Hyperinflation affolante au Zimbabwe, les pauvres trinquent

Une femme passe devant une rangée de maisons dans le canton de Kuwadzana à Harare le 23 mars 2022. Les produits d'épicerie achetés par des proches en Afrique du Sud sont livrés à des foyers assez chanceux pour avoir de la famille dans la diaspora. (AFP)
Une femme passe devant une rangée de maisons dans le canton de Kuwadzana à Harare le 23 mars 2022. Les produits d'épicerie achetés par des proches en Afrique du Sud sont livrés à des foyers assez chanceux pour avoir de la famille dans la diaspora. (AFP)
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Publié le Dimanche 10 juillet 2022

Hyperinflation affolante au Zimbabwe, les pauvres trinquent

  • L'actuel président Emmerson Mnangagwa a succédé à Mugabe lors d'un coup d'État en 2017, s'engageant à redresser l'économie moribonde
  • Le pays d'Afrique australe a le taux d'inflation le plus élevé au monde

HARARE, Zimbabwe : L'hyperinflation attaque les revenus au Zimbabwe. Emina Chishangwe ne sait plus quand elle a mangé de la viande pour la dernière fois. «C'est devenu un luxe», dit cette femme de 57 ans qui tient un petit étal de légumes près de Harare.

Le pays d'Afrique australe a le taux d'inflation le plus élevé au monde. Et pour Steve Hanke, professeur d'économie à l'université américaine Johns Hopkins, cela ne pourra être corrigé que par l'adoption totale du dollar américain.

La situation s'est aggravée cette année. L'invasion de l'Ukraine par la Russie, conjuguée au marché noir des devises, a fait chuter la valeur du dollar zimbabwéen.

«Le marché parallèle est en grande partie responsable de l'inflation galopante», explique Joseph Mverecha, économiste en chef d'AgriBank.

L'économie du pays est plombée depuis une vingtaine d'années, marquée par des pénuries d'argent et de nourriture. Méfiants, les gens ont troqué leur argent liquide contre des dollars américains, faisant chuter encore la monnaie locale.

L'inflation a atteint 191,6% en juin, contre 60% au début de l'année.

Cinq kilos de pilons de poulet valent désormais 65,22 dollars (64 euros), soit l'équivalent du salaire mensuel moyen d'un fonctionnaire.

Mme Chishangwe et ses deux fils adultes, qui vivent à Chitungwiza, cité dortoir pauvre au sud de la capitale, font deux repas quotidiens au lieu de trois, à base d'épaisse bouillie de maïs et de chou frisé ou de minuscules sardines séchées.

- L'angoisse -

Le prix du carburant a obligé Edwin Matsvai à passer d'un 4x4 à un modèle plus économique. Ses amis se sont moqués, «mais maintenant, certains envisagent de faire pareil», raconte ce vendeur chez un concessionnaire.

Le litre d'essence est passé de 1,41 dollar en janvier à 1,77 dollar ce mois-ci.

Les Zimbabwéens ont survécu aux pires difficultés en 2008 lorsque, face à l'inflation, la banque centrale a dû émettre un billet de mille milliards de dollars locaux.

Pour la psychiatre Isabel Chinoperekwei, qui a un cabinet privé à Harare, l'écart croissant entre revenus et coût de la vie a des répercussions : «Je vois beaucoup de personnes que ce contexte accable, entre dépression, troubles anxieux et abus d'alcool».

Beaucoup accusent le gouvernement. «Les vieux nous ont laissé tomber», dit Edwin Matsvai. «S'ils ne font pas quelque chose rapidement pour l'économie, ça va leur coûter cher» aux élections prévues l'an prochain.

Déjà, lors de législatives partielles en mars, le parti Zanu-PF au pouvoir a perdu du terrain face à la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), parti d'opposition formé trois mois plus tôt.

- Confiance perdue -

Selon plusieurs experts, le paysage actuel ressemble furieusement à la crise ayant précédé les élections de 2008, au cours desquelles l'ex-dirigeant Robert Mugabe faillit perdre le pouvoir.

