Rachid Taha: un «penseur indépendant» et une véritable vedette arabe du rock

Rachid Taha sur scène à Londres en 2009. (Getty Images)
Rachid Taha sur scène à Londres en 2009. (Getty Images)
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Publié le Samedi 30 septembre 2023

Rachid Taha: un «penseur indépendant» et une véritable vedette arabe du rock

  • Rachid Taha est décédé il y a cinq ans cette semaine
  • Le regretté chanteur algérien «aimait beaucoup créer la polémique», confie son grand ami et collaborateur Steve Hillage

MARBELLA: Le légendaire chanteur algérien Rachid Taha – alias «le roi du rock et du raï» et «La voix rebelle d'une génération» – est décédé il y a cinq ans cette semaine. Connu à la fois pour son apparence naturellement décontractée – boucles noires, fedora, cigarettes – et pour sa voix rauque, Taha a atteint le sommet de sa popularité dans les années 1990, grâce à son tube arabe intemporel Ya Rayah et sa célèbre interprétation d’Abdel Kader aux côtés de Cheb Khaled.

L'un des collaborateurs de longue date de Taha était le guitariste et producteur anglais Steve Hillage, qui a rencontré Taha pour la première fois en 1982. À cette époque, Taha – qui avait émigré avec sa famille en France à la fin des années 1960 – était au cœur du groupe de rock franco-arabe Carte de séjour. Hillage a reçu un appel demandant s'il produirait leur premier disque.

 

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L'ami et collaborateur de Taha, Steve Hillage. (Getty Images)

Steve Hillage s'est rendu à Lyon où se trouvait le groupe. «Ils m’ont emmené à un petit spectacle qu'ils présentaient, et je suis entré dans la loge où était Rachid», a raconté Hillage à Arab News. «Il jouait de la musique chaabi très intéressante, sur une cassette, et il m’a dit: "Bonjour Steve! Écoutez ça! C’est du pur blues". C’est la première chose dont nous avons discuté. Nous sommes devenus de grands amis à partir de ce moment-là.»

L’un des morceaux les plus populaires du groupe était une version remodelée de la chanson pleine de patriotisme de 1943 Douce France, sortie à une époque où les sentiments antiarabes étaient en hausse dans la France des années 1980.

 

«C’était assez paradoxal d’entendre ce garçon algérien à l’apparence rude chanter "Douce France, cher pays de mon enfance". C’était une déclaration tout à fait politique», fait remarquer Hillage. «En fait, certains hommes politiques français contribuaient à sa promotion. Ils en distribuaient des copies au Parlement français.»

Carte de séjour se sépare en 1990, et Taha poursuit une carrière en solo extrêmement réussie. Sa musique était un mélange fascinant de musique rock, punk, funk, blues et chaabi.

«Je pense qu'il voulait en fin de compte dire que toutes nos cultures sont liées – qu’il n'y a pas de barrières», explique Hillage. «C’était un penseur très indépendant. Il n’avait pas de ligne politique. Il aimait bien créer la polémique. Il a eu beaucoup de problèmes dans le monde arabe. Les gens disaient: "Il ne sait pas vraiment chanter. Comment ose-t-il reprendre les chansons de Farid al-Atrash (chanteur syro-égyptien emblématique)? C’est une insulte."»

 

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Taha (au centre) avec son groupe Carte de séjour en 1987. (Getty Images)

«Mais Bob Dylan avait le même problème. Les gens disaient qu’il ne savait pas chanter, alors qu’il avait quelque chose de vraiment engageant et puissant dans la façon dont il exprimait sa voix, et Rachid était pareil», poursuit Hillage. «Il n’était pas forcément reconnu par les Français comme l’un des grands chanteurs de rock de France, mais je vous le dis, c’était l’un des grands chanteurs de rock français, si ce n’est le plus grand. D’une certaine manière, il était trop rock pour les Arabes et trop Arabe pour les Français. Cela a changé avec le temps. Le talent de Taha est désormais célébré dans le monde arabe et en Europe. En octobre, un spectacle en hommage à la musique de Taha aura lieu en France, et plus spécifiquement en Alsace.»

Souvent décrit comme un activiste, Taha n’hésitait pas à écrire des paroles provocatrices sur l’oppression politique. L’un des exemples frappants est sa chanson de 2000 Barra Barra («Dehors dehors»), sur laquelle Hillage jouait de la guitare, et dans laquelle Taha chantait «la ruine et la guerre» et le sang qui coule tandis que «les gens gardent le silence».

Les années 90 furent toutefois le véritable âge d’or de Taha. Sa chanson phare Ya Rayah («Ô voyageur») – inspirée d’une chanson sur les immigrants du regretté chanteur algérien Dahmane el-Harrachi – est sortie en 1993 avec une note plus fraîche, touchant les communautés arabes du monde entier. 

