Covid-19: La France se déconfine, la culture dans la rue

Le Premier ministre Jean Castex sera l'invité de la radio Europe 1 à 8H15 (Photo, AFP)
Le Premier ministre Jean Castex sera l'invité de la radio Europe 1 à 8H15 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 15 décembre 2020

Covid-19: La France se déconfine, la culture dans la rue

  • Après un mois et demi de restrictions, les Français pourront à nouveau se déplacer sur tout le territoire national et sans attestation
  • Le nombre de patients en réanimation (les cas les plus graves) était lui de 2.896 lundi, contre 2.861 dimanche

PARIS: Bis repetita: la France sort mardi d'un deuxième confinement qui laissera la place à un couvre-feu de 20 heures à 6 heures, sauf pour le réveillon de Noël, sur fond de tension avec le monde de la culture. 

Le Premier ministre Jean Castex sera l'invité de la radio Europe 1 à 8H15.  

Après un mois et demi de restrictions, les Français pourront à nouveau se déplacer sur tout le territoire national et sans attestation (sauf s'ils se déplacent pendant le couvre-feu pour des raisons impératives, dont le travail). 

Face à une crise sanitaire dont la sortie s'avère bien plus difficile que prévu, avec des indicateurs (nouveaux cas, hospitalisations etc.) qui stagnent depuis plusieurs jours, un couvre-feu strict allant de 20 heures à six heures le matin prendra le relais du confinement. 

Seule exception: les déplacements seront autorisés la nuit de Noël, même s'il est recommandé aux Français de ne pas se réunir à « plus de six adultes à la fois ». Il faudra en revanche rester chez soi le 31 décembre, car le réveillon du Nouvel An « concentre tous les ingrédients d’un rebond épidémique », expliquait Jean Castex la semaine dernière. 

La culture appelle à manifester  

Malgré des airs de déjà vu, ce déconfinement est très différent de celui de mai dernier. Cette fois, théâtres, salles de spectacle, cinémas, musées, ou encore tribunes de stade, resteront fermés, au moins jusqu'au 7 janvier. 

Une décision justifiée par le fait « d’éviter d'accroître les flux, les concentrations, les brassages de public », mais qui a provoqué la colère du monde de la culture. 

Les professionnels et syndicats du monde de la culture dénoncent une mise à mort du secteur et réclament la réouverture de tous les lieux culturels: pour se faire entendre, ils organisent plusieurs rassemblements dans toute la France. 

A Paris, le rendez-vous a été fixé à midi Place de la Bastille par la CGT Spectacle, qui appelle les salariés du spectacle, du cinéma et de l'audiovisuel à dénoncer la « politique du yoyo du gouvernement ». 

Un autre rassemblement, en fin de journée, est prévu devant le Théâtre de l'Atelier (à Montmartre), à l'initiative des acteurs Jacques Weber, Audrey Bonnet et François Morel. 

Un combat qui est aussi mené devant les tribunaux: syndicats et artistes ont annoncé saisir le Conseil d’Etat, via un « référé liberté », une procédure d'urgence, comme ont pu le faire ces dernières semaines les professionnels de la restauration, ou bien le secteur du ski.  

Un appel à soutenir ce recours a d'ailleurs été relayé par plusieurs centaines de directeurs et directrices de théâtres et compagnies à travers la France. 

Dépistages massifs  

Sur le front épidémique, les chiffres stagnent. 

Si les nouveaux cas positifs de Covid-19 sont descendus à 3.063 sur 24 heures selon les chiffres publiés lundi, il faut rappeler que cet indicateur connait un creux tous les débuts de semaine en raison de la fermeture de labos le dimanche. La veille, le nombre de cas dépassait les 11.000, bien au-delà de l'objectif des 5.000 cas quotidiens fixé par l'exécutif. 

Le nombre de patients en réanimation (les cas les plus graves) était lui de 2.896 lundi, contre 2.861 dimanche. Et les hôpitaux comptaient 25.449 patients atteints du Covid-19, soit quelque 200 malades de plus que la veille. 

En ce début de semaine, la France s'est lancée dans une stratégie de dépistage massif ciblé sur quatre agglomérations, et qui a débuté avec Le Havre (Seine-Maritime) et Charleville-Mézières (Ardennes). Deux autres territoires suivront en janvier: Roubaix (Nord) et Saint-Etienne (Loire). 

Côté économie, la Banque de France prévoit que le pays mettra un peu plus de temps que prévu pour effacer les effets de la crise, avec une reprise de l'activité qui sera progressive en 2021, après le choc historique subi cette année. L'économie ne devrait retrouver son niveau d'avant-crise que mi-2022, avance la Banque de France, qui s'appuie sur l'hypothèse d'une poursuite de l'épidémie, avant un déploiement généralisé des vaccins fin 2021. 


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.