Côte d'Ivoire: le président Ouattara inaugure un pont, qui «vaut plusieurs autres mandats»

Le président ivoirien Alassane Ouattara (6e à droite) coupe un ruban lors de la cérémonie d'inauguration d'un nouveau pont appelé Pont Alassane Ouattara, reliant le quartier résidentiel de Cocody au quartier d'affaires du Plateau à Abidjan, le 12 août 2023. (AFP)
Le président ivoirien Alassane Ouattara (6e à droite) coupe un ruban lors de la cérémonie d'inauguration d'un nouveau pont appelé Pont Alassane Ouattara, reliant le quartier résidentiel de Cocody au quartier d'affaires du Plateau à Abidjan, le 12 août 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 13 août 2023

Côte d'Ivoire: le président Ouattara inaugure un pont, qui «vaut plusieurs autres mandats»

  • Alassane Ouattara a inauguré ce pont rejoignant les quartiers de Cocody et du Plateau - et qui portera son nom -, à l'issue du deuil national décrété suite à la mort de Henri Konan Bédié le 1er août
  • L'édifice a pour but de désengorger la circulation de cette ville, connue pour ses embouteillages

ABIDJAN: Le président ivoirien Alassane Ouattara a inauguré samedi un cinquième pont qui enjambe la lagune d'Abidjan, déclarant qu'il valait "plusieurs autres mandats", à mi-parcours d'un troisième mandat controversé après une élection en 2020.

"A l'occasion de l'inauguration du pont Henri Konan Bédié, mon aîné avait dit: +cet ouvrage, ce pont, vaut un autre mandat+ (...) Donc moi je dirais (que) ce pont vaut plusieurs autres mandats", a-t-il affirmé, suscitant quelques rires de son audience.

Alassane Ouattara a inauguré ce pont rejoignant les quartiers de Cocody et du Plateau - et qui portera son nom -, à l'issue du deuil national décrété suite à la mort de Henri Konan Bédié le 1er août.

L'édifice a pour but de désengorger la circulation de cette ville, connue pour ses embouteillages.

Alassane Ouattara, 81 ans, a été réélu en octobre 2020 pour un troisième mandat, lors d'une présidentielle boycottée par l'opposition qui jugeait ce mandat inconstitutionnel.

Cela avait provoqué une crise qui a fait une centaine de morts et un demi-millier de blessés entre août et novembre 2020.

La déclaration du président Ouattara intervient moins d'un mois avant les élections municipales et régionales et deux ans avant la prochaine présidentielle.

Si le climat politique s'était apaisé depuis des législatives dans le calme en mars 2021, des tensions ont été ravivées, notamment suite à la radiation sur la liste électorale de Laurent Gbagbo, constatée par son parti en mai, et dont les recours n'ont pas donné satisfaction.


L'ONU s'inquiète du risque d'attaques sur des bases «ethniques» dans l'est de la RDC

Des civils fuyant les affrontements en cours dans l'est de la République démocratique du Congo transportent leurs effets personnels après avoir franchi la frontière avec le Rwanda au poste frontière de La Corniche à Gisenyi, le 29 janvier 2025. (AFP)
Des civils fuyant les affrontements en cours dans l'est de la République démocratique du Congo transportent leurs effets personnels après avoir franchi la frontière avec le Rwanda au poste frontière de La Corniche à Gisenyi, le 29 janvier 2025. (AFP)
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  • Une responsable de la mission de maintien de la paix de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a mis en garde mardi contre les risques d'attaques sur des bases "ethniques" dans l'est du pays
  • Elle a d'autre part insisté sur la détérioration de la situation sécuritaire pour les civils alors que d'intenses combats ont laissé les rues jonchées de cadavres à Goma

Nations unies, États-Unis: Une responsable de la mission de maintien de la paix de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a mis en garde mardi contre les risques d'attaques sur des bases "ethniques" dans l'est du pays, ravagé par des combats.

