New Delhi métamorphosée alors que les leaders mondiaux convergent pour le Sommet du G20

Des articles artisanaux traditionnels exposés dans un bazar à l'intérieur du site du G20 à la veille du sommet de deux jours des dirigeants dans la capitale indienne, New Delhi. (AFP)
Des articles artisanaux traditionnels exposés dans un bazar à l'intérieur du site du G20 à la veille du sommet de deux jours des dirigeants dans la capitale indienne, New Delhi. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 09 septembre 2023

New Delhi métamorphosée alors que les leaders mondiaux convergent pour le Sommet du G20

  • Les autorités municipales ont investi des millions dans la rénovation et l'embellissement de cette ville historique
  • Les habitants de Delhi se disent impatients d'accueillir des visiteurs et des délégués du monde entier

NEW DELHI: En l'honneur du sommet des dirigeants du G20 qui se tient ce week-end à New Delhi, le gouvernement indien a investi des millions de dollars pour embellir la capitale en plantant des milliers d'arbres, de fleurs, et en installant des sculptures et des décorations colorées.

Ce vaste projet de rénovation a été mis en œuvre depuis de nombreux mois, avec l’ajout d’illuminations, de fresques lumineuses et de fleurs ornementales qui ont fait leur apparition dans toute la ville pour accueillir les nombreux chefs d'État et de gouvernement du monde entier.

Les routes ont été rénovées, les trottoirs décorés, et d’immenses panneaux publicitaires affichant le portrait et les paroles du Premier ministre indien Narendra Modi ont été stratégiquement disposés.

Des logos G20 illuminés ont également été installés, ainsi que plusieurs nouvelles fontaines et sculptures, chacune arborant un design unique reflétant la culture nationale indienne. Par ailleurs, les bâtiments historiques au cœur de la ville ont vu leurs façades rénovées.

«Le coût de ces travaux d’amélioration s'élève à environ 60 crores de roupies (soit 7,2 millions de dollars), et cela ne concernait  pas uniquement le G20, car nous avons déjà entrepris d’améliorer de nombreuses aspects de la ville», déclare Satish Upadhyay, vice-président du Conseil municipal de New Delhi.

«Pendant la dernière année, nous nous sommes préparés à cet évènement. Nous avons planté plus de 5 millions de jeunes arbres, ainsi que 100 000 plantes en pot le long des différentes routes. Ensuite, nous avons planté 3 000 grands arbres spéciaux, installé plus de 20 sculptures artistiques, et placé des fontaines dans plus de 11 endroits, et certains plans d'eau ont été crées.»

''
Une foule rassemblée devant les décorations entourant la mosquée Jama Masjid à New Delhi le 7 septembre 2023, à l'approche du sommet du G20. (AFP)

Des camions-citernes et quatre usines de traitement fonctionnent jour et nuit pour produire suffisamment d'eau afin d'assurer l'irrigation adéquate des nouveaux espaces verts, explique-t-il.

«Nous avons mis en place un système de contrôle 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et nous avons mobilisé plus de 3 000 employés», ajoute-t-il.

Tous les ornements et aménagements sont conçus pour refléter l'esthétique traditionnelle indienne. Les artistes derrière ces créations proviennent de tout le pays, et selon Upadhyay, ces nouvelles décorations perdureront comme héritage du G20.

«Au terme du Sommet, tout restera en place, à l'exception de quelques plantes en pot», affirme-t-il.

''
Un emblème du G20 est placé sur le toit d'un bâtiment illuminé aux couleurs du drapeau national indien en prévision du sommet des dirigeants à New Delhi le 7 septembre 2023. (AFP)

Vishakha Gupta, une étudiante résidant dans la capitale indienne s'est rendue sur le site du G20 à Pragati Maidan pour prendre des photos, et a exprimé sa satisfaction de voir l'investissement dans l'expansion des espaces verts de New Delhi.

«J'aime particulièrement les plantes, car leur beauté dépasse tout le reste. Elles sont la cerise sur le gâteau», a-t-elle déclaré à Arab News.

«Je trouve que Delhi est devenue encore plus belle. C'est bien que le monde puisse voir l'Inde sous un autre angle. L'Inde ne se résume pas seulement aux bidonvilles et aux zones sales.»

''
Un homme marche devant une enseigne illuminée du logo du sommet du G20 en Inde le long d'une route à New Delhi le 6 septembre 2023, avant le début du Sommet. (AFP)

Anushi Gupta, également étudiante, a été impressionnée par les nouvelles illuminations et le logo en forme de lotus de la présidence indienne du G20.

«Ma décoration préférée est cette zone multicolore où il est écrit «Welcome G20 India» (Bienvenu G20 Inde). Cela a  vraiment fière allure. L'éclairage est également incroyable», déclare-t-elle. «Delhi a connu une grande transformation. On peut voir l'embellissement de cet endroit. Le mérite en revient au Premier ministre.»

