Le Brésil et l’Argentine saluent l’adhésion de nouveaux membres arabes au groupe des Brics

L’inclusion de l’Arabie saoudite et des EAU dans les Brics démontre que les deux pays souhaitent «renforcer leurs relations avec le monde entier», selon un historien. (AFP)
L’inclusion de l’Arabie saoudite et des EAU dans les Brics démontre que les deux pays souhaitent «renforcer leurs relations avec le monde entier», selon un historien. (AFP)
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Publié le Samedi 26 août 2023

Le Brésil et l’Argentine saluent l’adhésion de nouveaux membres arabes au groupe des Brics

  • L’Arabie saoudite, les EAU et l’Égypte figurent parmi les six pays invités à adhérer au groupe lors du sommet du groupe cette semaine
  • L’élargissement du bloc devrait stimuler le commerce entre les pays arabes et l’Amérique du Sud

SÃO PAULO: La nouvelle de l’adhésion de six nouveaux membres – dont trois nations arabes et l’Argentine – au groupe des Brics a été accueillie avec joie par les Argentins et les Brésiliens, en particulier par les membres des institutions qui encouragent le commerce avec le monde arabe.

Les deux pays sud-américains entretiennent des liens commerciaux étroits avec les pays arabes et participent à plusieurs projets communs avec certains d’entre eux depuis quelques années. Ils espèrent maintenant que leur participation commune aux Brics permettra d’approfondir leurs relations.

Jeudi, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a annoncé que les Brics, qui ont tenu leur 15e sommet cette semaine à Johannesburg, ont décidé d’inviter six pays à les rejoindre: l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU). L’adhésion à part entière devrait être effective en 2024.

Il s’agit de la première expansion en treize ans du groupe, fondé en 2009 par le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. L’Afrique du Sud a rejoint l’alliance un an plus tard.

Au cours de la dernière décennie, le bloc a mis en place un certain nombre d’initiatives visant à consolider son importance géopolitique, notamment la Nouvelle Banque de développement et le Fonds de réserve d’urgence des Brics.

Ces actions lui ont donné la réputation d’être non seulement un groupe composé de certaines des économies émergentes les plus importantes, mais aussi une alliance formée des principaux acteurs de ce que l’on appelle les «pays du Sud».

L’inclusion de l’Arabie saoudite et des EAU dans les Brics démontre que les deux pays souhaitent «renforcer leurs relations avec le monde entier», indique à Arab News l’historien Tufy Kairouz, expert des relations entre le Brésil et le monde arabe.

«Cette étape cruciale permettra de rapprocher le Mercosur des pays du Golfe», souligne-t-il, faisant référence au bloc commercial sud-américain créé en 1991. Les échanges commerciaux entre le Brésil et l’Arabie saoudite ont toujours été importants. En 2022, les importations brésiliennes en provenance d’Arabie saoudite – principalement des produits pétroliers – ont atteint 5,3 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro), et ses exportations vers le Royaume – principalement de la volaille et du bœuf halal, ainsi que d’autres produits de base – se sont élevées à 2,9 milliards de dollars.

Le volume des exportations brésiliennes vers les EAU a également augmenté ces derniers temps, atteignant un niveau record de 3,2 milliards de dollars en 2022. Malgré les difficultés économiques que connaît actuellement l’Égypte, «elle revêt une importance symbolique étant donné son rôle dans le mouvement des non-alignés dans les années 1960 et 1970, et c’est un marché important», explique M. Kairouz. En 2022, les exportations brésiliennes vers l’Égypte se sont élevées à 2,8 milliards de dollars.

«Le fait d’avoir invité ces nations arabes est une initiative majeure des Brics et contribue à améliorer les relations du Brésil avec le monde arabe», déclare à Arab News Ali Saifi, PDG de Cdial Halal, une société de certification halal au Brésil. «Le Brésil est le premier exportateur mondial de produits halal et entretient d’excellentes relations avec la Ligue arabe. Les choses ne peuvent que s’améliorer maintenant que nous serons ensemble dans le même bloc», ajoute-t-il. 

M. Saifi souligne que l’Arabie saoudite et les EAU ont des «dirigeants qui ont une vision du développement» et qui s’engagent dans de plus en plus de projets en Amérique du Sud, en particulier dans les domaines de l’énergie verte et des infrastructures. «Le Brésil doit continuer à être un partenaire proche de ces pays», poursuit-il.