«Les gens qui gagnent des salaires de misère, les chômeurs et tous ceux qui ressentent les effets de la hausse du coût de la vie ont perdu confiance dans le Zanu-PF», résume Takavafira Zhou, politologue à l'université de Masvingo. Ils espèrent «un nouveau gouvernement qui leur permettrait de souffler».

La Zanu-PF est au pouvoir depuis 1980, quand le régime colonial britannique a pris fin. L'actuel président Emmerson Mnangagwa a succédé à Mugabe lors d'un coup d'État en 2017, s'engageant à redresser l'économie moribonde.

Le risque électoral pousse désormais le Zanu-PF à des «mesures frénétiques» pour freiner la hausse des prix qui paupérise encore davantage des millions de gens, affirme l'économiste Prosper Chitambara.

«Il n'y a pas un parti au pouvoir dans le monde qui s'en sort dans un environnement d'inflation chronique élevée», relève le chercheur.

Le mois dernier, le ministre des Finances Mthuli Ncube a annoncé des mesures monétaires, notamment le maintien du double usage du dollar américain, adopté après l'hyperinflation de 2008, et du dollar zimbabwéen, réintroduit en 2019.

Les taux d'intérêt minimaux ont plus que doublé pour atteindre 200% la semaine dernière. Le pays introduit aussi des pièces d'or «comme réserve de valeur» à partir du 25 juillet.

Mais ces mesures concernent les riches, non «les citoyens ordinaires, ceux qui luttent et vivent au jour le jour», note l'économiste.


Vision 2030 : Un tournant transformateur pour les femmes à l’honneur lors d’une conférence mondiale à New York

De gauche à droite : Einas Al-Eisa, Dr Maimoonah Al-Khalil, Prof. Hanan Al-Ahmadi, et Princesse Lamia bint Majid. (Fourni)
De gauche à droite : Einas Al-Eisa, Dr Maimoonah Al-Khalil, Prof. Hanan Al-Ahmadi, et Princesse Lamia bint Majid. (Fourni)
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  • D'éminentes femmes saoudiennes ont partagé leurs expériences et leurs points de vue lors d'un événement organisé en marge de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies
  • Le Royaume est à l'avant-garde d'une révolution sociale qui façonne l'avenir des femmes dans la région et dans le monde, selon la commission

NEW YORK : La 69e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies à New York a offert une plateforme remarquable pour mettre en lumière les progrès spectaculaires de l'Arabie saoudite en matière d'égalité des sexes et d'autonomisation des femmes.

Un événement parallèle de haut niveau, intitulé "De la vision à la réalité : L'histoire de l'autonomisation des femmes en Arabie saoudite", a permis de retracer le parcours transformateur du pays au cours de la dernière décennie, en offrant un compte rendu inspirant des progrès, des défis et des aspirations.

Cet évènement a été composé d'un groupe diversifié de femmes leaders qui ont été à l'avant-garde des réformes et des initiatives du Royaume pour faire avancer les droits des femmes dans différents secteurs.

Ces éminentes personnalités ont partagé leurs expériences personnelles, réfléchi aux changements décisifs dans le paysage sociopolitique et célébré les étapes importantes franchies par les femmes saoudiennes dans le cadre de la Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane, un plan directeur national pour le développement futur.

L'une des voix clés de la conversation, le professeur Hanan Al-Ahmadi, présidente adjointe du Conseil de la Choura, a souligné les efforts législatifs et les changements structurels qui ont permis aux femmes de s'émanciper au sein de la sphère politique.

Le conseil, organe législatif de l'Arabie saoudite, a joué un rôle essentiel dans l'élaboration de politiques qui ont un impact direct sur la participation des femmes à la vie publique.

Maimoonah Al-Khalil, secrétaire générale du Conseil des affaires familiales, a évoqué l'approche fondée sur les données de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, qui évalue constamment les progrès en temps réel pour s'assurer que l'émancipation des femmes progresse à un rythme accéléré.

Avec une participation des femmes à la population active qui est passée de 17% à 36% depuis 2016, et un taux de chômage des femmes qui a chuté de 34% à 13,6%, l'Arabie saoudite dépasse ses objectifs avant l'échéance de 2030.