"Des attaques sur des bases ethniques dans une région avec une histoire très sensible doivent être prises très au sérieux", a déclaré Vivian van de Perre lors d'une intervention par vidéo depuis Goma devant le Conseil de sécurité de l'ONU.

"Ces quatre derniers jours, le bureau des droits de l'Homme (de l'ONU) a documenté au moins un cas de lynchage basé sur l'appartenance ethnique dans un site de déplacés à Goma", a-t-elle noté.

Elle a d'autre part insisté sur la détérioration de la situation sécuritaire pour les civils alors que d'intenses combats ont laissé les rues jonchées de cadavres à Goma, principale ville de l'est déjà largement aux mains du groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda.

"En accord avec ses obligations liées au droit humanitaire international, lors des derniers jours la Monusco a accueilli de nombreuses personnes cherchant refuge", a-t-elle indiqué.

"Mais les bases de la Monusco ne sont pas capables d'accueillir le grand nombre de gens cherchant à se mettre à l'abri", civils mais aussi combattants ayant remis leurs armes, et "les bases de la Monusco ne sont pas sures", a-t-elle insisté, portant elle-même portant Casque bleu et gilet par balle.

Elle a notamment évoqué deux tirs de mortier sur des camps de la mission.

La responsable onusienne a d'autre part appelé à une "action internationale urgente et coordonnée".

"Nous sommes venus vous demander de prendre le courage de faire ce qui est droit et ce qui est dans vos prérogatives", a plaidé de son côté la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, qui réclame des sanctions contre le Rwanda. "Les vies des civils ne peuvent pas être pendues à la machinerie politicienne qui observe sans agir. Nous exigeons des actions".

Le Conseil de Sécurité avait condamné dimanche le "mépris éhonté" de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RDC et réclamé le retrait "des forces extérieures" du pays, mais sans les nommer explicitement.

Il avait toutefois évoqué un rapport d'experts de l'ONU et une déclaration du secrétaire général Antonio Guterres, qui a lui appelé les forces rwandaises à se retirer de RDC et à cesser leur soutien au M23.

Mais la pression diplomatique s'accentue de plus en plus sur le Rwanda.

Mardi au Conseil, la Chine a ainsi joint sa voix à ceux montrant clairement du doigt Kigali.

"La Chine espère que le Rwanda entendra l'appel de pays africains et du secrétaire général Antonio Guterres, il faut cesser de soutenir le M23 d'un point de vue militaire et il faut procéder à un retrait immédiat de toutes les forces militaires du territoire de la RDC", a déclaré l'ambassadeur chinois à l'ONU, Fu Cong.

Dans une déclaration commune, les trois pays africains du Conseil - Sierra Leone, Algérie et Somalie - ont en revanche continué à appeler à une solution négociée acceptable pour les deux pays.


Le procureur de la CPI réclame des mesures d'urgence au Darfour

 Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, assiste à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Soudan et le Sud-Soudan au siège des Nations unies, le 27 janvier 2025 à New York. (AFP)
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, assiste à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Soudan et le Sud-Soudan au siège des Nations unies, le 27 janvier 2025 à New York. (AFP)
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  •  Karim Khan a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU un soutien accru pour aider à combler le «fossé de l'impunité»
  • Il a brossé un tableau sombre d'une situation dans laquelle la violence, la famine et les crimes sexistes continuent de dévaster les communautés

NEW YORK: Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a souligné, lundi, l'urgence d'une action internationale pour lutter contre les atrocités qui se poursuivent dans la région du Darfour, dans l'ouest du Soudan, et a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU un soutien accru pour aider à combler le «fossé de l'impunité».

Il a brossé un tableau sombre d'une situation dans laquelle la violence, la famine et les crimes sexistes continuent de dévaster les communautés, ciblant en particulier les femmes et les enfants.

M. Khan a souligné que la situation dans la région s'était gravement détériorée au cours des six derniers mois, notamment en raison des informations de plus en plus nombreuses faisant état de victimes civiles, de la destruction d'infrastructures vitales et de violations généralisées des droits de l'homme.

