Au Danemark, les services secrets poursuivis par un djihadiste affirmant être un indic

Le ressortissant danois Ahmed Samsam devant un tribunal de Madrid le 12 juin 2018 lors de son procès pour avoir combattu dans les rangs de l'État islamique pendant plus de trois ans (Photo, AFP).
Le ressortissant danois Ahmed Samsam devant un tribunal de Madrid le 12 juin 2018 lors de son procès pour avoir combattu dans les rangs de l'État islamique pendant plus de trois ans (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 24 août 2023

Au Danemark, les services secrets poursuivis par un djihadiste affirmant être un indic

  • Ahmed Samsam clame avoir été employé en Syrie comme indicateur des renseignements danois qu'il poursuit jeudi à Copenhague
  • La classe politique, embarrassée, évite le sujet mais une commission d'enquête préliminaire pour faire la lumière sur l'affaire a été lancée en février

COPENHAGUE: Condamné en 2018 à huit ans de prison pour avoir combattu au sein du groupe djihadiste Etat islamique (EI), Ahmed Samsam clame avoir été employé en Syrie comme indicateur des renseignements danois qu'il poursuit jeudi à Copenhague lors d'un procès inédit.

"Mon client, Ahmed Samsam, veut que le tribunal reconnaisse qu'il a travaillé comme agent pour les services de renseignement danois", explique à l'AFP son avocat, Erbil Kaya.

Lors de séjours en Syrie en 2013 et 2014, M. Samsam n'a jamais rejoint l'EI mais travaillait pour les services secrets (PET) puis le renseignement militaire (FE) danois, qu'il informait sur les combattants djihadistes étrangers, assure son avocat.

Des affirmations qu'il n'a pu prouver devant les tribunaux espagnols qui l'ont condamné il y a bientôt six ans.

"C'est le premier cas de ce genre au Danemark, (..) on ne sait pas ce qu'il faut produire pour prouver que vous êtes un agent", ajoute-t-il.

"Le procès est unique", confirme à l'AFP Lasse Lund Madsen, professeur de droit à l'Université d'Aarhus (ouest).

Plusieurs contre-enquêtes de médias danois, dont les journalistes vont être amenés à témoigner, corroborent les dires de ce Danois de 34 ans au casier judiciaire bien étoffé.

En 2012, le jeune homme d'origine syrienne part effectivement de son propre chef en Syrie, pour combattre le régime de Bachar al-Assad.

A son retour, la justice danoise s'intéresse à son séjour mais l'affaire est classée.

Il affirme avoir été ensuite envoyé à plusieurs reprises dans la zone de guerre avec de l'argent et de l'équipement fournis par PET puis FE, des informations relayées par les médias DR et Berlingske, qui s'appuient sur des témoignages anonymes et des preuves de virements bancaires.

Public captivé

Ahmed Samsam a réussi à captiver l'opinion publique.

La classe politique, embarrassée, évite le sujet mais une commission d'enquête préliminaire pour faire la lumière sur l'affaire a été lancée en février.

"Au Danemark, la plupart de ceux qui ont suivi l'affaire pensent désormais que Samsam a été envoyé en Syrie avec l'accord des services de renseignement", note M. Lund Madsen, qui suit attentivemment l'affaire.

"Personnellement, cela m'a été confirmé par des sources au sein des renseignements", dit-il.

Pour l'avocat de M. Samsam, ce feuilleton judiciaire qui dure depuis plus de sept ans est loin d'avoir livré toute sa vérité.

"Mon client a été limité dans ce qu'il a pu dire mais maintenant, devant la cour, il va pouvoir tout raconter", assure-t-il.

En 2017, menacé par des délinquants à Copenhague dans une affaire de règlements de comptes indépendante de ses voyages en Syrie, Samsam part se mettre au vert en Espagne.

Là, il est arrêté par la police espagnole qui s'étonne de trouver sur Facebook des photos de lui avec le drapeau de l'EI.

Ahmed Samsam est condamné à l'année suivante à huit ans d'emprisonnement pour appartenance à l'organisation Etat islamique. Ses appels aux autorités danoises, durant la procédure judiciaire espagnole, ont été ignorés.

Depuis 2020, il purge sa peine, réduite à six ans, au Danemark. Il doit être libéré d'ici "deux, trois mois" selon son avocat.

Pour les services de renseignement, "notre position, c'est qu'il n'y pas eu d'erreur judiciaire. Il a été condamné à juste titre", insiste leur avocat, Peter Biering.

"En Espagne, il a été condamné à huit ans d'emprisonnement par la Cour suprême, qui a explicitement déclaré que même s'il avait effectivement travaillé pour les services de renseignement danois en 2013 ou 14, elle disposait de suffisamment d'éléments, de suffisamment de preuves sans tenir compte de ce point, pour le condamner", développe-t-il.

Pour le défenseur de M. Samsam, la reconnaissance d'un rôle d'indicateur doit permettre d'ouvrir la révision du procès en Espagne.

Malgré l'engouement pour l'affaire, elle est loin d'être gagnée, estime le professeur de droit.

"Il n'est pas certain que Samsam obtienne gain de cause, car les services de renseignement ne sont pas tenus par la loi de confirmer les informations classifiées", souligne-t-il.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.