Le Moyen-Orient est menacé par le changement climatique et la raréfaction de l'eau, affirment des experts

Des pays comme la Syrie, l'Irak, le Yémen et le Soudan sont de parfaits exemples de l'impact des conflits internes et des conditions climatiques extrêmes.
Des pays comme la Syrie, l'Irak, le Yémen et le Soudan sont de parfaits exemples de l'impact des conflits internes et des conditions climatiques extrêmes.
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Publié le Mercredi 30 août 2023

Le Moyen-Orient est menacé par le changement climatique et la raréfaction de l'eau, affirment des experts

  • La Syrie, l'Irak, le Yémen et le Soudan sont déjà confrontés à une hausse des températures, à la pollution de l'air et à des pénuries de nourriture et d'eau
  • Des situations désastreuses susceptibles de déclencher de nouveaux conflits régionaux, selon les experts du Middle East Institute

WASHINGTON: Dans les décennies à venir, les populations vivant au Moyen-Orient seront menacées par des vagues de chaleur prolongées, une augmentation des températures moyennes et une raréfaction de l'eau, sans compter le risque de conflits régionaux liés à la diminution des ressources, à moins que de sérieux efforts ne soient faits pour atténuer ces conditions, affirment les experts.
Le Moyen-Orient a déjà connu une augmentation de 1,5°C des températures moyennes depuis les années 1990, mais le pire est à venir, ont soutenu des experts du climat et de l'eau lors d'une session organisée mardi par le Middle East Institute (MEI), basé à Washington.
Ils indiquent que des pays comme la Syrie, l’Irak, le Yémen et le Soudan étaient de parfaits exemples de l’impact des conflits internes et des conditions climatiques extrêmes, et que la moitié de la population de la région vivait dans des zones connaissant un déficit hydrique.
Ces conditions difficiles devraient donner l’occasion aux gouvernements de la région de coopérer entre eux et avec les organisations internationales, en vue de trouver des solutions et d’agir, ajoutent-ils.
Mohammed Mahmoud, chercheur principal et directeur du Programme Climat et Eau au MEI, affirme que la région est confrontée à de graves défis en raison du changement climatique.
«Même sans changement climatique, la région est sujette à la sécheresse et à un temps sec. Mais si l’on ajoute le changement climatique, le problème devient encore plus critique», souligne-t-il.
M. Mahmoud indique que le Soudan, ravagé par un conflit entre les forces gouvernementales et les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), voit actuellement sa population manquer d'eau et de nourriture.
Il est très probable qu'il y ait un conflit armé autour des ressources en eau à l'avenir, précise-t-il.
Hayder Alabdali, responsable du climat et de l'environnement au sein du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Bagdad, déclare que l'Irak, un pays dont les ressources en eau sont historiquement abondantes et le patrimoine agricole important, est confronté à des pénuries d'eau, la hausse des températures ayant un impact sur l'agriculture et le bien-être de la population.
Clare Dalton, cheffe de mission du CICR aux Émirats arabes unis (EAU), précise que la pollution atmosphérique constitue une difficulté supplémentaire. L'Irak est le cinquième pays le plus vulnérable au monde en termes de températures extrêmes, de raréfaction de l'eau et de pénurie alimentaire, indique-t-elle.
M. Alabdali déclare que le gouvernement irakien ne dispose pas de stratégies et de solutions claires à long terme pour faire face à la crise de l'eau et aux conséquences du changement climatique. Le problème est exacerbé par l'impact des barrages construits en amont en Turquie et en Syrie.
«Nous sommes particulièrement préoccupés par ces problèmes qui rendent les répercussions humanitaires plus complexes.»
Hayder Alabdali ajoute que le gouvernement irakien n’applique que des «solutions à court terme», notamment lorsqu’il autorise la population à creuser des puits à des fins agricoles, ce qui constitue une menace pour les nappes phréatiques.
Megan Ferrando, chercheuse non-résidente au Programme Climat et Eau du MEI, déclare que la sécheresse et les inondations ont eu pour conséquence des pénuries d'eau dans toute la Syrie, et que la population a été confrontée à une épidémie de choléra, ce qui constitue un autre exemple de la façon dont un conflit armé peut exacerber les conditions de vie existantes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: le ministre de la Défense israélien annonce la saisie de «larges zones» pour créer des zones de sécurité

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
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  • Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès
  • "N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé mercredi l'extension de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza pour s'emparer de "larges zones" en vue de créer des zones de sécurité, appelant par ailleurs les Gazaouis à renverser le Hamas.

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"J'appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès.

"N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi.

Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza le 18 mars, puis lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois avec le Hamas.

Depuis la reprise des combats, 1.042 personnes ont été tuées, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, portant le bilan total à 50.399 morts depuis la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues, à Gaza dont 34 sont décédées selon l'armée.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.