Les pays arabes condamnent l'attentat contre un pétrolier dans le port de Djeddah

Le pétrolier BW Rhine, battant pavillon de Singapour, appartient à l’armateur Hafnia, qui en assure l’exploitation. (AP)
Le pétrolier BW Rhine, battant pavillon de Singapour, appartient à l’armateur Hafnia, qui en assure l’exploitation. (AP)
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Publié le Mardi 15 décembre 2020

Les pays arabes condamnent l'attentat contre un pétrolier dans le port de Djeddah

  • Le ministre de l’Information du Yémen a mis en garde contre les dangers de l’indifférence permanente de la communauté internationale à l’égard des «activités terroristes»
  • Le Koweït a fermement condamné l'attaque, déclarant que la poursuite de «ces actes terroristes» contre l'Arabie saoudite menaçait la stabilité de la région

DUBAÏ: Les pays arabes ont condamné ce qui a été qualifié d'«attaque terroriste» contre un pétrolier d’un armateur singapourien qui déchargeait du carburant dans le port de Djeddah.

Un petit bateau chargé d'explosifs a visé lundi aux premières heures du matin le BW Rhine, un pétrolier battant pavillon de Singapour, qui transportait 60 000 tonnes de carburant, provoquant une explosion et un incendie à bord. L’équipage du navire est parvenu à éteindre le feu, et aucune victime n’est à déplorer, mais des parties de la coque du navire ont été endommagées. Plusieurs pays ont unanimement condamné cette attaque.

Le Koweït condamne fermement cette attaque, et déclare que la poursuite de «ces actes terroristes» contre l'Arabie saoudite menace la stabilité de la région, rapporte l'agence de presse officielle saoudienne SPA.

Ces attaques menacent également la liberté de navigation et l’approvisionnement énergétique mondial, et représentent une violation flagrante des lois internationales, déclare le ministre koweïtien des Affaires étrangères, Cheikh Ahmad Nasser al-Sabah. Ce dernier appelle la communauté internationale et le Conseil de Sécurité de l'ONU à prendre des «mesures sérieuses» pour mettre fin à ces attaques.

La Jordanie condamne également «l’acte terroriste lâche» contre les installations vitales saoudiennes. Le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères et des Expatriés, l’ambassadeur Dhaifallah al-Fayez, a affirmé le soutien de la Jordanie à l’Arabie saoudite face aux menaces visant la sécurité du Royaume et le bien-être de ses citoyens. 

Atteinte à la stabilité régionale

Bahreïn dénonce pour sa part une «attaque terroriste nuisant à la sécurité du trafic maritime», soulignant la nécessité que la communauté internationale prenne des mesures contre les organisations terroristes à l'origine de ces attaques qui «constituent une source majeure de tension dans la région», et lutte contre ceux qui les soutiennent ou les finances. 

Enfin, le ministère libanais des Affaires étrangères et des Expatriés exprime également la solidarité du Liban avec l’Arabie saoudite, après avoir condamné l’attaque.

Dans un communiqué publié mardi, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale des Émirats arabes unis (EAU) a affirmé que les EAU considéraient cette attaque comme «une nouvelle preuve des efforts des groupes terroristes pour saper la sécurité et la stabilité de la région». Oman et l’ambassade de France en Arabie saoudite ont également fait part de leurs vives préoccupations.

Par ailleurs, le ministre de l’Information du Yémen, Muammar al-Eryani, a mis en garde contre les dangers de l’indifférence permanente de la communauté internationale à l’égard des «activités terroristes» du régime iranien, et de son soutien aux activités de la milice houthi en mer Rouge et à Bab al-Mandeb.

«Ces activités terroristes s'inscrivent dans le contexte du plan de l'Iran et de ses milices sectaires de nuire à la sécurité et la stabilité, de semer le chaos et le terrorisme dans la région, et de menacer les intérêts internationaux», a déclaré Eryani dans un communiqué envoyé à l'agence de presse officielle yéménite Saba New.

Muammar al-Eryani considère que cibler des navires de la sorte représente une «escalade des activités terroristes» et une menace contre les approvisionnements en pétrole dans le monde, la sécurité énergétique, et l'économie mondiale. Il a enfin appelé la communauté internationale, les Nations unies et les membres permanents du Conseil de sécurité à s’acquitter de leurs responsabilités pour mettre fin à ces «menaces terroristes», maintenir la paix et la sécurité internationales, et désigner les Houthis comme un groupe terroriste.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".