Berlin ressuscite son palais impérial, hanté par l'histoire

Le musée du château, le Forum Humboldt, a vocation de devenir «un modèle et une référence» dans la réflexion sur le colonialisme, a promis la secrétaire d'Etat à la Culture Monika Grütters lors d'une conférence de presse devant l'édifice.(AFP)
Le musée du château, le Forum Humboldt, a vocation de devenir «un modèle et une référence» dans la réflexion sur le colonialisme, a promis la secrétaire d'Etat à la Culture Monika Grütters lors d'une conférence de presse devant l'édifice.(AFP)
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Publié le Mercredi 16 décembre 2020

Berlin ressuscite son palais impérial, hanté par l'histoire

  • Avec ses imposantes façades surmontées d'une coupole baroque, le complexe trône au cœur de la capitale allemande, sur la célèbre île aux Musées
  • Le château n'a pas eu droit à sa grande cérémonie d'inauguration: l'Allemagne est retournée dans un confinement partiel pour combattre la deuxième vague de la pandémie

BERLIN : Berlin a inauguré mercredi son nouveau château impérial abritant un vaste musée ethnologique, après des années de controverses sur cette reconstruction du palais des rois de Prusse, aujourd'hui encore au cœur d'une polémique sur le colonialisme.

Avec ses imposantes façades surmontées d'une coupole baroque, le complexe trône au cœur de la capitale allemande, sur la célèbre île aux Musées.

Le château n'a pas eu droit à sa grande cérémonie d'inauguration: l'Allemagne est retournée dans un confinement partiel pour combattre la deuxième vague de la pandémie.

Le musée du château, le Forum Humboldt, a vocation de devenir «un modèle et une référence» dans la réflexion sur le colonialisme, a promis la secrétaire d'Etat à la Culture Monika Grütters lors d'une conférence de presse devant l'édifice.

Pour le maire de la ville Michael Müller, il sera un lieu «de réflexion sur notre histoire et notre rôle dans le monde».

La pertinence d'installer en ce lieu le musée contenant près de 20.000 pièces originaires d'Afrique, d'Asie ou d'Océanie, issues en grande partie des anciennes colonies allemandes, a dès le début fait polémique.

L'édifice fut en effet jusqu'à la chute de l'Empire allemand, à la fin de la Première Guerre mondiale, la résidence principale des Hohenzollern, princes et empereurs colonisateurs.

Controverses

Lancés en 2013, les travaux ont coûté 677 millions d'euros, soit près de 100 millions de plus que prévu à l'origine.

Le château a épousé tous les soubresauts de l'histoire berlinoise, très marquée par la Seconde guerre mondiale et la division entre l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest.

Partiellement détruit par les bombardements alliés, ses vestiges furent rasés, après la défaite du IIIe Reich, par le pouvoir de la RDA communiste (1949-1990).

A sa place fut érigé le «Palais de la République», imposant bloc aux vitres fumées orange qui abritait le Parlement du régime et un centre culturel et de loisirs.

L'actuel «clone» du château historique, conçu par l'architecte italien Franco Stella, est doté aux trois quarts des mêmes façades baroques que l'original, dont les éléments les plus anciens dataient du XVe siècle, mais dont les parties principales avaient été érigées au tout début du XVIIIe siècle.

Derrière les façades refaites s'étendent quelque 40.000 m² d'un bâtiment moderne, également dédié à l'organisation de conférences.

La reconstitution du château a fait l'objet d'une vive controverse dans les années 2000, car elle a entraîné la destruction du Palais de la République, cher à de nombreux Allemands de l'Est pour lesquels il symbolisait une part de leur histoire et de leur identité.

Bronzes du Bénin

A une semaine de l'inauguration, l'ambassadeur du Nigeria en Allemagne, Yusuf Tuggar, a jeté un pavé dans la mare en réclamant de nouveau le retour dans son pays de «Bronzes du Bénin», dont environ 180 doivent être exposés au musée quand le déménagement de toutes les œuvres sera achevé, à la fin de l'an prochain.

