LONDRES : Les prix de l'immobilier au Royaume-Uni ont reculé en août au rythme le plus rapide depuis près de 15 ans, pénalisés par l'envolée des taux d'emprunt face à une inflation qui reste élevée, d'après une étude de la banque Halifax publiée jeudi.
Le prix moyen d'une maison était de 279 569 livres (environ 325 000 euros) outre-Manche ce qui représente "une chute de 4,6% sur un an, la plus forte depuis 2009 - même s'il cela se compare aux prix record de l'immobilier observés l'été dernier", indique Halifax dans un rapport.
La semaine dernière Nationwide, concurrente d'Halifax, avait estimé dans sa propre étude que les prix avaient reculé de 5,3% sur un an en août, là aussi le plus fort recul depuis 2009.
Les taux des emprunts immobiliers se sont envolés au Royaume-Uni dans la foulée des tours de vis de la Banque d'Angleterre face à l'inflation, compliquant l'obtention d'un prêt pour de nombreux ménages, ce qui se répercute sur les prix des biens.
Si l'inflation a nettement marqué le pas en juillet au Royaume-Uni, à 6,8% sur un an contre 7,9% en juin, elle reste cependant la plus élevée des pays du G7, alimentant les attentes que la Banque d'Angleterre poursuive ses tours de vis monétaires.
Halifax s'attend à de nouvelles pressions à la baisse sur les prix de l’immobilier jusqu’à la fin de cette année et au cours de l’année prochaine, mais rappelle que les prix restent toujours supérieurs d'environ 17% à leurs niveaux d'avant la pandémie de Covid-19.
Si les taux des prêts immobiliers se sont un peu calmés le mois dernier, "ils restent beaucoup plus élevés par rapport aux dernières années", note Kim Kinnaird, directrice de la division de prêts immobiliers d'Halifax, citée dans le rapport.
Cela "pourrait bien avoir incité les acheteurs potentiels à reporter les transactions dans l'espoir d'une certaine stabilité et d'une plus grande clarté sur l'orientation future des taux dans les mois à venir", selon elle.
Les taux des crédits immobiliers au Royaume-Uni étaient supérieurs en moyenne à 6% début septembre sur les taux fixés pour 2 à 5 ans (les plus courants dans le pays) même s'ils avaient tendance à baisser légèrement ces dernières semaines, selon des informations transmises jeudi à l'AFP par le site de données financières Moneyfacts.