Pour l’Argentine, confrontée à des problèmes financiers depuis quelques années, l’adhésion aux Brics n’est pas seulement importante sur le plan géopolitique, mais aussi sur le plan économique, note Mariela Cuadro, experte du Moyen-Orient et des pays du Sud et chercheuse au Conseil national de la recherche scientifique et technique de l’université nationale de San Martín, dans la banlieue de Buenos Aires.

«C’est un bloc qui permet à l’Argentine de nouer des liens avec de nouveaux pays et de consolider son identité en tant que membre des pays du Sud», indique-t-elle à Arab News. Les Brics peuvent également servir de forum où les autorités et les fonctionnaires «pourront se rencontrer face à face et ouvrir de nouvelles possibilités de commerce», ajoute Mme Cuadro.

L’année dernière, les échanges commerciaux entre les EAU et l’Argentine ont atteint 1,8 milliard de dollars. Les exportations argentines vers l’Arabie saoudite se sont élevées à 1,1 milliard de dollars, avec un volume d’importations presque équivalent.

«Les Brics représentent un nouveau paradigme pour la croissance économique et le commerce», explique à Arab News Alfredo Abboud, secrétaire général de la Chambre argentine de commerce et de services pour les EAU. 

Il estime que de nouvelles opportunités commerciales seront créées au sein du groupe, «qui rassemble des pays dont le territoire, la population et le produit intérieur brut sont importants et qui sont aussi des producteurs alimentaires de premier plan».

«Je suis très enthousiaste à l’idée d’inclure l’Arabie saoudite, les EAU et l’Égypte. C’est un nouveau scénario mondial et l’Argentine doit en faire partie», conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les semences céréalières tolérantes à la sécheresse, une alternative d'avenir au Maroc

Cette année, la production céréalière devrait être divisée par deux à 25 millions de quintaux contre 55,1 millions en 2023, poussant le pays vers davantage d'importations, selon la même source. (AFP).
Cette année, la production céréalière devrait être divisée par deux à 25 millions de quintaux contre 55,1 millions en 2023, poussant le pays vers davantage d'importations, selon la même source. (AFP).
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  • La petite localité rurale de Marchouch, à 70 kilomètres au sud-est de la capitale, abrite depuis 2013, sur une superficie de 120 hectares, une importante station expérimentale du Centre international de recherche agricole dans les zones arides (Icarda)
  • Les faibles précipitations ont réduit la surface emblavée de céréales de 3,7 millions en 2023 à 2,5 millions d'hectares prévus pour 2024, d'après la Banque centrale marocaine

MARCHOUCH: "Regardez ces beaux épis de blé", s'exclame fièrement le scientifique éthiopien Wuletaw Tadesse Degu, en inspectant un champ, près de Rabat, semé de graines supportant la sécheresse, devenues "essentielles" pour un pays menacé par les changements climatiques comme le Maroc.

La petite localité rurale de Marchouch, à 70 kilomètres au sud-est de la capitale, abrite depuis 2013, sur une superficie de 120 hectares, une importante station expérimentale du Centre international de recherche agricole dans les zones arides (Icarda) qui développe des variétés, notamment céréalières, résilientes aux aléas climatiques.

Ses champs de blé et d'orge, verdoyants et aux épis garnis, contrastent avec la situation critique du pays où la saison agricole est compromise par une sixième année consécutive de sécheresse.

Les faibles précipitations ont réduit la surface emblavée de céréales de 3,7 millions en 2023 à 2,5 millions d'hectares prévus pour 2024, d'après la Banque centrale marocaine.

Cette année, la production céréalière devrait être divisée par deux à 25 millions de quintaux contre 55,1 millions en 2023, poussant le pays vers davantage d'importations, selon la même source.

"La différence de qualité entre notre terrain et ceux d'autres agriculteurs est frappante. Il devient essentiel d'adopter les graines résilientes et de les déployer rapidement", explique à l'AFP M. Tadesse, à la tête du programme d'amélioration du blé tendre de l'Icarda, qui dispose de six laboratoires et une banque de gènes à Rabat.

Potentiel 

Selon l'expert éthiopien, le potentiel de ces variétés réside également dans l'amélioration du rendement: en 2023, la productivité céréalière était en moyenne d'une à deux tonnes par hectare au Maroc.

A Marchouch, elle a été de quatre tonnes par hectare avec seulement 200 millimètres de pluies --la moitié de ce que reçoit la région en temps normal--, grâce aux variétés résistantes à la sécheresse mais aussi à une gestion agricole optimale: choix du moment idoine pour semer, quantités adaptées et recours exceptionnel à l'irrigation (10 mm d'eau sur une partie des 120 hectares).

