PARIS: Yaël Braun-Pivet, présidente (Renaissance) de l'Assemblée nationale, a défendu dimanche le volet du projet de loi immigration prévoyant un titre de séjour pour les "métiers en tension", au nom de la "cohérence" et des "valeurs" de la majorité.
Maintes fois reporté depuis un an, le projet de loi immigration doit reprendre son chemin législatif à la rentrée. Son examen a été interrompu après l'adoption de la réforme des retraites alors que le texte avait été adopté en Commission au Sénat où la droite, majoritaire, l'avait nettement durci.
Mesure-phare garantissant l'"équilibre" du texte selon le gouvernement, l'exécutif veut permettre aux travailleurs sans-papiers présents sur le territoire depuis trois ans d'obtenir un titre de séjour "métiers en tension", valide un an.
Alors que circule l'éventualité de son abandon pour obtenir le soutien de la droite, qui en a fait une ligne rouge, Mme Braun-Pivet "ne le confirme pas". "Aujourd'hui, ça figure dans le texte présenté au gouvernement qui est en lecture au Sénat et c'est une partie de l'équilibre de ce texte. Donc nous y tenons", a-t-elle déclaré dimanche sur LCI.
"Ce serait un drôle de contournement du Parlement que de considérer que le texte est figé avant même que le débat ait commencé à l'Assemblée nationale ou au Sénat en séance publique", a mis en garde la présidente de l'Assemblée.
"C'est un aspect du texte qui pour moi et pour d'autres dans la majorité est extrêmement important, mais surtout important pour les Français", a également déclaré Mme Braun-Pivet, issue de l'aile gauche de la macronie.
"Il est important de ne pas se perdre, de savoir quel est notre objectif, quelles sont nos valeurs. Et moi, je ne suis pas de celles qui perdent mes valeurs ou qui les sacrifient au profit d'un vote sur un texte. Quand on fait de la politique, il faut avoir des convictions, des valeurs et de la cohérence", a conclu la députée des Yvelines.
L'éventualité de l'abandon du volet "métiers en tension", évoquée dans la presse cette semaine, a fait réagir l'aile gauche de la majorité, dont le président (Renaissance) de la Commission des Lois de l'Assemblée Sacha Houlié pour qui, selon Politico, ce point n'est "pas négociable". Le député Renaissance Marc Ferracci a également réaffirmé qu’il ne voterait pas "un texte vidé avec une disposition +métiers en tension+ évincée ou vidée de sa substance".