Le pourcentage de femmes occupant des postes de direction, en particulier dans les domaines des STIM, a également connu une croissance significative, soulignant la profondeur de la transformation sociétale en cours.

Mme Al-Khalil a souligné que ces réformes, qui sont profondément ancrées dans les valeurs et la culture de l'Arabie saoudite, ont conduit à une économie florissante et diversifiée dans laquelle les femmes contribuent non seulement à l'éducation et aux soins de santé, mais aussi en tant qu'entrepreneuses et personnalités indépendantes et dirigeantes dans de nouvelles industries de haute technologie.

Réfléchissant aux changements socioculturels plus larges qui se produisent dans le Royaume, la professeure Einas Al-Eisa, présidente de l'université Princesse Noura bent Abdul Rahmane, a fait part de son parcours personnel en tant que femme en Arabie saoudite avant les réformes. Elle a parlé franchement des difficultés auxquelles les femmes étaient confrontées pour atteindre leurs objectifs dans le passé, alors que leurs efforts étaient souvent perçus comme vains.

Toutefois, avec l'introduction de la Vision 2030, ce sentiment a radicalement changé. "La confiance accordée aux femmes a donné des résultats magnifiques", a-t-elle déclaré, soulignant que la clé du succès ne réside pas seulement dans le travail acharné, mais aussi dans le soutien et la confiance du système et de la société dans son ensemble.

Les réformes mises en œuvre dans le cadre de la Vision 2030 ne sont pas seulement considérées comme importantes au sein du Royaume, elles suscitent également un grand intérêt à l’échelle mondiale.

L'engagement politique et économique croissant de l'Arabie saoudite, y compris la nomination de femmes en tant qu'ambassadrices et ministres, crée un effet d'entraînement qui encourage d'autres nations de la région et au-delà à suivre cet exemple.

Le Royaume est à l'avant-garde d'une révolution culturelle et sociale qui façonne l'avenir des femmes dans le pays, ont conclu les panélistes.

De l'éducation aux soins de santé, en passant par la politique et les affaires, les femmes occupent de plus en plus des espaces que l'on croyait hors de portée. Pourtant, comme l'a souligné Mme Al-Khalil, le travail est loin d'être terminé.

"Le ciel est la limite", a-t-elle déclaré, reflétant l'esprit ambitieux de l'Arabie saoudite dans sa marche vers l'égalité, l'autonomisation et le progrès.

Les panélistes ont également expliqué que les progrès réalisés par les femmes saoudiennes au cours de la dernière décennie constituent un exemple puissant de ce qui peut être réalisé lorsque la volonté politique, la transformation de la société et l'engagement en faveur de l'éducation et de l'inclusion économique se rejoignent.

Avec la Vision 2030 qui continue à façonner l'avenir du pays, l'histoire de l'autonomisation des femmes en Arabie saoudite est loin d'être terminée - elle ne fait que commencer.

Mme Al-Ahmadi a expliqué comment les femmes ont gagné du terrain au sein du conseil, qui compte désormais 30 membres féminins, soit une représentation de 20% imposée par la législation. Grâce à cette présence accrue, le conseil a proposé plus de 200 résolutions axées sur l'émancipation des femmes, couvrant un large éventail de domaines allant des soins de santé à l'emploi.

Ce changement législatif s'inscrit dans le cadre d'un effort plus large visant à permettre aux femmes d'occuper des postes de direction dans tous les secteurs. Comme l'a souligné Mme Al-Ahmadi, l'Arabie saoudite compte aujourd'hui des ambassadrices, des vice-ministres et des dirigeantes de haut rang dans diverses agences gouvernementales, ce qui témoigne de l'engagement du pays en faveur de nominations fondées sur le mérite, où les qualifications, plutôt que le sexe, sont la principale considération.

"Le nombre n'est peut-être pas celui que nous souhaiterions. Cependant, nous nous concentrons sur les compétences et les qualifications", a-t-elle précisé.

