence qui est exprimée par la France", a-t-elle ajouté, précisant que l'émissaire français resterait à Beyrouth jusqu'à vendredi.
La porte-parole a regretté l'"affaiblissement préoccupant des institutions de l'Etat" avec l'absence de gouverneur de la Banque du Liban, dont le mandat a expiré le 31 juillet, et "un Parlement qui ne se réunit plus pour voter les lois indispensables au redressement du pays".
Avant son retour à Beyrouth, Jean-Yves Le Drian a adressé des lettres aux principaux blocs parlementaires, leur demandant quelles devraient être les priorités du futur président et quelles seraient les qualités et les compétences requises du futur chef de l’Etat pour les mettre en œuvre, selon le texte consulté par l’AFP.
Sa mission est menée en coordination avec les Etats-Unis, l'Arabie saoudite, le Qatar et l'Egypte.
Depuis 2020, la France, ancienne puissance mandataire, s'est impliquée dans la recherche d'une solution au Liban, sans parvenir à surmonter les divergences entre les parties politiques.