Selon Hillage, étonnamment, elle n’a quasiment pas été retenue. «La maison de disques ne l’a pas aimée, trouvant que c'était trop maghrébin et pas assez pop», indique-t-il. Mais la chanson était chantée dans les restaurants et les clubs, et on en parlait beaucoup. Elle a été rééditée en 1997.

L’autre évènement marquant pour Taha a été son concert live (plus tard sorti sous forme de disque), 1, 2, 3 Soleils en 1998 avec d'autres chanteurs algériens et maîtres du raï, Cheb Khaled et Faudel, dans l'une des plus grandes salles de Paris, à Bercy. Ce fut un énorme succès, qui constitue un événement marquant dans l’histoire de la musique française. Hillage, directeur musical du concert, a affirmé: «Ce furent les deux heures les plus extraordinaires de ma vie.»

La dernière fois que Hillage a vu Taha, c'était tout juste dix jours avant sa mort, alors que celui-ci était âgé de 59 ans, le 12 septembre 2018. Tous deux discutaient avec enthousiasme de l'organisation d'un spectacle à Lyon.

«Il a été arraché tout d’un coup. Quand il est mort, j'ai perdu un très bon ami», confie Hillage. «Il me manque toujours.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Anthony Hopkins enchante Riyad avec une symphonie onirique

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
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  • Présentée par Morgan Freeman, l'icône hollywoodienne se penche sur le langage universel de la musique
  • Un concert en Arabie Saoudite : un honneur inimaginable, dit Hopkins

RIYADH : Dans un mélange captivant d'art et d'humanité, l'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé "La vie est un rêve", dans le cadre des festivités de la Saison de Riyad.

Présenté par son collègue acteur Morgan Freeman, Hopkins a commencé son discours par la salutation arabe "As-salamu alaykum", donnant ainsi le ton du respect culturel et de l'unité.

Hopkins a partagé ses réflexions sur la vie et l'art, s'inspirant des mots d'Edgar Allan Poe : "J'ai toujours cru que tout ce que nous voyons ou semblons être n'est qu'un rêve à l'intérieur d'un rêve".

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

Il a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad.

C'est avec une grande humilité et une immense gratitude que je présente ma pièce, "La vie est un rêve", dans le cadre de la Saison de Riyad", a-t-il déclaré.

Se remémorant sa vie, il a décrit le chemin parcouru depuis le "fils d'un simple boulanger" du sud du pays de Galles jusqu'à un compositeur et un acteur de renommée mondiale.

"Pour moi, ma vie est un profond mystère", a-t-il déclaré. "Il est impossible de comprendre ou de s'attribuer le mérite des bénédictions qui m'ont été accordées. C'est pourquoi je crois que la vie est un rêve, et cette pièce, "Life is a Dream", m'a été inspirée par mon enfance rêveuse dans le sud du pays de Galles, par ma mère qui m'a merveilleusement soutenu et par mon père, qui était plus grand que nature et qui a travaillé sans relâche tout au long de sa vie.

Hopkins a invoqué la philosophie de Ralph Waldo Emerson, soulignant que la musique et l'art sont des connecteurs spirituels.

"La musique et l'art sont des chemins vers Dieu, le principal moyen de relier toutes les âmes humaines. Emerson a compris que toucher une âme, c'est toucher toutes les âmes et je crois moi aussi que la musique a un pouvoir de transformation", a-t-il déclaré.

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

"J'ai toujours rêvé d'être compositeur, mais je n'ai jamais su comment. Pourtant, donner ce concert en Arabie saoudite, berceau de l'islam, où le prophète Mahomet a reçu ses messages et où se trouvent les villes saintes de La Mecque et de Médine, est un honneur inimaginable".

Abordant les défis mondiaux, M. Hopkins a souligné l'importance de l'unité et de la paix.

"Je ne peux imaginer un meilleur endroit qu'ici pour nous rassembler, surmonter nos différences et envisager un monde de paix, d'équilibre et d'amour", a-t-il déclaré.

"À 87 ans, je comprends parfaitement que la mort est inévitable. Mais le thème de ce concert est que la vie est un long adieu à tout ce que nous aimons, un adieu prolongé, mais rempli de pardon et d'émerveillement".

M. Hopkins a conclu en remerciant l'équipe qui a rendu ce concert possible, en particulier Rakan Al-Harthi, directeur général de Sela, son producteur musical Stephen Barton, le chef d'orchestre Matthew Freeman et le Royal Philharmonic Orchestra. Il a terminé son discours par "Shukran".