"Nous ne voulons pas que la présence des femmes aux postes de direction soit une simple présence symbolique. Les femmes dirigeantes doivent avoir un impact. Je pense que c'est là l'objectif de l'Arabie saoudite, et c'est pourquoi nous avons tant de dirigeants éminents. Et le ciel est la limite", a-t-elle souligné.

La princesse Lamia bent Majid, secrétaire générale d'Alwaleed Philanthropies, a montré comment la philanthropie a joué un rôle crucial dans la promotion de l'émancipation des femmes, tant en Arabie saoudite que dans le reste du monde.

La fondation, qui opère dans plus de 180 pays, s'est concentrée sur des initiatives visant à renforcer l'autonomie des femmes par l'éducation, la sensibilisation aux droits juridiques et les opportunités économiques.

La princesse Lamia est personnellement fière du projet Wa'iya de la fondation, lancé en 2013 pour sensibiliser les femmes saoudiennes à leurs droits. Grâce à cette initiative, plus de 12 000 femmes ont été sensibilisées, et 2 200 avocates ont été habilitées à fournir des services juridiques bénévoles.

En outre, le projet "Craftswomanship" de la fondation - le "propre bébé" de la princesse Lamia, comme elle l'a appelé - a formé plus de 3 500 femmes artisans, les reliant aux marchés mondiaux et leur fournissant des moyens de subsistance durables.

"Ce sont des femmes qui préservent vraiment notre culture, qui prennent soin de notre histoire et de nos traditions, et ce qui est amusant, c'est qu'elles ne comprennent pas l'importance du travail qu'elles font pour la communauté et pour notre vision et notre perspective", a déclaré la princesse Lamia.

"Lorsque la Vision 2030 a été présentée, notre visionnaire, le prince Mohammed ben Salmane, a souligné l'importance de cette culture et la manière dont elle peut constituer la puissance douce la plus puissante au monde. Nous n'avons donc pas réfléchi à deux fois et nous avons pris cette initiative", s’est-elle félicitée.  

Ces projets reflètent un mouvement plus large au sein de l'Arabie saoudite pour embrasser les contributions des femmes à la culture et à la société, a déclaré la princesse Lamia, un changement qui a été soutenu par l'accent mis par Vision 2030 sur la diversification économique et la croissance inclusive.

Le professeur Einas Al-Eisa, présidente de l'université Princesse Noura bint Abdul Rahman, la plus grande université féminine au monde, a donné un aperçu convaincant de la façon dont l'éducation est devenue un moteur essentiel de l'autonomisation des femmes.

Historiquement, les femmes saoudiennes ont devancé les hommes sur le plan académique, avec des taux d'inscription plus élevés dans les écoles et les universités. Cependant, malgré ces réalisations, les femmes ont dû faire face à d'importants obstacles pour passer de l'éducation à la vie active.

L'arrivée de la Vision 2030 a apporté un changement radical à cet égard, en offrant aux femmes de plus grandes opportunités dans des secteurs traditionnellement dominés par les hommes. Comme l'a expliqué Mme Al-Eisa, l'accent mis par Vision 2030 sur la participation active des femmes à la main-d'œuvre, ainsi que des réformes telles que l'aide à la garde d'enfants et des conditions de travail flexibles, ont permis aux femmes d'entrer dans des secteurs divers tels que les soins de santé, les TIC et l'énergie. La représentation des femmes dans le secteur des TIC en Arabie saoudite est notamment passée de 7% à 35%, et le pays compte désormais des écoles d'ingénieurs et des établissements mixtes dirigés par des femmes.

Maimoonah Al-Khalil, secrétaire générale du Conseil des affaires familiales, a évoqué l'approche fondée sur les données de Saudi Vision 2030, qui évalue constamment les progrès en temps réel pour s'assurer que l'autonomisation des femmes progresse à un rythme accéléré.

Avec une participation des femmes à la population active qui est passée de 17 % à 36 % depuis 2016, et un taux de chômage des femmes qui a chuté de 34 % à 13,6 %, l'Arabie saoudite dépasse ses objectifs avant l'échéance de 2030.