Un autre habitant de Delhi, Ranjan Kumar Jha, a déclaré qu'il était heureux de constater à quel point les nouvelles installations sont respectueuses de l'environnement. «Ce que j'aime, c'est cette association entre la nature et de la technologie. Un soin particulier a été pris pour préserver la nature», déclare-t-il.

«Pour le sommet du G20, Delhi s’est parée comme une mariée, et nous sommes tous prêts à accueillir le monde entier. C'est un moment de fierté pour nous. J'apprécie ce changement. En tant que citoyen de Delhi, je suis fier de voir Delhi accueillir cet événement.»


L'Otan en plein doute sur son avenir face à la tempête Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
Short Url
  • Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer.
  • les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

BRUXELLES : Les tirs de barrage américains contre les pays européens de l'Otan ébranlent jusqu'aux fondements de l'Alliance atlantique, qui a cependant toutes les peines du monde à imaginer un avenir sans les États-Unis.

Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer. Un diplomate interrogé sous couvert d'anonymat décrit l'agressivité de la nouvelle administration américaine comme un « traumatisme ».

Ce changement se fera-t-il avec ou sans les États-Unis ? La question agite les couloirs du siège de l'Alliance à Bruxelles.

« On connaît la direction : moins d'États-Unis et plus d'Europe », résume un diplomate sous couvert d'anonymat. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens.

En deux mois, Donald Trump s'en est pris au Canada qu'il entend voir devenir le 51ᵉ État américain, et au Danemark, dont il revendique l'un des territoires, le Groenland. 

Plusieurs responsables américains, dont le vice-président J. D. Vance, n'ont pas caché leur mépris à l'égard des Européens, considérés comme des « profiteurs » et des passagers clandestins d'une alliance où, dénoncent-ils, ils ne paient pas leur dû.

Depuis le 20 janvier, date du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, « l'optimisme est de moins en moins de mise », confie un diplomate. « Les États-Unis n'ont pas encore pris de décisions concrètes, mais on dirait que chaque jour est porteur d'un nouveau coup contre les fondations de l'Alliance. »

- Transition « désordonnée » -

Pour Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l'Otan et chercheur auprès de l'ECFR, trois scénarios sont possibles.

Celui de la transition ordonnée : les Américains se désengagent, mais en bon ordre, à la suite d'une négociation qui donne aux Européens le temps de se préparer. « Cela permet d'éviter les incertitudes », assure-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Celui de la transition « désordonnée » : les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

Le retrait se fait « en mode crise », avec des « menaces et des annonces désordonnées ». C'est « le scénario dominant » aujourd'hui, estime l'analyste.

Il y a aussi le scénario cauchemar pour nombre d'Alliés : le retrait « de facto ou de jure ». Les États-Unis se désintéresseront de la défense du continent européen.

Donald Trump exige que les Européens et les Canadiens consacrent au moins 5 % de leur PIB à cette défense, alors qu'ils sont à moins de 2 % pour l'Italie ou l'Espagne. La marche est très haute. Mais tous savent qu'il faudra « annoncer » quelque chose au sommet de l'OTAN en juin, selon un diplomate.

Le Secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte a évoqué un chiffre entre 3,5 et 3,7 %. Ce sera difficile, mais c'est une question de priorités dans les dépenses nationales, ajoute-t-il. 

Personne ne sait si ce chiffre sera suffisant pour Donald Trump.

- "Cinq ans" -

En attendant, beaucoup à Bruxelles et dans les autres capitales européennes s'interrogent sur un "après" Etats-Unis.

"Nous avons toujours su que le moment viendrait où l'Amérique se retirerait en quelque sorte et où l'Europe devrait faire davantage", rappelle ainsi Jamie Shea, ancien porte-parole de l'Otan et expert auprès du think tank londonien Chatam House.

Et le calendrier est très serré. Les Européens ont "cinq ans" pour recréer une dissuasion face à la menace russe, juge ainsi Camille Grand. Un calcul basé sur le temps jugé nécessaire, selon plusieurs services de renseignement, pour que la Russie reconstitue son armée et soit en mesure de menacer un pays de l'Otan, explique-t-il. 

Selon cet expert français, les Européens en sont capables, même si un investissement substantiel sera nécessaire pour combler l'apport américain en termes de renseignement, de satellites ou de logistique. « Il n'y a pas de raison que 500 millions d'Européens ne puissent pas dissuader 140 millions de Russes », assure-t-il.

Plusieurs pays en doutent. « Les États-Unis restent indispensables pour une dissuasion crédible », estime ainsi un diplomate européen auprès de l'Otan.


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Short Url
  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,
  • En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

« Le plus important » 

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

Campagne onéreuse 

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.