Brics: La force de l’unité pour un plan d’expansion «historique»

Les dirigeants et hauts fonctionnaires du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud se rencontrent à Johannesburg le dernier jour du 15e sommet des Brics, le 24 août 2023 (Photo AN, Abdel Rahmane Chalhoub).
Les dirigeants et hauts fonctionnaires du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud se rencontrent à Johannesburg le dernier jour du 15e sommet des Brics, le 24 août 2023 (Photo AN, Abdel Rahmane Chalhoub).
Short Url
Publié le Vendredi 25 août 2023

Brics: La force de l’unité pour un plan d’expansion «historique»

  • Les invitations pour l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont été lancées le dernier jour du 15e sommet des Brics
  • Le Royaume, qui entretient déjà des relations étroites avec les différentes nations des Brics, n’a pas encore décidé de son adhésion

JOHANNESBURG : L’expansion très attendue des Brics a commencé jeudi après que les membres actuels, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, ont accepté d’inviter officiellement l’Arabie saoudite et cinq autres économies émergentes à rejoindre le bloc.

«Nous sommes parvenus à un consensus sur la première phase de ce processus d’expansion et d’autres phases», a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa jeudi, dernier jour du 15e sommet annuel des Brics, qui s’est tenu à Johannesburg.

«Nous avons décidé d’inviter la République argentine, la République arabe d’Égypte, la République fédérale démocratique d’Éthiopie, la République islamique d’Iran, le Royaume d’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis à devenir membres à part entière des Brics.

«Nous avons chargé nos ministres des Affaires étrangères de poursuivre le développement du modèle de pays des Brics et d’une liste de pays partenaires potentiels, et de présenter un rapport d’ici le prochain sommet.»

L’Arabie saoudite, qui entretient déjà des relations diplomatiques et commerciales étroites avec les différentes nations des Brics, n’a pas encore pris de décision quant à son adhésion au bloc.

Une précédente expansion des Brics a eu lieu en 2010, pendant la présidence brésilienne du sommet, lorsque l’Afrique du Sud a été invitée à rejoindre ce qui était alors connu sous le nom de Bric.

Le troisième jour du sommet des Brics a débuté jeudi par un point presse au cours duquel les chefs d’État des cinq nations membres ont annoncé les résultats du sommet et le plan d’élargissement des membres.

«Ce sommet a réaffirmé l’importance des échanges entre les peuples des Brics et du renforcement de la compréhension mutuelle, de l’amitié et de la coopération», a déclaré Ramaphosa.

Luiz Inacio Lula da Silva, le président brésilien, a déclaré : «Notre diversité renforce la lutte pour un nouvel ordre international.»

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, s’exprime lors du sommet, tandis que le président chinois, Xi Jinping, écoute (Photo AN, Abdel Rahmane Chalhoub).

«Aujourd’hui, le produit intérieur brut des Brics représente 37% du PIB mondial en termes de pouvoir d’achat et 46% en termes de population mondiale.

«La pertinence des Brics est confirmée par l’intérêt croissant que d’autres pays manifestent pour rejoindre notre groupe.»

Le groupe restera ouvert aux demandes d’adhésion d’autres membres potentiels, et les critères d’adhésion seront définis, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a déclaré : «À l’occasion du 15e anniversaire des Brics, nous avons pris la décision importante de les élargir. Je suis convaincu qu’avec ces pays, nous serons en mesure d’insuffler un nouvel élan et une nouvelle énergie à notre coopération.»

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, accueille le Premier ministre indien, Narendra Modi, lors de la réunion du 24 août, sous le regard du ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov (Photo AN, Abdel Rahmane Chalhoub).

Le premier sommet des Brics a eu lieu en juin 2009. Le rassemblement de cette année a également marqué le 10e anniversaire de la création du Conseil d’affaires des Brics.

Xi Jinping, le président chinois, a déclaré que l’avenir était radieux pour les nations des Brics et que l’expansion apporterait une «vigueur» renouvelée à leurs mécanismes de coopération.

«Les dirigeants des cinq pays ont décidé à l’unanimité d’inviter l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Argentine, l’Iran et l’Éthiopie à rejoindre la famille des Brics en tant que membres officiels, ce qui renforce la force de la paix et du développement dans le monde», a-t-il déclaré.

«La Chine félicite ces pays et apprécie grandement les efforts déployés par notre président, l’Afrique du Sud, et le président, Ramaphosa. Cette augmentation du nombre de membres est historique.»

Il a déclaré qu’elle montrait la détermination des membres à poursuivre l’unité et la coopération avec le groupe élargi des nations en développement et a ajouté : «Elle répond aux intérêts communs des pays émergents et des pays en développement.»

Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré que les membres continueraient à travailler pour «étendre l’influence des Brics dans le monde».

