Abayas ou pas ? Filtrage et dialogue à Lyon et Montpellier

Une photo prise le 17 août 2023 montre le ministre français de l'éducation Gabriel Attal (C) participant à une réunion au lycée Bourbon à Saint-Denis-de-la-Réunion le jour de la rentrée scolaire sur l'île d'outre-mer française de La Réunion. (AFP)
Une photo prise le 17 août 2023 montre le ministre français de l'éducation Gabriel Attal (C) participant à une réunion au lycée Bourbon à Saint-Denis-de-la-Réunion le jour de la rentrée scolaire sur l'île d'outre-mer française de La Réunion. (AFP)
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Publié le Lundi 04 septembre 2023

Abayas ou pas ? Filtrage et dialogue à Lyon et Montpellier

  • L'an dernier, le lycée a eu un cas d'abaya par semaine, en moyenne - pour deux adolescents en qamis en cinq ans -, selon Nöel Cabrera, le proviseur
  • «Nous sommes dans un cadre éducatif et nous avons vocation bien sûr toujours en la matière, à expliciter le sens de la règle, à dire pourquoi cette règle existe dans le milieu scolaire», souligne le directeur académique

LYON: Abayas ou pas ? Les rares élèves qui portaient lundi la tenue interdite pour leur rentrée au lycée la Martinière Duchère, à Lyon, l'ont enlevée sans discuter, celles vêtues d'habits amples et sombres, ont été invitées à un "temps d'échange" avec le proviseur.

Au final, "certaines ont pu rejoindre leur classe, d'autres non", a indiqué le rectorat à l'AFP en fin de matinée, sans vouloir donner d'autres détails.

Il est 08H30 quand les quelques 500 élèves de seconde, de première et de BTS se pressent à l'entrée de ce lycée général situé dans un quartier populaire de Lyon. Sur les grilles, des banderoles syndicales dénoncent les "classes surchargées".

A l'entrée, le proviseur Olivier Coutarel, accompagné de ses adjoints et de l'inspecteur académique accueille les arrivants en filtrant ceux qui ne respectent pas la loi de mars 2004 interdisant le port de signes ou de tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse.

Pour lui, il s'agit avant tout de "prendre un petit temps d'échange pour être sûr, lever l'ambiguïté".

«Sens de la règle»

"Nous sommes dans un cadre éducatif et nous avons vocation bien sûr toujours en la matière, à expliciter le sens de la règle, à dire pourquoi cette règle existe dans le milieu scolaire", souligne le directeur académique des services de l'éducation nationale (IA-DASEN) Jérôme Bourne Branchu, présent à ses côtés.

"Il y avait déjà eu au mois de juin un travail engagé, un travail d'information auprès des familles pour rappeler le cadre laïc de l'école et ce qu'il impliquait notamment en matière de signes ostensibles", rappelle-t-il.

Même ambiance au lycée Jean Monnet de Montpellier, classé dans un quartier de la politique de la ville (QPV). Ceux qui sont coiffés de casquettes et celles qui portent des voiles se découvrent sans broncher.

L'an dernier, le lycée a eu un cas d'abaya par semaine, en moyenne - pour deux adolescents en qamis en cinq ans -, selon Nöel Cabrera, le proviseur. A chaque fois, "un dialogue s'instaure" et "chaque fois le message a été compris", assure-t-il.

Au lycée de la Martinière Duchère, deux jeunes filles sont invitées à ranger leur abaya dans leur sac avant d'entrer. Ce qu'elles font sans discuter.

Dans le flot des élèves, une dizaine de lycéennes voilées arborent des vêtements amples et sombres.

"Je ne veux pas de problème et je respecte ce qu'ils disent. Le voile, je l'enlèverai avant de rentrer dans le lycée", déclare Yara, 15 ans, qui a choisi une tunique noire brodée sur un pantalon ample pour son entrée en seconde.

L'abaya ? "C'est une robe classique que toutes les filles portent, les non voilées comme les voilées. Ce n'est pas du tout une robe religieuse", estime-t-elle.

"Vu que c'était interdit les abayas, on a dû changer le style vestimentaire" et Yara a du "réadapter la garde-robe" avec "beaucoup de pantalons, de jupes également", raconte sa grande soeur Manel Gheraibia, 24 ans, venue l'accompagner avec leur mère.

«Prof trop absent»

En prépa au lycée, Natalia, 20 ans, trouve aussi que l'abaya "est une tenue comme une autre et qu'on peut porter une robe longue". L'interdire est "une attaque à la religion musulmane", affirme Adam, 15 ans, qui rentre en seconde.

Vêtue d'un ensemble sombre et un voile noir sur les cheveux, Manel habituellement adepte de l'abaya, reconnaît le "style particulier" de ce vêtement. Quand on le porte, "on se considère un peu comme une princesse. Comme les femmes du Moyen-Orient", dit-elle.

Mais, selon elle, il y a des sujets plus importants que la tenue des lycéennes, "comme le harcèlement scolaire par exemple".

Pour sa camarade Julie, 15 ans, "il y a d'autres choses plus importantes à penser" et "il manque trop de professeurs".

"L'an dernier, mon prof de français était trop absent alors que je prépare mon bac de français cette année", se souvient-elle, en pointant la promesse gouvernementale de remplacer au pied levé tout enseignant indisponible.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.