AL-MUKALLA: La route principale qui relie la ville portuaire d'Aden à la province d'Abyan a été rouverte mercredi dernier. Cette décision coïncide avec la réorganisation des forces du gouvernement yéménite et du Conseil de transition du Sud (STC), au sud du Yémen, conformément à l'accord de Riyad.
Des commandants militaires confient à Arab News que toutes les unités ont été retirées de la zone de Sheikh Salem à Abyan, sous la supervision d'une équipe saoudienne de désescalade, et ont été remplacées par des forces neutres.
Les médias locaux ont diffusé des vidéos qui montrent des douzaines de véhicules militaires quittant leurs postes de Sheikh Salem, pour la première fois depuis des mois.
À l’occasion d’un appel téléphonique passé d’Abyan, un officier raconte à Arab News – de manière anonyme, puisqu’il n'est pas autorisé à fournir des informations aux journalistes: «Nous avons réalisé un retrait complet de nos troupes de Sheikh Salem grâce à l'aide fournie par nos frères de l'équipe saoudienne.» Il ajoute que les forces du STC se sont dirigées vers Aden et Zinjibar, la capitale de la province d'Abyan.
Des soldats d’une unité militaire spéciale qui combat les Houthis, les Brigades des géants, soutenus par l'Iran le long de la côte ouest du pays, ont été déployés à Sheikh Salem afin de maintenir la paix.
Par ailleurs, les officiers saoudiens ont supervisé la démolition des barricades de sable et des fossés construits par les factions belligérantes. Ils ont également rouvert la route principale qui relie Aden aux autres provinces du Sud.
Au mois de novembre de l'année dernière, l'Arabie saoudite a négocié un accord de partage du pouvoir, connu sous le nom d'«accord de Riyad». Ce dernier est destiné à mettre fin à l'inimitié entre le gouvernement yéménite et les séparatistes du STC, qui a dégénéré en combats sporadiques.
En effet, l'accord s'est heurté à bien des obstacles, dans la mesure où les deux parties n'ont pas réussi à s'entendre sur la mise en place de ses volets militaires.
Cependant, le 10 décembre, la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite a annoncé que les factions yéménites avaient accepté d’adopter sans délai le volet militaire de l'accord, et qu'un nouveau gouvernement serait annoncé lorsque le déploiement arriverait à son terme.
Les habitants de la ville de Chouqra, la principale base des troupes gouvernementales pendant les combats, affirment à Arab News que la région a retrouvé la paix et le calme, et que les grandes explosions liées aux combats ont cessé, pour la première fois depuis mai dernier.
«Je vois que des mesures sérieuses ont été prises sur le terrain et que les forces combattantes ont quitté en grande partie la ville de Chouqra et les zones voisines. Nous espérons qu'elles vont achever ce processus au plus vite, car nous en avons assez des affrontements», explique Hassan, un habitant de Chouqra, à Arab News.
Par ailleurs, des dizaines de combattants ont trouvé la mort depuis le mois de mai, à la suite d'une offensive lancée par les forces gouvernementales sur la région d'Abyan destinée à évincer les séparatistes de cette province ainsi que ceux d'Aden.
Aux termes de l'accord de Riyad, les séparatistes ont renoncé à leur statut autonome controversé dans les provinces du Sud et ont consenti à se retirer d'Aden et d’Abyan. En contrepartie, ils intégreront un nouveau gouvernement et les troupes gouvernementales se retireront de certaines régions du Sud.
À Riyad, le conseiller du président yéménite, Abdel Malik al-Mekhlafi, affirme dans un message sur Twitter que l’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement signifie que l'accord de Riyad a été mis en œuvre, alors que le gouvernement yéménite et le Conseil de transition du Sud (STC) mettent en place des mesures sécuritaires et militaires.
Selon M. Al-Mekhlafi, «la déclaration du [nouveau] gouvernement est la réponse concrète aux campagnes intensives de méfiance qui ont surgi depuis que la déclaration de la coalition arabe a été prononcée».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.