La Banque mondiale consent à un nouveau prêt de $18 milliards pour soutenir les réformes économiques d’Ankara

Des vendeurs de produits alimentaires s'occupent des clients dans un marché de rue dans le quartier commercial d'Eminonu à Istanbul, en Turquie, mercredi 6 septembre 2023 (Photo, AP).
Des vendeurs de produits alimentaires s'occupent des clients dans un marché de rue dans le quartier commercial d'Eminonu à Istanbul, en Turquie, mercredi 6 septembre 2023 (Photo, AP).
Short Url
Publié le Samedi 09 septembre 2023

La Banque mondiale consent à un nouveau prêt de $18 milliards pour soutenir les réformes économiques d’Ankara

  • Selon les analystes, l'accord propose un soutien au nouveau ministre des Finances et au nouveau directeur de la banque centrale
  • Le prêteur a conclu un accord de financement de $17 milliards avant l'élection de mai

ANKARA: La Banque mondiale a dévoilé un nouveau programme de prêts de 18 milliards de dollars américains (1 dollar américain = 0,93 euro) pour la Turquie, ce qui semble être une preuve de soutien aux efforts du gouvernement pour redéfinir sa politique économique.

L'accord, qui vient s'ajouter à un prêt de 17 milliards de dollars approuvé par le prêteur plus tôt dans l'année, a été annoncé un jour après que le président, Recep Tayyip Erdogan, et le vice-président, Cevdet Yilmaz, ont présenté leur plan à moyen terme, qui comprend des objectifs en matière d'inflation, d'emploi et de croissance économique pour la période 2024-2026.

Les deux tiers de ce nouveau prêt devraient être consacrés au secteur privé sous forme d'investissements directs et de garanties. Le reste contribuera à financer des activités du secteur public, notamment les vastes travaux de reconstruction nécessaires après les tremblements de terre dévastateurs qui ont frappé le sud-ouest du pays en février.

---------------------------------------

«La Turquie dispose d'un fort potentiel de croissance dès lors qu'elle adopte des politiques adéquates pour remédier à ses déséquilibres macroéconomiques.»

Selva Demiralp, professeure d'économie

-----------------------------------------

Dans une interview accordée à l'agence de presse gouvernementale Anadolu, Humberto Lopez, directeur de la Banque mondiale pour la Turquie, a salué les efforts déployés par le gouvernement pour rétablir la stabilité macroéconomique.

«Nous croyons que le resserrement de la politique monétaire adopté par la banque centrale, l'abandon des réglementations financières qui faussent la concurrence et les mesures de recettes fiscales visant à réduire le déficit budgétaire mises en œuvre par le ministère des Finances sont des pas dans la bonne direction», a-t-il indiqué.

«En plus de notre programme actuel de 17 milliards de dollars, de nouvelles opérations d'une valeur de 18 milliards de dollars seront préparées et présentées au conseil d'administration du Groupe de la Banque mondiale au cours des trois prochaines années», a-t-il ajouté.

Lopez a précisé: «Si l'on tient compte de tous les instruments de financement, cela représente une enveloppe financière provisoire totale d'environ 35 milliards de dollars.»

Dans un contexte de crise économique persistante, les nominations de Mehmet Simsek, ancien économiste de Merrill Lynch, au poste de ministre des Finances, et de Hafize Gaye Erkan, ancien banquier de Goldman Sachs, au poste de gouverneur de la banque centrale, après les élections de mai, ont été perçues comme la preuve de la détermination d’Ankara à revenir à une politique monétaire plus orthodoxe. Le paquet de prêts de 17 milliards de dollars a été approuvé avant les élections.

Timothy Ash, stratège basé à Londres chez Bluebay Asset Management, a déclaré que le moment choisi pour conclure le nouvel accord laissait entrevoir une amélioration des relations turques avec les alliés occidentaux, ce qui aurait influencé la décision de la banque.

«Nous devrions maintenant nous attendre à ce que d'autres banques multilatérales de développement et institutions financières internationales fassent de même et augmentent leur exposition», a-t-il déclaré à Arab News.

L'accord est «un vote de confiance» pour Simsek et Erkan et leurs politiques plus orthodoxes, a-t-il signalé.

