Climat: «Le futur dystopique est déjà là», alerte l'ONU

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk. (AFP).
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk. (AFP).
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Publié le Mardi 12 septembre 2023

Climat: «Le futur dystopique est déjà là», alerte l'ONU

  • Le Haut-Commissaire a également dressé une longue liste des violations des droits de l'Homme à travers le monde, ciblant de nombreux pays, y compris la Chine et l'Iran
  • Alors que les changements climatiques renforcent les déplacements de populations, il a dénoncé «l'indifférence» face la tragédie des migrants sur les routes migratoires

GENEVE: Le changement climatique et ses effets dévastateurs sont bien réels, a vigoureusement soutenu lundi le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, appelant à lutter contre l'impunité de "ceux qui pillent" la planète.

S'exprimant à l'ouverture de la 54e session du Conseil des droits de l'Homme, qui doit durer cinq semaines, Volker Türk a avant tout tenu à alerter sur l'"horreur environnementale".

"Le futur dystopique est déjà là. Nous avons besoin d'une action urgente, maintenant. Et nous savons ce qu'il faut faire. La vraie question est: qu'est-ce qui nous en empêche?", a-t-il lancé après l'échec au G20 ce week-end d'un appel commun à une sortie des énergies fossiles.

Volker Türk a, lui, plaidé pour une sortie "rapide" des énergies fossiles et salué les efforts sur le globe visant à intégrer l'"écocide" dans le Statut de Rome de la Cour pénale internationale.

Mais alors que les changements climatiques renforcent les déplacements de populations, il a dénoncé "l'indifférence" face à la tragédie des migrants sur les routes migratoires.

"Je suis choqué par la nonchalance qui se manifeste face aux plus de 2.300 personnes qui ont été déclarées mortes ou disparues en Méditerranée cette année", a-t-il dit, assurant qu'un nombre bien plus important de migrants et de réfugiés périssent ailleurs dans leur monde.

A l'ère des catastrophes climatiques, les réassureurs réduisent la voilure

Face à la multiplication des catastrophes naturelles, la plupart des réassureurs, dont l'activité consiste à assurer les assureurs, ont décidé de moins s'exposer à certains périls. Un choix compréhensible mais qui pose la question de l'assurabilité du changement climatique.

"Certaines entreprises se retiraient déjà du marché de l'assurance en 2022, mais dorénavant même les réassureurs les plus solides se retirent, principalement en resserrant leurs garanties pour limiter leur exposition", ont souligné dans une note les analystes de l'agence de notation Fitch, quelques jours avant les "Rendez-vous de Septembre", où assureurs et réassureurs se réunissent à Monaco jusqu'à mercredi.

"Plus de la moitié des 20 plus gros réassureurs ont maintenu ou réduit leur exposition aux catastrophes naturelles durant la période de renouvellement (des contrats) de janvier 2023, malgré l'augmentation (du prix des contrats) et une hausse de la demande" de la part des assureurs, complètent les analystes de l'agence S&P.

A titre d'exemple, les primes perçues par Axa XL Réassurances, filiale d'Axa dédiée à cette activité, ont reculé de 3% au premier semestre, à 1,7 milliard d'euros, en raison d'une "forte réduction de l'exposition aux catastrophes naturelles", même si la hausse des prix de 6,3% sur la période a en partie compensé ce trou.

Les réassureurs se détournent en particulier des périls dits "secondaires", des sinistres de taille petite ou moyenne dont la fréquence explose avec le changement climatique, mais "offrent toujours d'importantes couvertures contre les sinistres les plus sévères", précisent les auteurs de la note de Fitch.

Il a ainsi pointé du doigt "le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique".

Le Haut-Commissaire a par ailleurs dénoncé "les mensonges et la désinformation" qui, grâce aux nouvelles technologies, "sont produites en masse pour semer le chaos et la confusion, nier la réalité et garantir qu'aucune mesure - qui pourrait mettre en danger les intérêts des élites - ne soit prise".

A cet égard, "le cas le plus évident est le changement climatique", a-t-il dit.

Chine et Iran 

Le Haut-Commissaire a également dressé une longue liste des violations des droits de l'Homme à travers le monde, ciblant de nombreux pays, y compris la Chine et l'Iran, tout en déplorant la multiplication des politiques visant à diviser le monde via "la création de conflits artificiels sur le genre, la migration ou d'un choc des civilisations".

A l'égard de la Chine, il a estimé que les "récents défis économiques du pays soulignent la nécessité d'une approche plus participative qui respecte tous les droits de l'Homme - y compris les droits des membres des minorités ethniques, des habitants des communautés rurales, des travailleurs migrants de l'intérieur, des personnes âgées et des personnes handicapées".

Alors qu'il a été récemment critiqué par des ONG sur le suivi du rapport de l'ONU publié il y a an sur de graves violations des droits humains dans la province chinoise du Xinjiang, M. Türk a insisté sur le besoin d'une "action réparatrice forte".

Il  s'est par ailleurs dit favorable à une enquête internationale sur l'explosion il y a trois ans dans le port de Beyrouth, en déplorant qu'"aucune responsabilité n'a été établie" dans cette affaire, et s'est dit "profondément choqué par l'escalade de la violence" dans les territoires palestiniens occupés.

Le responsable a également critiqué le projet de loi iranien sur le voile et fait part de sa préoccupation, dans ce contexte, face au "redéploiement de la police des moeurs, une force presque exclusivement destinée à contrôler les femmes et les filles".

Le Haut-Commissaire a très peu abordé la guerre en Ukraine mais il aura l'occasion d'y revenir lorsque la commission d'enquête internationale sur ce dossier s'adressera au Conseil le 25 septembre. La situation des droits humains en Russie sera également discutée lors de la présentation du premier rapport du rapporteur spécial le 21 septembre.

Parmi les autres situations qui doivent être abordées au Conseil figurent la Syrie, la Birmanie, l'Afghanistan, Haïti, le Nicaragua ou encore le Soudan, sur laquelle certains pays pourraient proposer une enquête internationale.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.