La production d'orge est elle montée de 1,5 tonne à deux tonnes par hectare avec des variétés résilientes dans des conditions climatiques sévères, souligne Miguel Sanchez Garcia, spécialiste d'amélioration d'orge à l'Icarda.

Un potentiel énorme qui suscite l'intérêt dans le monde.

Pour le blé seul, plus de 300 lignées prometteuses, développées principalement au Maroc grâce au croisement et transfert de gènes à partir de graines de blé sauvage et d'ancêtres du blé, sont envoyées chaque année à 90 programmes nationaux de création variétale dans le monde, indique Ahmed Amri, chercheur en ressources génétiques de l'Icarda.

Ce centre de recherche agricole est présent dans 17 pays d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie centrale.

Ces lignées prometteuses sont testées localement, au moins sur trois ans, et les plus performantes sont mises sur le marché. Au cours des dix dernières années, plus de 70 variétés de blé issues des recherches de l'Icarda ont été enregistrées dans plusieurs pays.

« Lenteur du système »

L'année dernière, le royaume a homologué six nouvelles variétés de blé et d'orge mais elles ne sont pas encore parvenues aux agriculteurs faute d'un système de multiplication et de distribution des graines "efficient", selon les chercheurs de l'Icarda.

Une fois les graines homologuées, elles sont mises en concurrence pour le droit de multiplication puis une fois qu'une entreprise a acquis ce droit, le processus prend cinq ans.

"Il y a une lenteur du système de certification de la semence qu'il faudrait revoir rapidement", concède Moha Ferrahi, chef du département amélioration de l'Institut national de la recherche agronomique.

Le responsable marocain déplore aussi le peu d'implication du secteur privé qui préfère acheter "des graines étrangères pour avoir un retour sur investissement rapide alors que ces graines ne sont pas adaptées aux conditions climatiques du Maroc".

Un manque à gagner important pour le royaume, en proie à des sécheresses successives, où un Marocain consomme en moyenne 200 kg de blé par an, soit trois fois plus que la moyenne mondiale, selon des données officielles.

"Contrairement à des pays comme l'Egypte ou l'Ethiopie, le Maroc a choisi la libéralisation du marché", note M. Amri, convaincu que ces lacunes seront rattrapées par le programme agricole national "Génération green 2020-2030", avec l'adoption renforcée des nouvelles variétés résilientes.


BlackRock et le PIF lancent une plate-forme de gestion d’investissements multi-actifs à Riyad

BlackRock Riyadh Investment Management englobera des stratégies d’investissement pour un éventail de classes d’actifs. (Photo fournie)
BlackRock Riyadh Investment Management englobera des stratégies d’investissement pour un éventail de classes d’actifs. (Photo fournie)
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  • Larry Fink, PDG de BlackRock, déclare: «Nous sommes ravis d’exploiter le partenariat approfondi que nous avons développé avec le PIF au fil de ces nombreuses années»
  • L’Arabie saoudite est devenue une destination de plus en plus attrayante pour les investissements internationaux à mesure que l’initiative Vision 2030 prend vie, selon Fink

RIYAD: BlackRock Arabie saoudite et le Fonds public d’investissement (PIF) ont signé, mardi, un protocole d’accord autorisant la première entité à établir une plate-forme d’investissement multi-actifs basée à Riyad

Il sera soutenu par un mandat d’investissement initial pouvant atteindre 5 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) du PIF, sous réserve de la réalisation des objectifs définis par les parties, indique un communiqué de presse. 

Les deux parties ont exprimé leur intention de créer BlackRock Riyadh Investment Management (Brim), qui englobera des stratégies d’investissement pour un éventail de classes d’actifs. Il devrait être dirigé par une équipe de gestion de portefeuille basée à Riyad et soutenu par la plate-forme mondiale de gestion d’actifs de BlackRock. 

Larry Fink, PDG de BlackRock, déclare: «Nous sommes ravis d’exploiter le partenariat approfondi que nous avons développé avec le PIF au fil de ces nombreuses années pour lancer cette première plate-forme de gestion d’investissements internationaux unique en son genre en Arabie saoudite.» 

«La croissance continue des marchés de capitaux du Royaume et la diversification de son secteur financier contribueront à la prospérité future de ses citoyens, à la compétitivité de ses entreprises et à la résilience de son économie.» 

