Zimbabwe : l'opposition conteste et revendique la victoire à la présidentielle

Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, lors d'une conférence de presse à la State House à Harare, le 27 août 2023. (AFP).
Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, lors d'une conférence de presse à la State House à Harare, le 27 août 2023. (AFP).
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Publié le Lundi 28 août 2023

Zimbabwe : l'opposition conteste et revendique la victoire à la présidentielle

  • «Nous avons démontré que nous sommes une démocratie mature», a affirmé le chef d'Etat de 80 ans, reconduit pour un second mandat
  • Plus tôt dans la semaine, les observateurs de l'Union européenne, d'Afrique australe (SADC) et des pays du Commonwealth ont unanimement mis en doute la régularité du scrutin

HARARE: Le chef de d'opposition au Zimbabwe, Nelson Chamisa, a contesté dimanche la réélection officiellement annoncée la veille du président sortant Emmerson Mnangagwa et a revendiqué la victoire, à l'issue d'un scrutin aux nombreux dysfonctionnements, dont la régularité a été mise en cause.

M. Mnangagwa a été reconduit pour un second mandat avec 52,6% des suffrages exprimés, contre 44% en faveur de M. Chamisa, selon les résultats annoncés tard samedi par la commission électorale. L'opposition avait immédiatement affirmé ne pas avoir entériné ces résultats "faussés".

"Nous avons gagné cette élection. Nous sommes les leaders. Nous sommes même surpris que Mnangagwa ait été déclaré vainqueur (...) Nous avons les vrais résultats", a déclaré M. Chamisa, un avocat et pasteur de 45 ans, au cours d'une conférence de presse dimanche à Harare.

Les Zimbabwéens se sont rendus aux urnes mercredi et jeudi pour choisir leur président et leurs députés. La bataille opposait principalement la Zanu-PF au pouvoir depuis l'indépendance en 1980 et la Coalition des citoyens pour le changement (CCC) de M. Chamisa, le plus grand parti d'opposition.

"Nous savions que nous allions participer à des élections entachées d'irrégularités. Nous avons une liste électorale incorrecte, un découpage des circonscriptions bancal. Le scrutin a été entaché d'anomalies. L'environnement électoral était biaisé", a énuméré l'opposant.

Emmerson Mnangagwa, qui s'est exprimé plus tôt dans la journée du palais présidentiel, a défié ceux contestant sa réélection d'aller en justice : "Ceux qui estiment que la course ne s'est pas déroulée correctement doivent savoir où aller".

Vie meilleure 

Les défaillances pendant le vote, comme le manque de bulletins dans les bureaux, se sont multipliées en particulier à Harare, un bastion de l'opposition. Le scrutin, dont la clôture était prévue pour mercredi soir, avait dû être prolongé le lendemain.

Les observateurs internationaux ont souligné de "graves problèmes" et la violation de "nombreuses normes internationales" régissant des élections démocratiques, entachant la "transparence" du scrutin.

Selon les observateurs de l'Union européenne, d'Afrique australe (SADC) et des pays du Commonwealth, des électeurs étaient introuvables sur les listes. D'autres ont été la cible d'intimidations dans les bureaux. Le vote s'est malgré tout déroulé dans un contexte "calme et pacifique", ont-ils souligné.

Réaffirmant l'"indépendance et la souveraineté" du Zimbabwe, M. Mnangagwa a mis en garde contre les critiques.

"En tant qu'État souverain, nous demandons à nos invités de respecter nos institutions nationales", a-t-il dit, préférant porter l'attention sur "l'énorme participation à l'exercice de ce droit sacré qu'est le vote". Près de 69% des inscrits se sont rendus aux urnes.

Dans un communiqué, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "préoccupé par les arrestations d'observateurs, les informations sur l'intimidation d'électeurs". Il a appelé les parties à "rejeter toute forme de violence" et à régler les différends de manière pacifique et "transparente" de manière à ce que le résultat du vote soit "un reflet véritable de la volonté du peuple".

Dans les rues de la capitale, au lendemain de l'annonce des résultats, certains lisaient les journaux quand d'autres laissaient parler leur désillusion.

"Les résultats ne sont pas bons, il y a quelque chose qui ne colle pas quelque part", est convaincu Godwell Gonye, interrogé par l'AFP.

Un peu plus loin, un autre avoue ne même pas avoir regardé les résultats de près. "Nous les acceptons tels qu'ils sont, c'est la décision de la majorité et nous la respectons", dit cet homme avec fatalisme.

Pourtant, Tinashe Gunda n'en démord pas, "ici nous attendons du changement, du développement et de la stabilité économique".

Pour remporter le scrutin, l'opposition comptait sur cet espoir de vie meilleure, face à une corruption rampante et des pénuries d'essence, de pain ou de médicaments, dans une économie sinistrée depuis une vingtaine d'années.

Mais déjà la campagne, dans ce pays longtemps dirigé d'une main de fer par le héros de la libération Robert Mugabe, écarté en 2017 par un coup d'Etat, avait été marquée par une répression sans nuance.

Le CCC a dénoncé l'interdiction de dizaines de meetings et des arrestations d'opposants, dans un pays déjà accablé par une longue histoire d'élections entachées d'irrégularités.

En 2018, M. Mnangagwa, successeur de Mugabe, avait été élu de justesse (50,8%). L'armée avait tiré sur des manifestants deux jours après le scrutin, faisant six morts.

M. Chamisa, déjà son adversaire à la présidentielle, avait sans succès contesté le résultat devant la justice.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.