Grâce à cet événement, Hopkins a non seulement mis en valeur ses talents musicaux, mais il a également laissé une impression durable sur la Saison de Riyad, en soulignant le pouvoir unificateur de l'art et de la musique dans la promotion de la tolérance, de l'amour et de la compréhension entre les cultures.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

   

Le mouvement Slow Food s'implante à AlUla

AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
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  • Le Centre d'art culinaire Dadan est un centre d'éco-gastronomie qui allie patrimoine et système alimentaire durable.
  • Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

RIYADH : grâce à l'ouverture du Centre d'art culinaire Dadan, la ville d'AlUla accueille un nouveau foyer du mouvement slow food. Ce centre célèbre l'agriculture durable, les traditions alimentaires locales et les repas réfléchis.

Ce mouvement mondial vise à favoriser un lien plus profond entre les consommateurs et leurs sources de nourriture, en prônant l'utilisation d'ingrédients saisonniers et locaux, et en soutenant tous les membres de la communauté, des valeurs qui ont guidé le développement d'AlUla en tant que destination durable.

Le Centre des arts culinaires Dadan est un centre mondial d'éco-gastronomie qui allie l'héritage de l'oasis verdoyante d'AlUla aux valeurs contemporaines d'un système alimentaire équitable et durable.

Situé près du site historique de Dadan, le centre propose des repas, des ateliers interactifs et la possibilité de rencontrer les agriculteurs d'AlUla, le tout dans un cadre naturel d'exception.

Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

Les familles locales, dont les moyens de subsistance sont étroitement liés à l'agriculture de l'oasis, présentent leurs produits et invitent les visiteurs à découvrir les saveurs authentiques d'AlUla. Les visiteurs peuvent savourer des plats préparés selon des méthodes traditionnelles ou choisir des produits frais à déguster sur l'aire de pique-nique, adoptant ainsi la philosophie « de l'oasis à la table » qui est au cœur de la mission du centre. Chaque achat soutient directement les agriculteurs locaux.

Le restaurant Diyar du centre, nommé d'après le mot arabe signifiant « maison », offre une expérience gastronomique inoubliable. Chaleureux et accueillant, il surplombe les montagnes majestueuses et sert des plats préparés à partir d'ingrédients provenant de sources durables et cultivés localement. Sous la direction du chef primé Sergio Rama, il redéfinit l'hospitalité en transformant des repas simples en une célébration de la communauté et du patrimoine.

Une autre façon d'en savoir plus sur AlUla et ses habitants est de participer aux ateliers du centre, qui enseignent les pratiques durables et les traditions locales. 

Qu'il s'agisse d'apprendre les principes fondamentaux de la cuisine de la ferme à la table, de maîtriser les arts de la saumure et de la fermentation ou d'explorer les multiples utilisations du moringa dans les huiles et les savons, les participants acquièrent des connaissances pratiques sur de multiples pratiques artisanales et alimentaires.

Grâce au centre d'art culinaire Dadan, AlUla invite le monde à redécouvrir le plaisir d'une cuisine saine et traditionnelle dans son oasis intemporelle.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


« Unstoppable » : Une sortie attendue mais réjouissante

"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
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  • Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe
  • Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur

LONDRES : Il est facile d'oublier qu'il arrive parfois que l'on attende simplement une dose de bonnes vibrations d'un film — et peu de genres s'y prêtent mieux que le biopic sportif.

Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe.

Réalisé par William Goldenberg (scénariste et monteur de renom, qui fait ici ses débuts en tant que réalisateur), "Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome ("Moonlight", "When They See Us") dans le rôle de Robles, avec Jennifer Lopez dans le rôle de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans le rôle de son beau-père Rick.

Déjà talentueux lutteur au lycée, Robles rate la bourse d'études dont il rêvait, mais choisit de payer pour aller à l'université d'État de l'Arizona et gagner une place dans l'équipe de lutte de l'établissement.

Malgré le comportement abusif de Rick à la maison, Robles continue de gagner la confiance de ses coéquipiers. Soutenu par la foi inébranlable de sa mère et de son entraîneur au lycée (joué par Michael Pena), il se montre non seulement digne de sa place, mais aussi un athlète capable de performer sur la scène nationale.

Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur. Parce que, si vous le faites - et si le film a un casting décent qui fait un travail sérieux - le résultat en vaut la peine.

C'est le cas de "Unstoppable", un film aussi déterminé que son protagoniste du monde réel. Bien sûr, il y a quelques éléments de l'histoire qui sont évoqués puis abandonnés. Bien sûr, la montée en puissance de l'épreuve de force est plus que prévisible.

Mais ce film bénéficie de l'excellente performance de Jerome (aidé par des effets et des cascades absolument parfaits, qui voient Robles lui-même exécuter certaines séquences de lutte), et d'une distribution secondaire immensément talentueuse.

Lopez, Cannavale et Peña jouent tous très bien leur rôle, mais Don Cheadle mérite également des éloges pour son interprétation en tant qu'entraîneur et mentor de Robles à l'université.

S'agit-il de l'exploration la plus sophistiquée du monde de la lutte universitaire ? Non. Mais s'agit-il d'un film chaleureux et décent qui vous fera du bien ? Absolument.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com