Ces plaques, avec leurs bustes et sculptures en laiton fabriquées entre le XVIe et le XVIIIe siècle, décoraient le palais royal du Royaume du Bénin, dans ce qui est aujourd'hui le Nigeria. Elles avaient été réparties dans plusieurs musées européens après le pillage du pays par les Britanniques à la fin du XIXe siècle.

Le diplomate affirme avoir adressé «une lettre formelle» au nom de son pays à la chancelière allemande Angela Merkel et à Monika Grütters.

La fondation du patrimoine culturel prussien, qui gère les musées publics berlinois, assure de son côté «ne pas avoir pas reçu de demande officielle de restitution», mais être en contact «depuis longtemps» avec les autorités nigérianes pour trouver des solutions afin de montrer les œuvres dans leur pays d'origine.

En Europe, la plupart des anciennes puissances coloniales ont lancé ces dernières années des réflexions sur la réappropriation de leur patrimoine par les anciens pays colonisés, surtout africains.

L'Allemagne a ainsi mis en place en mars 2019 un projet visant à «identifier les œuvres issues du contexte colonial dont l'appropriation a eu lieu de façon contraire à la loi ou éthiquement injustifiable», souligne-t-on au ministère des Affaires étrangères, une démarche devant ouvrir la voie à leur restitution.

 


Robert De Niro, le monstre sacré d'Hollywood

Robert De Niro assiste à la projection et aux questions-réponses de la Fondation SAG-AFTRA pour « Zero Day » au Centre Robin Williams de la Fondation SAG-AFTRA le 04 mai 2025 à New York. (Photo de Dominik Bindl / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
Robert De Niro assiste à la projection et aux questions-réponses de la Fondation SAG-AFTRA pour « Zero Day » au Centre Robin Williams de la Fondation SAG-AFTRA le 04 mai 2025 à New York. (Photo de Dominik Bindl / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
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  • Âgé de 81 ans, le comédien a été nommé aux Oscars en 2024 pour son second rôle dans Killers of the Flower Moon, sa dixième collaboration avec le réalisateur Martin Scorsese.
  • Mardi, le festival de Cannes célébrera sa carrière légendaire d'acteur, mais aussi de réalisateur et de producteur, en lui remettant une Palme d'or d'honneur lors de la soirée d'ouverture.

LOS-ANGELES, ETATS-UNIS : Considéré comme l'un des plus grands acteurs de l'histoire d'Hollywood, Robert De Niro, qui recevra une Palme d'or d'honneur au festival de Cannes, a remporté deux Oscars avant l'âge de 40 ans et reste inlassablement dévoué au septième art.

Âgé de 81 ans, le comédien a été nommé aux Oscars en 2024 pour son second rôle dans Killers of the Flower Moon, sa dixième collaboration avec le réalisateur Martin Scorsese.

Cette année, il est la star de la série Netflix Zero Day dans laquelle il incarne un ex-président américain enquêtant sur une cyberattaque dévastatrice, ainsi que du film The Alto Knights, dans lequel il joue deux mafieux se disputant le contrôle de New York.

Mardi, le festival de Cannes célébrera sa carrière légendaire d'acteur, mais aussi de réalisateur et de producteur, en lui remettant une Palme d'or d'honneur lors de la soirée d'ouverture.

« Avec son jeu intériorisé qui affleure dans la douceur d'un sourire ou la dureté d'un regard, Robert De Niro est devenu un mythe du cinéma », souligne le site web du festival, dans un message annonçant cette distinction.

Sa première collaboration avec Martin Scorsese remonte à 1973, pour Mean Streets, et a façonné toute sa carrière. 

Dans la foulée, il devient l'acteur fétiche de la nouvelle vague hollywoodienne, aux côtés de Coppola et Cimino, qui dynamite le cinéma des studios pour y insuffler l'air frais du cinéma d'auteur.

En 1974, il incarne le jeune chef mafieux Vito Corleone dans Le Parrain 2 de Francis Ford Coppola, qui lui vaut son premier Oscar du meilleur second rôle masculin.

Deux ans plus tard, Scorsese lui offre un rôle de chauffeur de taxi psychopathe dans Taxi Driver, pour la première de ses cinq nominations à l'Oscar du meilleur acteur.