Le pourcentage de femmes occupant des postes de direction, en particulier dans les domaines des STIM, a également connu une croissance significative, soulignant la profondeur de la transformation sociétale en cours.

Mme Al-Khalil a souligné que ces réformes, qui sont profondément ancrées dans les valeurs et la culture de l'Arabie saoudite, ont conduit à une économie florissante et diversifiée dans laquelle les femmes contribuent non seulement à l'éducation et aux soins de santé, mais aussi en tant qu'entrepreneuses, indépendantes et dirigeantes dans de nouvelles industries de haute technologie.

Réfléchissant aux changements socioculturels plus larges qui se produisent dans le Royaume, Mme Al-Eisa a fait part de son parcours personnel en tant que femme en Arabie saoudite avant les réformes. Elle a parlé franchement des difficultés rencontrées par les femmes pour atteindre leurs objectifs dans le passé, alors que leurs efforts étaient souvent perçus comme vains.

Toutefois, avec l'introduction de la Vision 2030, ce sentiment a radicalement changé. "La confiance accordée aux femmes a donné des résultats magnifiques", a-t-elle déclaré, soulignant que la clé du succès ne réside pas seulement dans le travail acharné, mais aussi dans le soutien et la confiance du système et de la société dans son ensemble.

Les réformes mises en œuvre dans le cadre de la Vision 2030 ne sont pas seulement considérées comme importantes au sein du Royaume, elles font également des vagues au niveau mondial.

L'engagement politique et économique croissant de l'Arabie saoudite, y compris la nomination de femmes en tant qu'ambassadrices et ministres, crée un effet d'entraînement qui incite d'autres nations de la région et au-delà à suivre cet exemple.

Le Royaume est à l'avant-garde d'une révolution culturelle et sociale qui façonne l'avenir des femmes dans le pays, ont conclu les panélistes.

De l'éducation aux soins de santé, en passant par la politique et les affaires, les femmes occupent de plus en plus des espaces que l'on croyait hors de portée. Pourtant, comme l'a souligné Mme Al-Khalil, le travail est loin d'être terminé.

"Le ciel est la limite", a-t-elle déclaré, reflétant l'esprit ambitieux de l'Arabie saoudite dans sa marche vers l'égalité, l'autonomisation et le progrès.

Les panélistes ont déclaré que les progrès accomplis par les femmes saoudiennes au cours de la dernière décennie constituent un exemple puissant de ce qui peut être réalisé lorsque la volonté politique, la transformation de la société et l'engagement en faveur de l'éducation et de l'inclusion économique se rejoignent.

Avec la Vision 2030 qui continue à guider l'avenir du pays, l'histoire de l'autonomisation des femmes en Arabie saoudite est loin d'être terminée - elle ne fait que commencer.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Musk affirme que Tesla va "doubler" sa production aux Etats-Unis d'ici deux ans

Un Tesla Cybertruck est garé sur le portique sud de la Maison Blanche le 11 mars 2025 à Washington, DC. (AFP)
Un Tesla Cybertruck est garé sur le portique sud de la Maison Blanche le 11 mars 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • Elon Musk, patron du constructeur automobile Tesla, a indiqué mardi en présence du président américain Donald Trump qu'il comptait "doubler" d'ici deux ans la production de véhicules électriques de son groupe aux Etats-Unis
  • La Maison Blanche s'est transformée en boutique Tesla éphémère mardi à l'initiative de Donald Trump

WASHINGTON: Elon Musk, patron du constructeur automobile Tesla, a indiqué mardi en présence du président américain Donald Trump qu'il comptait "doubler" d'ici deux ans la production de véhicules électriques de son groupe aux Etats-Unis.

"Je veux dire, dans le cadre des grandes politiques du président Trump et de son administration, et en guise d'acte de foi envers l'Amérique, Tesla va doubler sa production aux Etats-Unis dans les deux prochaines années", a déclaré M. Musk, proche conseiller du président républicain.

La Maison Blanche s'est transformée en boutique Tesla éphémère mardi à l'initiative de Donald Trump, qui a manifesté de manière très ostensible son soutien à Elon Musk.

