Des missiles houthis touchent Marib alors que le secrétaire général du CCG arrive à Aden

Jeudi, le secrétaire général du CCG, Jassem Mohammed al-Boudaiwi, s’est rendu à Aden afin de manifester son soutien au Conseil de direction présidentiel du pays. (X, anciennement Twitter/@yemen_mofa)
Jeudi, le secrétaire général du CCG, Jassem Mohammed al-Boudaiwi, s’est rendu à Aden afin de manifester son soutien au Conseil de direction présidentiel du pays. (X, anciennement Twitter/@yemen_mofa)
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Publié le Jeudi 31 août 2023

Des missiles houthis touchent Marib alors que le secrétaire général du CCG arrive à Aden

  • Le but de la visite de Jassem Mohammed al-Boudaiwi était de manifester son soutien au Conseil de direction présidentiel du pays et au processus de paix
  • Les Houthis auraient envoyé quatre missiles sur des camps de personnes déplacées à Marib. Ils ont touché trois camps mais n’ont causé aucun dommage ni blessure aux civils

AL-MOUKALLA: Les attaques des Houthis se sont poursuivies jeudi au Yémen, alors que le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG) est arrivé dans la ville portuaire d’Aden.

La milice aurait envoyé quatre missiles sur des camps de personnes déplacées à Marib. Ils ont touché trois camps mais n’ont causé aucun dommage ni blessure à la population civile, selon l’unité exécutive du gouvernement pour les camps de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.

L’unité a exhorté la communauté internationale à protéger les civils yéménites des attaques houthies: «Les attaques de la milice houthie contre les villes et les refuges des civils sont des actes odieux qui menacent la sécurité et la stabilité de la société. Nous exigeons des mesures immédiates pour contrôler ces milices et les poursuivre en justice», a-t-elle déclaré.

Jeudi, le secrétaire général du CCG, Jassem Mohammed al-Boudaiwi, s’est rendu à Aden afin de manifester son soutien au Conseil de direction présidentiel du pays et d’exercer une pression en faveur de la mise en œuvre d’efforts de paix visant à mettre fin à la guerre. C’est la première fois depuis plusieurs années qu’il se rend au Yémen, et il a rencontré le président du conseil, Rachad al-Alimi, rapportent les médias officiels du Yémen.

Au cours de la réunion, M. Al-Boudaiwi a réaffirmé le soutien du CCG au Conseil de direction présidentiel et à ses efforts pour rétablir la paix et la stabilité, ainsi qu’à l’intensification du processus de paix mené par l’ONU. Il a également appelé à la mise en œuvre de toutes les dispositions de l’accord de Riyad, conclu en 2019 et destiné à apaiser les tensions entre les factions au Yémen. Il a ensuite remercié l’Arabie saoudite et Oman pour leurs efforts en tant que médiateurs pendant le conflit.

«La visite du secrétaire général du CCG dans la capitale provisoire, Aden, confirme le soutien continu du Golfe à la légitimité du Yémen, ainsi que le soutien du Golfe aux efforts du gouvernement pour établir la sécurité, la stabilité et le développement et pour fournir des services aux citoyens», a indiqué à Arab News Abdel Basset al-Qaedi, sous-secrétaire au ministère yéménite de l’Information.

Les responsables yéménites considèrent que le CCG joue un rôle important dans l’apaisement des tensions au Yémen depuis plus d’une décennie, et que ses efforts de paix ont abouti à deux transitions importantes du pouvoir.

Dans le cadre de l’Initiative de paix du CCG de 2011, l’ancien président Ali Abdallah Saleh a cédé le pouvoir à son adjoint, Abed Rabbo Mansour Hadi. En 2022, la consultation sur le Yémen à Riyad, sous l’égide du CCG, a rassemblé des centaines de Yéménites issus de tous les horizons politiques, religieux, sociaux et tribaux au sein d’un même forum, ce qui a abouti à la formation du Conseil de direction présidentiel.

Le voyage de M. Al-Boudaiwi à Aden coïncide avec les visites de l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, dans un certain nombre de villes de la région, afin de tenter de persuader les factions du pays de renouveler la trêve négociée par l’ONU et de conclure un accord de paix.

L’envoyé de l’ONU s’est rendu mercredi à Marib, ville contrôlée par le gouvernement, où il a rencontré Sultan al-Aradah, gouverneur de la ville et membre du Conseil de direction présidentiel, pour discuter des efforts de paix et d’autres questions.