L’importance du CCG

Mardi, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré que Washington ne voyait pas «les Brics se transformer en une sorte de rival géopolitique des États-Unis ou de qui que ce soit d’autre».

«Nous continuerons à travailler sur les solides relations positives que nous avons avec le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, nous continuerons à gérer nos relations avec la Chine et nous continuerons à repousser l’agression de la Russie. Mais de notre point de vue, nous ne considérons pas ce groupe en termes géopolitiques», a-t-il ajouté.

Le dernier jour du sommet, Ramaphosa a déclaré que les Brics s’efforceraient de mettre en place une architecture financière mondiale plus équitable. Les dirigeants des pays membres discuteront de sujets tels que les monnaies locales, les instruments de paiement et les plates-formes, et rendront compte des résultats lors du prochain sommet.

Les membres ont également adopté la déclaration de Johannesburg II sur les réformes des politiques économiques, le développement durable et la réforme des systèmes multilatéraux.

Le sommet a accueilli 65 dirigeants de pays d’Afrique et du Sud pour une session de dialogue Brics+, dans le cadre de l’initiative Brics Africa Outreach. Ramaphosa a déclaré que l’objectif de cette session était de promouvoir un dialogue inclusif sur les questions clés affectant les économies en développement.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a été l’un des orateurs de la session. Il a déclaré que l’Arabie saoudite s’efforçait de stabiliser les marchés de l’énergie et qu’il entretenait de bonnes relations stratégiques avec les membres des Brics.

«Le Royaume jouit d’une forte amitié, de relations commerciales et de partenariats stratégiques avec tous les pays du groupe», a-t-il déclaré.

Le prince Faisal a ajouté que l’Arabie saoudite progressait dans ses efforts pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies et qu’elle s’était fixé des objectifs ambitieux pour ses relations avec les membres des Brics.

«L’Arabie saoudite a l’intention d’être le plus grand partenaire commercial du groupe Brics au Moyen-Orient», a-t-il déclaré.

«Le commerce bilatéral total avec les pays du groupe a dépassé 160 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,93 euro) en 2022, ce qui témoigne d’une relation solide avec le groupe, et nous sommes impatients de développer cette coopération, qui crée de nouvelles opportunités de développement qui élèvent nos relations vers une ambition espérée.»

Le Royaume est désireux de se montrer à la hauteur de ses responsabilités pour développer et soutenir la coopération internationale au sein des Brics, a-t-il déclaré.

«Nous espérons que ce sommet ouvrira la voie à un partenariat plus efficace et à des progrès entre nos pays, et que nos efforts contribueront à élargir les domaines de coopération de manière à maximiser les intérêts communs et à renforcer la paix et la coopération internationale.»

En réponse à l’annonce des plans d’expansion des Brics, le prince Faisal a déclaré au média Al-Arabiya que le Royaume appréciait l’invitation à rejoindre le groupe, étudierait les détails et «prendrait la décision appropriée».

Le groupe est «un canal bénéfique et important» pour le renforcement de la coopération économique, a-t-il ajouté.

Dans un message publié sur la plate-forme de réseaux sociaux X, anciennement connue sous le nom de Twitter, Jasem Albudaiwi, le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, a adressé ses sincères félicitations aux dirigeants et aux peuples des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite pour leur invitation à rejoindre les Brics. 

Il a décrit ce développement comme une indication importante de l’importance et de la force des décisions du CCG.

Lors de la présentation de la déclaration finale du sommet, Ramaphosa a déclaré que ce moment historique pour les Brics n’était que la première phase de leurs plans d’expansion, et qu’il espérait que les nations invitées en deviendraient membres d’ici janvier 2024.

Les ministres des Affaires étrangères des États membres ont été chargés de poursuivre le développement du modèle des pays Brics. Une liste de pays partenaires potentiels sera présentée lors du sommet de l’année prochaine, qui se tiendra à Kazan, en Russie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


TikTok annonce sa fermeture dimanche aux États-Unis, suite à la décision de la Cour suprême

Cette photo d'illustration prise le 27 mai 2020 à Paris montre le logo de l'application de réseau social Tik Tok sur l'écran d'un téléphone. L'application (Photo par Martin BUREAU / AFP).
Cette photo d'illustration prise le 27 mai 2020 à Paris montre le logo de l'application de réseau social Tik Tok sur l'écran d'un téléphone. L'application (Photo par Martin BUREAU / AFP).
Short Url
  • TikTok se bat depuis des mois contre cette loi adoptée en mars dernier par le Congrès au nom de la sécurité nationale, mais la Cour suprême américaine a refusé vendredi de la suspendre
  • La décision de la plus haute juridiction américaine est intervenue à un peu plus de 36 heures de l'échéance imposée par le Congrès à la maison mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, pour vendre sa filiale.