«La famine sévit au Darfour. Le conflit s'intensifie. Les enfants sont pris pour cible. Les filles et les femmes sont victimes de viols», a déclaré M. Khan en décrivant un environnement marqué par la «destruction» et la «criminalité».

Le pays a sombré dans la guerre civile en avril 2023, à la suite d'un conflit entre des factions militaires rivales, les forces armées soudanaises et les forces paramilitaires de soutien rapide. Ce conflit a tué plus de 28 000 personnes, forcé des millions de personnes à fuir leur foyer et certaines familles ont dû se résoudre à manger de l'herbe dans une tentative désespérée de survie, alors que la famine sévit dans certaines parties du pays.

Au Darfour, la violence ethnique s'est intensifiée depuis le début de la guerre. Les Forces de soutien rapide, dont les origines remontent à la milice arabe Janjaweed, responsable d'un génocide au début des années 2000 qui a fait environ 300 000 morts, a concentré ses attaques sur le groupe ethnique Masalit et d'autres communautés non arabes.

Ce mois-ci, les États-Unis ont accusé les Forces de soutien rapide de génocide et imposé des sanctions à son chef, Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de «Hemedti».

Le dernier rapport semestriel de M. Khan sur la situation au Soudan, publié le 16 janvier, indique que son bureau a recueilli suffisamment de preuves pour établir des motifs raisonnables de croire qu'un large éventail de crimes spécifiés dans le Statut de Rome, le traité qui a créé la CPI, continuent d'être commis au Darfour. Il s'agit notamment de meurtres, de pillages, d'attaques contre des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, de ciblage aveugle de populations civiles, de crimes fondés sur le sexe et de crimes commis à l'encontre d'enfants.

En vertu du Statut de Rome, la CPI est compétente pour quatre types de crimes qualifiés de «crimes internationaux»: le génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et le crime d'agression. La Cour est en train de finaliser les demandes de mandats d'arrêt à l'encontre d'individus présumés responsables de crimes de guerre dans l'ouest du Darfour, a indiqué M. Khan. Il a toutefois souligné que ces demandes ne seront déposées que s'il existe des preuves solides pouvant résister à un examen judiciaire, afin de garantir les meilleures chances de condamnation et une procédure régulière pour les victimes.

Il a averti que des crimes internationaux sont commis au Darfour en tant qu'armes de guerre, et qu'il existe notamment des rapports faisant état de violences généralisées fondées sur le sexe.

«Il ne s'agit pas d'une généralisation non vérifiée», a-t-il déclaré, ajoutant que les preuves recueillies par son bureau, notamment les témoignages et les ressources numériques, sont à la fois nombreuses et crédibles.

M. Khan a souligné la collaboration de son bureau avec les autorités nationales des pays voisins, qui ont également recueilli des preuves auprès des communautés déplacées.

Il a également mentionné les procès en cours à la CPI, en particulier le procès d'Ali Kushayb, un ancien chef de milice accusé de crimes commis au Darfour au début des années 2000. Son procès avait débuté en 2022. M. Khan a souligné l'importance de ces procès, non seulement en termes de responsabilité historique, mais aussi en tant que lueur d'espoir pour les survivants qui continuent de souffrir au Darfour.

«Ils disent qu'ils ne sont pas oubliés, qu'ils ne sont pas invisibles», a déclaré M. Khan, tout en réaffirmant le rôle de la CPI dans le maintien de la promesse de justice pour les victimes qui n'ont pas été reconnues depuis longtemps.

Malgré ces efforts, M. Khan a reconnu les profondes frustrations engendrées par l'absence de progrès rapides au Darfour. Il a souligné la nécessité d'une plus grande coopération de la part des autorités soudanaises et a déclaré que, malgré certains signes d'un optimisme prudent, un soutien accru du Conseil de sécurité des Nations unies était nécessaire pour combler le «fossé de l'impunité».