Il y confirme son statut de surdoué de la composition et immortalise la phrase « You talkin' to me ? » (C'est à moi que tu parles ?), répétée devant le miroir, l'une des scènes les plus célèbres du septième art. Une improvisation, dira-t-il plus tard.

Scorsese le mène également vers son deuxième Oscar en 1981 avec Raging Bull, dans lequel l'acteur prend trente kilos pour incarner le boxeur Jake LaMotta.  

Son amitié avec le réalisateur lui a permis de vivre de nombreuses autres expériences cinématographiques marquantes : New York, New York (1977), La Valse des pantins (1983), Les Affranchis (1990), Les Nerfs à vif (1991), Casino (1995) et The Irishman (2019).

L'acteur s'est également illustré chez Michael Cimino (Voyage au bout de l'enfer), Bernardo Bertolucci (1900), Sergio Leone (Il était une fois en Amérique), Roland Joffé (Mission), Brian de Palma (Les Incorruptibles) ou Michael Mann (Heat).

Né le 17 août 1943 dans le quartier de Little Italy à New York, Robert Anthony De Niro Jr. grandit sous le regard de parents immigrés, tous deux peintres. C'est son enfance bohème qui le lance vers le théâtre dès l'âge de 16 ans, puis vers le cinéma. 

Au cours de sa carrière exceptionnelle, il acquiert un statut d'« intouchable » du septième art grâce à la qualité, l'engagement et l'intensité de ses interprétations.

Après les attentats du 11 septembre 2001 à New York, l'acteur fonde le festival de cinéma indépendant de Tribeca, dans le quartier de Manhattan, pour redynamiser sa ville. Il y consacre une énergie considérable.

Au cinéma, il continue à tourner beaucoup mais se montre moins exigeant dans ses choix, multipliant dans les années 2000 les apparitions dans des productions descendues par la critique, comme La loi et l'ordre en 2008, où il retrouve une nouvelle fois Al Pacino, après Heat. 

Sa filmographie commence également à inclure davantage de comédies, de Mafia Blues à la série de films Mon beau-père et moi.

Volontiers taciturne, l'acteur a longtemps fui les interviews, n'appréciant guère les journalistes et n'aimant rien de plus que répondre par un simple « oui » ou « non » à une longue question.

Après plus de 100 longs-métrages, ce New-Yorkais pur jus s'est un peu délié avec l'âge, en prenant conscience que le temps lui était désormais compté. En 2023, il a eu son septième enfant à l'âge de 79 ans.


Loli Bahia brille dans la nouvelle campagne de joaillerie signée Chanel

Loli Bahia a participé à de nombreuses campagnes et défilés pour la marque. (Getty Images/ Instagram)
Loli Bahia a participé à de nombreuses campagnes et défilés pour la marque. (Getty Images/ Instagram)
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  • Loli Bahia poursuit sa collaboration remarquée avec Chanel
  • La maison de luxe française confie au mannequin d’origine algérienne le rôle phare de sa nouvelle campagne dédiée à la collection de bijoux Chanel N°5

DUBAÏ: Loli Bahia poursuit sa collaboration remarquée avec Chanel. La maison de luxe française confie au mannequin d’origine algérienne le rôle phare de sa nouvelle campagne dédiée à la collection de bijoux Chanel N°5.

Les nouvelles pièces combinent l'or et les diamants pour former la forme du chiffre cinq, un symbole étroitement associé à l'identité de la marque. La collection comprend des bagues, des bracelets, des colliers et des boucles d'oreilles, tous inspirés par l'attrait durable de la marque N°5.

Dans les images de la campagne, on voit Bahia porter diverses pièces de la ligne, notamment des boucles d'oreilles en forme de cinq, un collier à pendentifs en diamants, un bracelet en or orné du chiffre et des bagues assorties. Les modèles sont en or jaune et en or blanc et sont ornés de diamants.

Bahia a collaboré avec Chanel à plusieurs reprises. Plus récemment, en janvier, elle a ouvert le défilé de la Semaine de la Haute Couture à Paris en portant un ensemble combinant le tweed caractéristique de la maison avec un matelassage pastel.

Le look comprenait une veste avec un panneau avant matelassé dans des tons doux de rose, bleu, jaune et vert, contrastant avec des manches en tweed blanc. La veste était agrémentée de poches sur le devant et des boutons emblématiques de Chanel.