M. Al-Aradah a affirmé à l’envoyé que les Houthis n’étaient pas sérieux dans leur volonté de mettre fin au conflit au Yémen et qu’ils collaboraient avec des organisations terroristes pour saper le processus de paix.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

 


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne a frappé plus de 50 «cibles terroristes» au Liban au cours du dernier mois

Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre
  • Le Premier ministre israélien Netanyahu a promis d'empêcher le Hezbollah d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge"

JERUSALEM : L'armée israélienne a déclaré lundi qu'elle avait frappé plus de 50 "cibles terroristes" au Liban au cours du mois dernier, malgré le cessez-le-feu de novembre qui a mis fin à la guerre entre Israël et les militants du Hezbollah.
Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre, ce qui a incité le président libanais Joseph Aoun à demander à la France et aux États-Unis, qui en sont les garants, d'y mettre fin.
"Au cours du mois dernier, les forces de défense israéliennes ont frappé plus de 50 cibles terroristes au Liban. Ces frappes ont été menées à la suite de violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, qui constituaient une menace pour l'État d'Israël et ses citoyens", a déclaré l'armée dans un communiqué.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la frappe de dimanche visait un bâtiment utilisé par le Hezbollah pour stocker des "missiles guidés avec précision" et a promis d'empêcher le groupe militant soutenu par l'Iran d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge".
Le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré dans un discours lundi que l'attaque "n'a aucune justification" et l'a qualifiée d'"attaque politique visant à changer les règles par la force".
Israël a continué à mener des frappes régulières au Liban malgré la trêve, qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, lesquelles ont culminé avec une campagne de bombardements israéliens intensifs et une incursion terrestre.
En vertu de cet accord, le Hezbollah devait retirer ses combattants au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler toute infrastructure militaire restante au sud.
Israël devait retirer toutes ses forces du Sud-Liban, mais des troupes restent sur cinq positions jugées "stratégiques".


Tunisie: le président Saied dénonce une «ingérence flagrante» après des critiques à l'international

Des dizaines de personnalités tunisiennes incluant des grands noms de l'opposition ont récemment été condamnées à de lourdes peines pour "complot" contre la sûreté de l'Etat, ce qu'elles nient en dénonçant un dossier "vide" et politique. (AFP)
Des dizaines de personnalités tunisiennes incluant des grands noms de l'opposition ont récemment été condamnées à de lourdes peines pour "complot" contre la sûreté de l'Etat, ce qu'elles nient en dénonçant un dossier "vide" et politique. (AFP)
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  • "Les déclarations et communiqués émanant de parties étrangères sont inacceptables (...) et constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie"
  • "Si certains expriment leur regret que les observateurs internationaux aient été exclus (d'une audience du procès, ndlr), la Tunisie peut aussi envoyer des observateurs auprès de ces parties (...) et leur demander également de modifier leurs législations

TUNISIE: Le président tunisien, Kais Saied, a dénoncé dans la nuit de lundi à mardi les critiques à l'international, notamment de la France et l'Allemagne, qui ont suivi la condamnation d'opposants à de lourdes peines de prison, en les qualifiant d'"ingérence flagrante".

"Les déclarations et communiqués émanant de parties étrangères sont inacceptables (...) et constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie", a dit M. Saied en recevant son ministre des Affaires étrangères, selon un communiqué de la présidence.

"Si certains expriment leur regret que les observateurs internationaux aient été exclus (d'une audience du procès, ndlr), la Tunisie peut aussi envoyer des observateurs auprès de ces parties (...) et leur demander également de modifier leurs législations et d'amender leurs procédures", a-t-il poursuivi.

Des dizaines de personnalités tunisiennes incluant des grands noms de l'opposition ont récemment été condamnées à de lourdes peines pour "complot" contre la sûreté de l'Etat, ce qu'elles nient en dénonçant un dossier "vide" et politique.

La France, l'Allemagne et l'ONU ont affirmé que les conditions d'un procès "équitable" n'avaient pas été respectées.

Berlin a notamment regretté "l'exclusion des observateurs internationaux, notamment l'ambassade d'Allemagne à Tunis, de la dernière journée du procès".

"Violations du droit" 

Le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a de son côté affirmé que le processus avait été "entaché par des violations du droit à un procès équitable et du droit à une procédure régulière, suscitant de graves inquiétudes quant aux motivations politiques".

Il a exhorté la Tunisie "à s'abstenir d'utiliser une législation sur la sécurité nationale et la lutte contre le terrorisme pour faire taire la dissidence et restreindre l'espace civique".

Depuis le coup de force par lequel M. Saied s'est octroyé les pleins pouvoirs à l'été 2021, ONG et opposants ont déploré une régression des libertés dans le pays berceau du Printemps arabe en 2011.

En plus du méga-procès du "complot", des dizaines de politiciens, avocats et chroniqueurs connus sont emprisonnés depuis début 2023 en vertu d'un décret réprimant la diffusion de fausses nouvelles, à l'interprétation très large.

Le Haut-Commissaire a demandé une nouvelle fois à la Tunisie "de mettre fin aux persécutions politiques, détentions, arrestations arbitraires et emprisonnement" de personnalités, et de "respecter tous leurs droits humains, y compris les droits à la liberté d'opinion et d'expression".

"La Tunisie était un modèle et une source d'inspiration pour de nombreuses nations de la région après la transition politique de 2011, et j'espère que le pays reviendra sur le chemin de la démocratie, de l'Etat de droit et des droits de l'homme", a écrit le responsable onusien.