M. Khan a notamment demandé le transfert des suspects, dont Ahmed Harun, ancien gouverneur du Kordofan et ministre d'État, qui est recherché par la CPI pour son rôle présumé dans le conflit du Darfour.

«Nous pensons savoir où se trouve Ahmed Harun», a déclaré M. Khan en exhortant le Soudan à honorer ses obligations au titre de la résolution 1593 du Conseil de sécurité, qui exige des autorités qu'elles coopèrent pleinement avec la CPI.

M. Khan a invoqué l'importance historique de l'obligation de rendre des comptes pour les crimes contre l'humanité, en établissant un parallèle avec les génocides passés, y compris l'Holocauste. Il a appelé le Conseil de sécurité à donner la priorité aux victimes du Darfour plutôt qu'aux divisions politiques entre les membres du Conseil, et a fait écho au sentiment que la justice doit être rendue à ceux qui souffrent dans la région.

Il a exhorté le Conseil à renouveler son engagement envers le principe du «plus jamais ça», en faisant référence aux résultats du procès de Nuremberg et aux efforts mondiaux pour lutter contre les cultures d'impunité dans les sociétés sortant d'un conflit.

«Les habitants du Darfour ont droit à la justice», a déclaré M. Khan. "Il est temps pour nous d'unir nos forces et de tenir cette promesse.

Les États-Unis ont toujours soutenu les efforts de la CPI concernant le Soudan. Toutefois, la Cour a été critiquée à la fin de l'année dernière après avoir délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et de l'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ces mandats, liés à des accusations de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre en rapport avec les opérations militaires israéliennes à Gaza depuis le 8 octobre 2023, ont déclenché de vives réactions de la part de Washington.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trump ordonne la construction d'un bouclier antimissiles de type "Dôme de fer"

Le président américain Donald Trump regarde la scène après avoir prononcé un discours lors du dîner de la conférence des membres républicains de la Chambre des représentants au Trump National Doral Miami, à Miami, en Floride, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump regarde la scène après avoir prononcé un discours lors du dîner de la conférence des membres républicains de la Chambre des représentants au Trump National Doral Miami, à Miami, en Floride, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a ordonné lundi par décret la construction d'un bouclier antimissiles de type "Dôme de fer" pour protéger les Etats-Unis
  • L'expression "Dôme de fer" fait référence à l'un des systèmes de défense d'Israël, qui protège le pays des attaques par missiles et roquettes mais aussi par drones

MIAMI: Le président américain Donald Trump a ordonné lundi par décret la construction d'un bouclier antimissiles de type "Dôme de fer" pour protéger les Etats-Unis.

"Nous devons commencer immédiatement la construction du bouclier anti-missiles, Dôme de fer, le plus avancé technologiquement", a-t-il déclaré devant des élus républicains réunis en Floride.

Plus tard, à bord de l'avion ramenant M. Trump à Washington, un haut-responsable de la Maison Blanche a confirmé que le président avait signé un décret "pour développer ce que nous appelons un +Dôme de Fer Américain+, un bouclier de défense antimissile total pour protéger le territoire américain".

L'expression "Dôme de fer" fait référence à l'un des systèmes de défense d'Israël, qui protège le pays des attaques par missiles et roquettes mais aussi par drones.

Ce système a intercepté des milliers de roquettes depuis sa mise en service en 2011. Il a un taux d'interception d'environ 90%, selon l'entreprise militaire israélienne Rafael, qui a participé à sa conception.

Israël a d'abord développé seul le "Dôme de fer" après la guerre du Liban de 2006, avant d'être rejoint par les Etats-Unis, qui ont apporté leur savoir-faire en matière de défense et des milliards de dollars de soutien financier.

Donald Trump avait déjà évoqué ce projet de bouclier antimissiles dans sa campagne, mais les experts soulignent que ces systèmes sont conçus à l'origine pour répondre à des attaques menées à courte ou moyenne distance, et non pas pour intercepter des missiles à portée intercontinentale susceptibles de frapper les Etats-Unis.