Le mannequin très demandé portait également une mini-jupe en tweed blanc, associée à une fine ceinture noire à boucle dorée. La tenue était complétée par des talons Mary Jane bicolores noirs et blancs, fixés par des brides de cheville ornées d'une boucle dorée.

En mai 2024, elle a participé au défilé Chanel Cruise 2024/2025 à Marseille, en France.

Bahia a porté un ensemble vert, composé d'une jupe crayon au genou associée à un haut assorti, superposé à une chemise blanche avec un col à capuche.

La même année, en juin, elle a défilé pour la marque lors de la Fashion Week de Paris, à l'occasion du dévoilement de la collection automne/hiver 2024-2025.

Elle a défilé dans un ensemble deux pièces composé d'une veste boutonnée sur mesure complétée par une jupe au genou assortie en tweed délicat. Les deux vêtements étaient ornés de subtiles houppes noires.

La première campagne du mannequin pour Chanel a eu lieu en 2022, alors qu'elle n'avait que 19 ans. Il s'agissait de la campagne Metiers d'Art printemps 2022 de Chanel, réalisée par le photographe de mode Mikael Jansson.

Dans cette campagne, Bahia mettait en avant le savoir-faire des artisans à travers des vestes cintrées, des gants en cuir ornés d'un logo, des chapeaux à larges bords, des minirobes embellies et des bracelets, des colliers et des boucles d'oreilles ornés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite participe à la Foire internationale du livre de Doha 2025

L'Arabie saoudite, représentée par la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction, participe à la 34 e Foire internationale du livre de Doha en 2025
L'Arabie saoudite, représentée par la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction, participe à la 34 e Foire internationale du livre de Doha en 2025
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  • La délégation saoudienne est dirigée par la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction.
  • Le pavillon saoudien présente une programmation riche et variée reflétant le paysage créatif dynamique du Royaume. 

RIYAD : L'Arabie saoudite, représentée par cette commission, participe à la 34^e Foire internationale du livre de Doha 2025, qui se tient au Centre des expositions et des congrès de Doha du 8 au 17 mai.

La délégation saoudienne, dirigée par la commission, comprend d'éminentes personnalités littéraires et culturelles, notamment des représentants de la Fondation du roi Abdulaziz pour la recherche et les archives, de la Bibliothèque publique du roi Abdulaziz, de l'Université du prince Sattam bin Abdulaziz, du ministère des Affaires islamiques, de l'Appel et de l'Orientation, de la Bibliothèque nationale du roi Fahd, de Nasher Publishing and Distribution Co. et de l'Association de l'édition.

Le pavillon saoudien présente une programmation riche et variée reflétant le paysage créatif dynamique du Royaume. 

Abdullatif Al-Wasel, directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction, a souligné que la participation du Royaume à la Foire internationale du livre de Doha découle des liens culturels étroits qui unissent le Qatar et le Royaume.

Il a expliqué que la commission cherche, à travers cette participation, à renforcer la coopération conjointe dans les domaines de la littérature, de l'édition et de la traduction, compte tenu de la vitalité culturelle et du progrès intellectuel dont le Royaume et le Qatar sont témoins.

Il a noté que l'exposition représente une opportunité de soutien pour le marché de l'édition, permettant aux éditeurs saoudiens d'entrer en contact avec leurs homologues du monde entier. 

La foire du livre est une plateforme importante pour renforcer la présence du Royaume sur la scène internationale, en ouvrant des portes à l'échange de connaissances et en encourageant l'engagement avec des intellectuels et des maisons d'édition du monde entier. Elle incarne l'intégration culturelle qui enrichit les deux parties et renforce le dialogue interculturel.

En participant à la foire, l'Arabie saoudite offre aux visiteurs de divers pays l'opportunité d'observer les vastes progrès et transformations culturels qui ont lieu dans le Royaume dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, notamment dans les domaines de la littérature, de l'édition et de la traduction. 

La Foire internationale du livre de Doha, lancée en 1972 et organisée par le ministère de l'Information et de la Culture, s'est transformée en exposition internationale en 1982. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com