"Je vais en acheter une" parce que c'est "un très bon produit" et parce que qu'Elon Musk a été "traité de manière très injuste", a relevé le président, faisant référence aux vicissitudes du constructeur depuis que son propriétaire s'est rapproché de lui pendant la campagne.

Les prises de position d'Elon Musk ont refroidi certains acheteurs même s'il reste difficile d'évaluer à quel point le milliardaire et son soutien à l'extrême droite européenne ont pu effrayer de potentiels clients de Tesla. Des appels au boycott ont été lancés ces dernières semaines.

L'action Tesla a plongé de 15% sur la seule séance de lundi à la Bourse de New York - sa pire performance quotidienne depuis 2020. Sa valorisation a été divisée par deux depuis décembre, à environ 700 milliards de dollars. Mardi, elle a terminé en hausse de 3,79%.

- Ventes en berne -

Le groupe a publié des résultats inférieurs aux attentes pour le quatrième trimestre 2024, avec une fonte de 71% du résultat net sur un an et une progression d'à peine 2% de son chiffre d'affaires.

Pire, sur l'ensemble de l'année, ses ventes mondiales ont reculé pour la première fois de son histoire (-1% à 1,79 million) alors que Tesla avait anticipé une "légère augmentation". Il reste numéro un mondial mais il est talonné de près par le Chinois BYD, et les concurrents se multiplie.

Le début de l'année s'avère tout aussi problématique avec des ventes en berne dans de nombreux marchés, comme en Chine (-49% en février) ou en Europe où les ventes de Tesla ont été divisées par deux en début d'année tandis que les ventes de véhicules électriques y bondissaient de 34%.

En février, sur un an, elles ont chuté de 26% en France et de 76% en Allemagne.

Des véhicules et des stations de recharge ont été incendiés.

Elon Musk a également confirmé mardi le lancement de la production à grande échelle du Cybercab dans l'usine géante du Texas en 2026, calendrier qu'il avait explicité lors de la présentation des résultats annuels de Tesla le 29 janvier.

Il avait précisé que le robotaxi, dévoilé le 10 octobre 2024 lors d'une présentation dans des studios de cinéma de Los Angeles, devait commencer à circuler dans les rues d'Austin (Texas) dès le mois de juin.

"La production du Cybercab commence au Texas l'an prochain, et il a une conduite autonome", a relevé mardi M. Musk. "Nous avons tellement confiance en la conduite autonome qu'il n'aura carrément pas de volant, il n'aura pas de pédale". "Soit il sera en conduite autonome, soit il n'y aura pas de conduite du tout", a-t-il insisté.


Djeddah: L'Ukraine accepte un cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie, les États-Unis reprennent l'échange de renseignements avec Kiev

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio (à gauche) et le conseiller américain à la sécurité nationale Mike Waltz (à droite) s'adressent aux médias après avoir rencontré une délégation ukrainienne à Djeddah. (AFP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio (à gauche) et le conseiller américain à la sécurité nationale Mike Waltz (à droite) s'adressent aux médias après avoir rencontré une délégation ukrainienne à Djeddah. (AFP)
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  • Les entretiens se sont déroulés sous la direction du prince héritier et en présence du ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane
  • Ces entretiens s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par le Royaume pour résoudre la crise en Ukraine, grâce à des relations équilibrées avec les différentes parties

DJEDDAH : Des pourparlers entre les Etats-Unis et l'Ukraine visant à mettre fin à la guerre avec la Russie ont eu lieu mardi à Djeddah, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

L'administration du président américain Donald Trump a accepté de lever sa suspension de l'aide militaire et du partage de renseignements pour l'Ukraine, et Kiev a signalé qu'elle était ouverte à un cessez-le-feu de 30 jours dans la guerre avec la Russie, sous réserve de l'accord de Moscou, ont déclaré des responsables américains et ukrainiens à l'issue des pourparlers.

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré que les États-Unis présenteraient l'offre de cessez-le-feu au Kremlin.

"Nous allons leur dire ce qui est sur la table. L'Ukraine est prête à arrêter les tirs et à commencer à parler. Et maintenant, ce sera à eux de dire oui ou non", a déclaré M. Rubio.

