Pour la rentrée, Bruno Le Maire affiche son soutien aux entreprises et au travail

Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire (au centre), est accueilli lors de sa visite de l'entreprise française Groupe Fournier à Thones, dans l'est de la France, le 24 août 2023. (Photo Olivier Chassignole / AFP)
Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire (au centre), est accueilli lors de sa visite de l'entreprise française Groupe Fournier à Thones, dans l'est de la France, le 24 août 2023. (Photo Olivier Chassignole / AFP)
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Publié le Jeudi 24 août 2023

Pour la rentrée, Bruno Le Maire affiche son soutien aux entreprises et au travail

  • Le patronat tirait ces derniers jours la sonnette d'alarme contre une remise en cause de la trajectoire de mesures fiscales favorables aux entreprises
  • A l'intention des entrepreneurs, le ministre a aussi dit vouloir «continuer à simplifier» et pour cela réunir «des assises de la simplification dans les trois mois qui viennent»

ALEX, France : La politique favorable aux entreprises sera maintenue et la priorité doit aller aux revenus du travail plutôt qu'aux allocations, a expliqué jeudi Bruno Le Maire dans un discours de rentrée en Haute-Savoie sur ses orientations économiques.

«Nous ne dévierons pas d’un pouce de la seule politique économique qui a donné les meilleurs résultats que la France ait connus depuis 40 ans: la politique de l’offre», a-t-il déclaré dans une usine de meubles du groupe Fournier à Alex, devant des salariés et des industriels savoyards.

Le patronat tirait ces derniers jours la sonnette d'alarme contre une remise en cause de la trajectoire de mesures fiscales favorables aux entreprises, notamment en raison de l'étalement sur quatre ans de la suppression d'un impôt de production, la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), que Bruno Le Maire a confirmé.

Cet impôt qui pèse tout particulièrement sur les entreprises industrielles a été réduit de moitié cette année et devait être aboli en 2024, mais le gouvernement a choisi d'étaler sa suppression, pour un coût ramené à un milliard d'euros par an pour les finances publiques.

«A la fin de 2027, la CVAE sera définitivement supprimée», a toutefois assuré le ministre.

Plus généralement, «il faut continuer à baisser les impôts: on le fera sur les impôts de production parce que ça pénalise l'industrie et on le fera aussi sur les ménages, l'impôt sur le revenu avec une baisse de deux milliards d'euros que nous ferons dès que les conditions seront réunies», a ajouté Bruno Le Maire devant des journalistes à l'issue de son discours.

Soucieux de mieux protéger les brevets et la propriété intellectuelle, Bruno Le Maire a annoncé vouloir renforcer le contrôle des investissements étrangers, en l'élargissant «aux activités d’extraction et de transformation des matières premières critiques», rappelant que la Chine a fait de même.

Le contrôle, automatique quand un investisseur non européen achète 10% ou plus du capital d'une firme, serait étendu aux prises de participations dans des «succursales françaises d’entreprises étrangères», a-t-il précisé.

A l'intention des entrepreneurs, le ministre a aussi dit vouloir «continuer à simplifier» et pour cela réunir «des assises de la simplification dans les trois mois qui viennent».

Il a également dit vouloir travailler «au développement rapide de l'actionnariat salariés».

- Recouvrer les amendes -

Bruno Le Maire a insisté sur la nécessité de «poursuivre la réforme de l'assurance chômage», pour laquelle le gouvernement a adressé aux partenaires sociaux une feuille de route très serrée, avec l'objectif d'aboutir à un accord sur de nouvelles règles d’indemnisation d'ici le 15 novembre.

Bruno Le Maire juge nécessaire qu'il y ait plus de différence entre les revenus du travail et les allocations, dans l'objectif de ramener le taux de chômage de 7% à 5%.

«Le travail restera la valeur cardinale de notre politique économique», a-t-il martelé, fustigeant «toutes les lubies du retour à la retraite à 60 ans et du travailler moins ont conduit à notre appauvrissement collectif».

Le ministre a encore dit vouloir s'attaquer au recouvrement des amendes.

«Personne ne peut comprendre (...) que vous ayez des centaines de milliers d’amendes qui ne sont jamais payées, par des personnes qui ne respectent aucune règle, aucun droit, aucune obligation», a-t-il cinglé.

«Je ne peux pas accepter qu’un tiers seulement des amendes forfaitaires délictuelles fassent l’objet d’un paiement effectif», a-t-il ajouté.

Devant la presse, Bruno Le Maire a reconnu que ses services n'étaient aujourd'hui «pas suffisamment équipés pour aller récupérer les amendes».

Mais «nous ferons le nécessaire que toutes les amendes soient recouvrées», a-t-il assuré, constatant que «ce sont toujours les mêmes qui payent».

Personne n'est autorisé à faire des «bras d'honneur aux règles communes», a ajouté le ministre de l'Economie, qui a pris la parole trois jours avant son collègue de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Ce dernier a laissé entendre qu'il pourrait être candidat à l'élection présidentielle de 2027, une intention souvent aussi prêtée au locataire de Bercy, mais toujours démentie à ce stade par l'intéressé.

«Je n'ai pas de critique à faire sur un ami, un collègue du gouvernement qui exprime sa sensibilité, qui rassemble autour et qui s'inscrit évidemment dans la majorité présidentielle», a déclaré Bruno Le Maire.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.


Macron attendu à La Réunion sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
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  • A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre
  • Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans

SAINT-DENIS DE LA REUNION: Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance.

Le chef de l'Etat, arrivé lundi soir sur l'île en provenance du département voisin de Mayotte, va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde.

Le président poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l'océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l'île Maurice vendredi.

A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

La Réunion est secoué par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l'année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf.

Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l'épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d'un échange avec l'Agence régionale de la santé.

Engorgements 

Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche.

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux.

Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

"Echelle régionale" 

A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée au côté de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

"Le président veut à travers cette visite illustrer le fait que l’échelle régionale c’est le moyen de mieux survivre, de mieux se préparer à affronter ces éléments climatiques", résume l'Elysée.

"Cet espace régional doit s’organiser avec l'ensemble de ses territoires et il y a un avenir commun à bâtir", assure la présidence française.

Emmanuel Macron fera aussi le point sur l'état de l'économie réunionnaise.

 


Macron présidera lundi un Conseil des ministres sur la « refondation » de l'archipel depuis Mayotte

(Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron présentera un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.
  • Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

PARIS : Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Mayotte afin de présenter un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.

Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

Une loi d'urgence, destinée à faciliter la reconstruction de Mayotte via des assouplissements des règles d'urbanisme et de commande publique, a déjà été adoptée en février.

La loi de refondation, beaucoup plus large, comprend des « mesures plus structurelles permettant le développement économique et social du territoire sur de nouvelles bases », selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

Mayotte, le département le plus pauvre de France, est confronté à plusieurs défis majeurs : une forte pression migratoire, un habitat précaire avec de nombreux toits de tôle et bidonvilles, ainsi que des difficultés économiques et sociales.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, prévoit notamment un durcissement des conditions d'obtention du titre de séjour dans l'archipel, une aide au retour volontaire et la facilitation des évacuations d'habitats insalubres et illégaux.