Les députés espagnols votent un projet de loi sur le droit à l'euthanasie

«En tant que société, nous ne pouvons pas rester impassibles devant la souffrance intolérable de certaines personnes», a déclaré le ministre de la Santé, Salvador Illa, affirmant que le texte répondait à «une demande très transversale de la majorité de la société espagnole» (Photo, AFP).
«En tant que société, nous ne pouvons pas rester impassibles devant la souffrance intolérable de certaines personnes», a déclaré le ministre de la Santé, Salvador Illa, affirmant que le texte répondait à «une demande très transversale de la majorité de la société espagnole» (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 18 décembre 2020

Les députés espagnols votent un projet de loi sur le droit à l'euthanasie

  • Le Parti populaire a dénoncé la «précipitation» avec laquelle a été organisé le vote, accusant le gouvernement de vouloir éviter un «débat sérieux»
  • Les deux partis membres de la coalition gouvernementale (le parti socialiste et Podemos, gauche radicale) ont voté pour, ainsi que leurs alliés indépendantistes catalans et les libéraux de Ciudadanos

MADRID: La chambre des députés espagnole a voté jeudi en première lecture à une large majorité un projet de loi gouvernemental reconnaissant le droit à l'euthanasie sous strictes conditions, malgré l'opposition de l'Eglise catholique et de la droite.

Le texte a été adopté à une large majorité par 198 votes pour, 138 contre et deux abstentions. Il devra encore être approuvé l'an prochain par le Sénat. 

Les deux partis membres de la coalition gouvernementale (le parti socialiste et Podemos, gauche radicale) ont voté pour, ainsi que leurs alliés indépendantistes catalans et les libéraux de Ciudadanos.

Le Parti populaire (PP, conservateur), ainsi que le parti d'extrême-droite Vox, s'y sont opposés.

Le texte prévoit qu'une personne souffrant d'une maladie grave, invalidante ou incurable puisse être aidée à mourir si elle en fait la demande pour éviter une souffrance intolérable. 

La demande doit être faite par écrite et répétée quinze jours plus tard. Elle devra être acceptée successivement par deux médecins, puis examinée par une commission.

Un droit à «l'objection de conscience» est prévu pour les professionnels de santé qui refuseraient de participer à une euthanasie.

Le coût de la procédure sera remboursé par la Sécurité sociale.

«En tant que société, nous ne pouvons pas rester impassibles devant la souffrance intolérable de certaines personnes», a déclaré le ministre de la Santé, Salvador Illa, affirmant que le texte répondait à «une demande très transversale de la majorité de la société espagnole».

Le Parti populaire a dénoncé la «précipitation» avec laquelle a été organisé le vote, estimant que le gouvernement avait ainsi voulu éviter un «débat sérieux».

Cette loi constitue «une défaite pour tous, un échec de notre système sanitaire et de notre société», a estimé le député PP José Ignacio Echániz.

«Face à l'euthanasie et au suicide assisté, nous défendons les soins palliatifs, le traitement profond de la douleur, la sédation palliative», a-t-il ajouté.

Le parti Vox a annoncé qu'il déposerait un recours auprès de la Cour constitutionnelle.

Depuis leur arrivée au pouvoir en 2018, les socialistes avaient déjà tenté en vain de faire voter à deux reprises cette réforme.

Actuellement, l'aide au suicide et à l'euthanasie sont passibles de deux à dix ans de prison, pouvant être réduites si la personne souffrait de maladie grave et avait demandé à mourir.

Ce vote intervient près de 23 ans après la mort de l'Espagnol Ramon Sampedro, devenu tétraplégique à 25 ans et qui avait ensuite passé 29 ans à réclamer le droit de mourir. Une fois le délit prescrit, une de ses amies avait reconnu devant la justice avoir participé en 1998 à son suicide assisté.

Ce cas a inspiré le film «Mar Adentro», d'Alejandro Amenabar, récompensé par un Oscar en 2005. 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.