L’Arabie saoudite est devenue une destination de plus en plus attrayante pour les investissements internationaux à mesure que l’initiative Vision 2030 prend vie, selon Fink. 

Il ajoute: «Nous sommes heureux d’offrir aux investisseurs du monde entier la possibilité de participer à cette aventure passionnante à long terme.» 

Yazeed al-Humied, gouverneur adjoint du PIF et responsable des investissements dans la région Mena, soutient: «La relation du PIF avec BlackRock est bien établie et se développe. Ce nouvel accord historique représente une avancée dans le travail du PIF visant à rendre le marché saoudien de l’investissement et de la gestion d’actifs plus diversifié et plus dynamique à l’échelle internationale.» 

Alors que l’Arabie saoudite continue de transformer son économie, le Brim cherchera à soutenir les investissements institutionnels étrangers dans le Royaume et à renforcer davantage le secteur saoudien de la gestion d’actifs, en élargissant les marchés de capitaux locaux tout en favorisant la diversification des investisseurs entre les classes d’actifs, en facilitant le partage des connaissances et le développement de la gestion des talents en Arabie saoudite. 

Le Brim sera entièrement intégré aux capacités d’investissement et à la plate-forme opérationnelle de BlackRock, bénéficiant de l’expertise du marché mondial. 

Le protocole non contraignant devrait remplir certaines conditions nécessaires et approbations réglementaires, en plus de respecter les objectifs spécifiés. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L’Arabie saoudite et la Chine discutent de leur collaboration en matière de développement urbain lors d’une réunion à Pékin

Le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majed al-Hogail, et le ministre chinois du Logement et du Développement urbain et rural, Ni Hong. (X/@majedhogail)
Le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majed al-Hogail, et le ministre chinois du Logement et du Développement urbain et rural, Ni Hong. (X/@majedhogail)
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  • Cette démarche s’inscrit dans le prolongement de la visite du président chinois au Royaume en décembre 2022 et des accords signés entre les deux pays à l’époque
  • «Nous œuvrons à renforcer la coopération fructueuse entre les deux pays dans divers domaines, notamment en développant les zones urbaines et en attirant les meilleures entreprises de construction chinoises»

RIYAD: L’Arabie saoudite et la Chine ont tout à gagner en partageant leur expertise en matière d’urbanisme, de développement urbain durable et de technologies de construction, comme l’ont indiqué des responsables des deux pays lors d’une réunion à Pékin.

Le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majed al-Hogail, et le ministre chinois du Logement et du Développement urbain et rural, Ni Hong, se sont entretenus afin d’explorer les possibilités de coopération dans l’élaboration de politiques et de programmes de logement pour les communautés résidentielles.

Cette démarche s’inscrit dans le prolongement de la visite du président chinois au Royaume en décembre 2022 et des accords signés entre les deux pays à l’époque.

«Nos dirigeants se sont accordés sur l’importance de renforcer le partenariat et d’aligner la Vision 2030 de l’Arabie saoudite sur la Belt and Road Initiative (Nouvelles routes de la soie), ce qui se reflétera positivement sur les aspirations et la position économique de l’Arabie saoudite et de la Chine à l’échelle mondiale.», a écrit M. Al-Hogail sur X à la suite de la réunion à Pékin.

 

«Nous œuvrons à renforcer la coopération fructueuse entre les deux pays dans divers domaines, notamment en développant les zones urbaines et en attirant les meilleures entreprises de construction chinoises. Nous souhaitons bénéficier de leur expertise dans l’amélioration des unités de logement dans diverses régions du Royaume, dans le but d’atteindre les objectifs du programme de logement – l’un des programmes de la Vision 2030 du Royaume – en proposant diverses options de logement et de financement aux citoyens», ajoute-t-il.

Les deux pays ont ensuite fait le point sur les expériences couronnées de succès en matière de solutions et d’options de logement, et ils ont discuté des moyens de permettre aux citoyens de posséder plus facilement leur propre logement. Ils ont par ailleurs étudié les moyens de faciliter l’échange d’expériences en matière de gestion urbaine et l’application des meilleures pratiques dans ce domaine.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre d’une visite officielle de M. Al-Hogail dans la capitale chinoise. Au cours de sa visite, il est prévu qu’il s’entretienne avec des hauts responsables du gouvernement chinois, des dirigeants d’entreprises de construction et des représentants de différentes banques afin de renforcer la collaboration dans le secteur de la construction. Cette visite a également pour but d’attirer des entreprises internationales de premier plan dans le domaine de la promotion immobilière.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com