Les Ivoiriens votent dans le calme pour des municipales et des régionales

Les électeurs font la queue lors des élections régionales et municipales dans un bureau de vote de la commune de Plateau business à Abidjan, le 2 septembre 2023. (Photo, AFP)
Les électeurs font la queue lors des élections régionales et municipales dans un bureau de vote de la commune de Plateau business à Abidjan, le 2 septembre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 02 septembre 2023

Les Ivoiriens votent dans le calme pour des municipales et des régionales

  • Le scrutin, qui doit aboutir à l'élection de 201 maires et 31 présidents de conseils régionaux, revêt un enjeu national
  • L'actuel président Alassane Ouattara, 81 ans, n'a toujours pas tranché la question d'une éventuelle candidature pour un quatrième mandat, et la liste de ses potentiels successeurs s'allonge

ABIDJAN: Les Ivoiriens votaient dans le calme samedi pour des élections municipales et régionales qui devraient permettre d'établir un rapport de force entre le pouvoir et une opposition rassemblée, à deux ans de la prochaine présidentielle.

La plupart des bureaux de vote ont ouvert à 8H00 (GMT et locales) et doivent fermer à 17H00, selon la Commission électorale indépendante (CEI).

Des retards ont été constatés par des journalistes de l'AFP dans certains bureaux de vote, notamment dans les communes abidjanaises du Plateau ou de Yopougon, en raison de l'absence de matériel de vote.

"Dans l’ensemble tout semble bien se passer", a déclaré à la mi-journée le président de la CEI, Ibrahim Kuibiert, reconnaissant "quelques soucis logistiques" dans certains bureaux mais "pas de quoi s'alarmer".

"Aucune violence n'a été enregistrée depuis l'ouverture des bureaux de vote sur le territoire national", a pour sa part rapporté dans la matinée la plateforme citoyenne "Aube Nouvelle", qui recense les potentiels foyers d'embrasement lors des élections.

Samedi, après avoir voté à Cocody, une commune d'Abidjan, le président Alassane Ouattara s'est réjoui d'une campagne "apaisée", espérant une participation "la plus forte possible" aux scrutins.

Dans un bureau de vote de Cocody, Patrice Aka, 62 ans, est venu choisir le "meilleur projet", celui qui "améliorera son cadre de vie".

"Les maires doivent s’occuper de la jeunesse, des écoles, des femmes qui souffrent sur les marchés, et de nos enfants qui ne travaillent pas", estime de son côté Toua Balelou, commerçante informelle de 64 ans, pour expliquer "l’importance" de son vote, dans la commune populaire de Yopougon.

Enjeu national

Le scrutin, qui doit aboutir à l'élection de 201 maires et 31 présidents de conseils régionaux, revêt également un enjeu national.

"Les trois principales formations politiques de la Côte d'Ivoire participent. Cela permettra de voir leurs forces et faiblesses avant la bataille présidentielle de 2025", explique à l'AFP l'analyste politique Geoffroy Kouao.

Du côté du parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), une vingtaine de ministres et présidents d'institutions se présentaient devant les électeurs samedi.

L'occasion d'identifier les figures qui pourraient se positionner en vue de la présidentielle.

Le président Ouattara, 81 ans, n'a toujours pas tranché la question d'une éventuelle candidature pour un quatrième mandat, et la liste de ses potentiels successeurs s'allonge.

"Ceux qui veulent regarder plus haut doivent avoir l'onction du peuple, de leur base. Ce sera quitte ou double pour plusieurs" personnalités de la majorité en lice samedi, estime l'analyste politique Arthur Banga.

La plupart des cadres du RHDP se présentent dans des localités traditionnellement acquises au parti au pouvoir, notamment dans le nord du pays où leur victoire fait peu de doute.

Matchs serrés

Face à la puissante machine RHDP, au pouvoir depuis 2011 et qui avait raflé 18 régions (sur 31) et 92 communes (sur 197) il y a cinq ans, l'opposition a tenté de jouer l'union sacrée.

Les deux principales formations, le Parti des peuples africains - Côte d'Ivoire (PPA-CI) de l'ex-président Laurent Gbagbo et le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) orphelin de l'ancien chef d'Etat Henri Konan Bédié, décédé il y a un mois, ont fait de nombreuses listes communes.

Il s'agit des premières élections depuis le retour de M. Gbagbo dans le pays, en juin 2021.

L'ancien président (2000-2011), acquitté par la justice internationale après avoir été accusé de crimes contre l'humanité lors de la crise post-électorale de 2011, est toutefois toujours radié des listes électorales en raison d'une condamnation en Côte d'Ivoire, pour des faits liés à cette crise. Il n'a donc pas pu voter samedi.

Certains "matchs" s'annoncent serrés, à commencer par la commune de Yopougon, la plus grande d'Abidjan avec son 1,5 million d'habitants, un fief historique de Laurent Gbagbo.

Le président de l'Assemblée nationale, Adama Bictogo, y défendra les couleurs du parti présidentiel, face à une opposition pour une fois désunie puisque Michel Gbagbo, fils de Laurent, et Augustin Dia Houphouët pour le PDCI mènent des listes séparées.

Au Plateau, riche quartier d'affaires d'Abidjan, un remake de l'élection de 2018 est au programme entre le sortant Jacques Ehouo (PDCI) et son challenger, l'homme d'affaires Fabrice Sawegnon pour le RHDP. Il y a cinq ans, le scrutin serré avait débouché sur des tensions.

Les résultats définitifs sont attendus la semaine prochaine.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.