WASHINGTON : « TikTok sera contraint de fermer le 19 janvier, soit dimanche, a annoncé la populaire application sur X vendredi soir, à moins que le gouvernement de Joe Biden ne garantisse la non-application de la loi qui interdit la plateforme aux États-Unis à moins que son propriétaire chinois n'accepte de la vendre.

TikTok se bat depuis des mois contre cette loi adoptée en mars dernier par le Congrès au nom de la sécurité nationale, mais la Cour suprême américaine a refusé vendredi de la suspendre, scellant le sort du réseau social dans le pays, sauf intervention de dernière minute.

« Il ne fait pas de doute que, pour plus de 170 millions d'Américains, TikTok offre un important mode d'expression, d'interaction et d'appartenance à une communauté », ont estimé les neuf hauts magistrats, unanimes.

« Mais le Congrès a établi que sa cession était nécessaire pour répondre à ses inquiétudes légitimes en matière de sécurité nationale », ont-ils observé.

La décision de la plus haute juridiction américaine est intervenue à un peu plus de 36 heures de l'échéance imposée par le Congrès à la maison mère de TikTok, le groupe chinois ByteDance, pour vendre sa filiale.

La loi impose théoriquement aux fournisseurs d'accès à Internet et aux boutiques d'applications de bloquer les téléchargements et les mises à jour à partir de minuit dans la nuit de samedi à dimanche. Les principales d'entre elles, contactées par l'AFP, n'ont pas répondu.

Selon une déclaration de la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, « l'application de la loi (devait) revenir au prochain gouvernement, qui prendra ses fonctions lundi ».

- « Besoin de temps » -

Le ministère américain de la Justice a de son côté fait savoir vendredi que l'application de la loi allait s'étaler dans le temps, ce qui pose la question de ses effets à très court terme.

« Les déclarations publiées aujourd'hui par la Maison Blanche et le département de la Justice n'ont pas apporté la clarté et l'assurance nécessaires aux fournisseurs de services qui font partie intégrante du maintien de la disponibilité de TikTok pour plus de 170 millions d'Américains », a indiqué TikTok, avant d'avertir que l'application serait certainement contrainte d'afficher un écran noir dimanche.

Donald Trump s'est, à plusieurs reprises, dit favorable à ce que l'application soit préservée aux États-Unis, et avait même plaidé en ce sens auprès de la Cour suprême, en vain.

Vendredi, il a souligné que la décision de la Cour devait être « respectée », mais dit avoir « besoin de temps » pour statuer sur le sort du réseau social, promettant une décision « dans un avenir assez proche ».

Celui qui doit prendre ses fonctions lundi à midi a évoqué le sort de TikTok lors d'une conversation téléphonique avec le président chinois, Xi Jinping, vendredi.

Signe de l'ouverture de Donald Trump vis-à-vis du réseau social préféré des jeunes, le PDG de TikTok, Shou Chew, a été invité à la cérémonie d'investiture en tant qu'invité d'honneur.

« Je tiens à remercier le président Trump pour son engagement à travailler avec nous afin de trouver une solution qui permette à TikTok de rester disponible aux États-Unis », a déclaré Shou Chew dans une vidéo postée sur la plateforme vendredi.

« Nous allons mettre en place des mesures pour empêcher que TikTok n'éteigne la lumière » aux États-Unis, a assuré jeudi sur la chaîne Fox News Mike Waltz, élu républicain à la Chambre des représentants et nommé conseiller à la Sécurité nationale par Donald Trump.

- « Victoire » -

Adoptée en avril 2024 par les élus américains, cette loi vise à empêcher les autorités chinoises d'accéder aux données des utilisateurs du réseau social aux États-Unis ou de tenter de manipuler l'opinion américaine.

ByteDance a jusqu'ici systématiquement refusé de céder TikTok, même si plusieurs investisseurs américains, en premier lieu l'homme d'affaires Frank McCourt, se sont positionnés, prêts à mettre 20 milliards de dollars sur la table.

« Les créateurs de contenu présents sur TikTok se préparent à une possible interdiction, dans un contexte de grande incertitude », explique Courtney Spritzer, la patronne de l'agence de marketing numérique Socialfly, spécialisée dans les réseaux sociaux.

Quant aux annonceurs, « certains parient sur une extinction de la plateforme, tandis que d'autres sont plus optimistes et pensent qu'elle continuera après dimanche », a-t-elle ajouté.

La perspective d'une disparition potentielle de TikTok a suscité l'agitation sur Internet, les trois applications les plus téléchargées sur l'App Store d'Apple étant trois plateformes vidéo : la chinoise Xiaohongshu, Lemon8, une autre filiale de ByteDance, et l'application américaine Clapper. TikTok figurait lui-même dans le top 10.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Short Url
  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.