Les discussions ont eu lieu sous la direction du prince héritier Mohammed ben Salmane et en présence du ministre des affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane, et du ministre d'État et membre du Conseil des ministres, Musaed ben Mohammed Al-Aiban.
Les États-Unis étaient représentés par le secrétaire d'État Marco Rubio et le conseiller à la sécurité nationale Michael Waltz, tandis que l'Ukraine était représentée par le chef du bureau présidentiel ukrainien Andriy Yermak, le ministre ukrainien des affaires étrangères Andrii Sybiha et le ministre de la défense Rustem Umerov.

Ces entretiens s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par le Royaume pour résoudre la crise en Ukraine, grâce à ses relations équilibrées avec les différentes parties, et dans le cadre de ses efforts visant à renforcer la sécurité et la paix dans le monde, a déclaré SPA.

Elles sont basées sur la conviction de l'Arabie saoudite qu'il est important d'adhérer aux lois et aux normes internationales, et que le dialogue est le moyen le plus efficace de résoudre les différends et de rapprocher les points de vue, a ajouté SPA.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quitté le Royaume tôt mardi matin après avoir rencontré le prince héritier Mohammed ben Salmane lors d'une brève visite avant le début des pourparlers.

Après la réunion, l'Arabie saoudite a exprimé l'espoir que les efforts réussissent à mettre fin à la crise en Ukraine conformément au droit international et à la Charte des Nations unies, y compris le respect des principes de souveraineté et des frontières internationalement reconnues.

Kiev a remercié Riyad pour ses efforts en vue d'accueillir les pourparlers entre l'Ukraine et les États-Unis, ainsi que pour l'aide humanitaire et l'aide au développement fournies par le Royaume.

Voici le texte intégral de la déclaration conjointe américano-ukrainienne publiée à l'issue des discussions bilatérales qui se sont tenues mardi à Djeddah, en Arabie saoudite :

Aujourd'hui à Djeddah, en Arabie saoudite - sous la gracieuse hospitalité du prince héritier Mohammed ben Salmane - les États-Unis et l'Ukraine ont pris des mesures importantes pour restaurer une paix durable pour l'Ukraine.
Les représentants des deux nations ont salué la bravoure du peuple ukrainien dans la défense de sa nation et ont convenu qu'il était temps d'entamer un processus vers une paix durable.
La délégation ukrainienne a réitéré la forte gratitude du peuple ukrainien envers le président Trump, le Congrès américain et le peuple des États-Unis pour avoir rendu possible des progrès significatifs vers la paix.
L'Ukraine s'est déclarée prête à accepter la proposition américaine de promulguer un cessez-le-feu immédiat et provisoire de 30 jours, qui peut être prolongé par accord mutuel des parties, et qui est soumis à l'acceptation et à la mise en œuvre simultanée par la Fédération de Russie. Les États-Unis feront savoir à la Russie que la réciprocité russe est la clé de la paix.
Les États-Unis lèveront immédiatement la pause sur l'échange de renseignements et reprendront l'assistance à la sécurité de l'Ukraine.
Les délégations ont également discuté de l'importance des efforts d'aide humanitaire dans le cadre du processus de paix, en particulier pendant le cessez-le-feu susmentionné, y compris l'échange de prisonniers de guerre, la libération de détenus civils et le retour des enfants ukrainiens transférés de force.
Les deux délégations sont convenues de nommer leurs équipes de négociation et d'entamer immédiatement des négociations en vue d'une paix durable assurant la sécurité à long terme de l'Ukraine. Les États-Unis se sont engagés à discuter de ces propositions spécifiques avec les représentants de la Russie. La délégation ukrainienne a rappelé que les partenaires européens seront impliqués dans le processus de paix.
Enfin, les présidents des deux pays ont convenu de conclure dès que possible un accord global pour développer les ressources minérales essentielles de l'Ukraine afin de développer l'économie ukrainienne et de garantir la prospérité et la sécurité à long terme de l'Ukraine.

(Avec AP)