Nouvelles directives

Dans sa feuille de route économique récemment dévoilée, la Turquie vise à devenir un pays à revenu élevé, avec un PIB de plus de 1 300 milliards de dollars et un revenu national par habitant de 14 855 dollars, d'ici à 2026.

Le nouveau plan économique à moyen terme comprend des réformes des finances publiques, du commerce, de l'environnement, des investissements, de l'emploi, du capital humain et de la gestion des catastrophes. Simsek a affirmé qu'Erdogan soutenait pleinement ce programme.

Toutefois, des experts comme Wolfango Piccoli, co-président de Teneo Intelligence, une société basée à Londres, ont déclaré que si l'accord de prêt de la Banque mondiale était significatif, il n'était «en rien comparable à un éventuel accord de confirmation» avec le Fonds monétaire international.

«Indépendamment du montant de l'aide de la Banque mondiale, un accord avec le FMI renforcerait considérablement la confiance des investisseurs en Turquie», a-t-il souligné à Arab News.

Un accord avec le FMI ajouterait également de la transparence aux finances publiques du pays, notamment aux garanties fournies par le Trésor pour les projets de partenariat public-privé, et exigerait des réformes du programme qui ne sont pas politiquement acceptables pour le gouvernement, a expliqué Piccoli.

«Les 18 milliards de dollars de prêts accordés par la Banque mondiale ne peuvent servir à rien de tel. Je pense que la plupart des fonds seront utilisés pour la reconstruction des zones dévastées par le tremblement de terre», a-t-il mentionné.

Il a ajouté: «C'est une bonne nouvelle pour les entreprises turques qui pourront peut-être obtenir des prêts et des garanties de la Banque mondiale, mais pour les investisseurs étrangers, il est peu probable que ce plan fasse bouger les choses.»

Selva Demiralp, professeure d'économie à l'université Koc d'Istanbul, a déclaré que l'accord de la Banque mondiale semblait être une preuve de soutien aux plans économiques post-électoraux de la Turquie.

La Turquie «dispose d'un fort potentiel de croissance dès lors qu'elle adopte des politiques adéquates pour remédier à ses déséquilibres macroéconomiques», a-t-il déclaré à Arab News.

«L'abandon évident des politiques mises en œuvre avant l'élection est un grand pas dans la bonne direction. Cependant, je m'interroge sur la durabilité du programme défini par le PMT (programme économique à moyen terme).»

«La Banque mondiale semble plus convaincue. Mais nous ne sommes pas présents aux réunions des investisseurs. Je ne peux donc pas dire ce qui sera différent cette fois-ci en me contentant de regarder le PMT», a-t-il indiqué.

«Parler directement aux politiciens pourrait donner une image plus claire que ce qui est caché dans les objectifs à mi-parcours du programme. Il est vrai que la cohérence interne du PMT s'est considérablement améliorée. Néanmoins, le document est connu pour ne pas atteindre ses objectifs.

«Les objectifs de croissance semblent ambitieux si la trajectoire de désinflation se maintient, par exemple», a décrit Demiralp.

«Cela pourrait être possible avec des apports de capitaux importants, et le prêt de la Banque mondiale pourrait être un pas important dans cette direction. Mais ça reste insuffisant, étant donné que le bilan du tremblement de terre lui-même s'élève à près de 100 milliards de dollars.»

Par ailleurs, les leaders des principales économies mondiales, dont la Turquie et l'Arabie saoudite, se sont réunis en Inde vendredi pour un sommet du G20 de deux jours.

Le gouvernement turc prévoit que l'inflation atteindra 65% d'ici la fin de l'année, avant de tomber à 33% en 2024. Il a également réduit ses prévisions de croissance économique à 4,4% pour cette année et à 4% en 2024. Le déficit des comptes courants du pays devrait s'élever à 42,5 milliards de dollars cette année et à 34,7 milliards de dollars en 2024.

En juin, la banque centrale a augmenté ses taux d'intérêt de 8,5% à 25% pour tenter de tempérer l'inflation, qui a atteint 58,9% le mois dernier.

La livre turque est restée faible vendredi, à environ 26,8 pour un dollar américain, contre 18 pour un dollar à la même époque l'année dernière.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
Short Url
  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

Short Url
  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
Short Url
  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.