Tir nourri de critiques contre Sarkozy après ses propos sur l'Ukraine

L'ancien président français Nicolas Sarkozy quitte le palais de justice après le jugement de son procès en appel dans une affaire de corruption, au palais de justice de Paris, le 17 mai 2023. (Photo, AFP)
L'ancien président français Nicolas Sarkozy quitte le palais de justice après le jugement de son procès en appel dans une affaire de corruption, au palais de justice de Paris, le 17 mai 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 17 août 2023

Tir nourri de critiques contre Sarkozy après ses propos sur l'Ukraine

  • Dans un entretien-fleuve au Figaro mis en ligne mercredi en fin de journée, l'ex-président dénonce tous azimuts les choix de ses successeurs, de l'immigration aux émeutes de banlieue et du Sahel à l'Ukraine
  • Nicolas Sarkozy commet "une faute terrible", mais "on le comprend mieux quand on sait qu'il est acheté par les Russes", a déclaré Julien Bayou, évoquant les liens entre M. Sarkozy et une société d'assurance russe

PARIS: Le plaidoyer de Nicolas Sarkozy pour une Ukraine "neutre" et un référendum censé "entériner" l'annexion de la Crimée suscite les critiques en rafales de politiques et d'experts qui jugent "honteux" les propos de l'ex-président et l'accusent d'être "acheté" par la Russie de Poutine.

De retour dans les médias avec un nouveau tome de ses mémoires - avant son procès en appel dans l'affaire Bygmalion à l'automne - l'ancien locataire de l'Elysée a déclenché une tempête au coeur de l'été.

Dans un entretien-fleuve au Figaro mis en ligne mercredi en fin de journée, l'ex-président dénonce tous azimuts les choix de ses successeurs, de l'immigration aux émeutes de banlieue et du Sahel à l'Ukraine.

Quitte à se mettre en porte-à-faux avec la diplomatie française en défendant le "compromis" avec Moscou, fut-ce au prix de la Crimée pour laquelle, dit-il, "tout retour en arrière est illusoire".

Les répliques n'ont pas tardé. Julien Bayou a ouvert le feu jeudi matin: "Un ancien président ne devrait pas dire ça", a estimé le député écologiste sur LCI, fustigeant une interview "lunaire" et "choquante".

Nicolas Sarkozy commet "une faute terrible", mais "on le comprend mieux quand on sait qu'il est acheté par les Russes", a-t-il ajouté, évoquant les liens entre M. Sarkozy et une société d'assurance russe.

Un contrat à trois millions d'euros, objet depuis 2021 d'une enquête du parquet national financier pour "trafic d'influence" et "blanchiment de crime ou délit". Une preuve de plus de "l'emprise des élites par la Russie" selon M. Bayou, au même titre que les activités dans le pétrole de François Fillon et l'emprunt bancaire de Marine Le Pen.

Dans la majorité également, l'eurodéputée (Renew) Nathalie Loiseau a déploré sur X (ex-Twitter) "la dépendance d'une partie de la classe politique européenne aux vues de Vladimir Poutine", tandis que son collègue belge Guy Verhofstadt se demande s'il faut "rire ou pleurer" des déclarations de M. Sarkozy, emblématiques des "erreurs tragiques" vis-à-vis d'une Russie devenue "un Etat terroriste".

Logique criminelle

L'analyse de Nicolas Sarkozy "illustre puissamment la confusion des élites françaises sur la Russie et affaiblit encore une fois la voix de notre nation en Europe. Pathétique", a déploré l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, allié du Parti socialiste.

La ligne officielle n'a pas changé: "La position de la France au sujet de la guerre d'agression russe en Ukraine est bien connue", a fait savoir de son côté le Quai d'Orsay.

"Aussi longtemps que nécessaire, la France et l'Union européenne seront présentes aux côtés des Ukrainiens", a pour sa part déclaré Pieyre-Alexandre Anglade, président de la commission des Affaires européennes du Palais Bourbon.

Le pouvoir ukrainien n'en attend pas moins, rejetant toute velléité de référendum et blâmant la "logique criminelle" de M. Sarkozy, qui "justifie la guerre d'agression" du Kremlin, ce qui équivaut à une "complicité directe", selon Mykhailo Podolyak, conseiller du président Volodymyr Zelensky.

La tonalité est bien différente à Moscou, où l'ancien président russe Dmitri Medvedev qui, à ce titre, côtoya Nicolas Sarkozy a salué ses "déclarations à la fois audacieuses et justes".

Les spécialistes des relations internationales étaient également circonspects, à l'image de François Heisbourg qui juge que cette "interview pro-Poutine honteuse" pourrait "mettre dans le pétrin" l'ex-président français, "et pas seulement politiquement".

Membre comme lui de la Fondation pour la recherche stratégique, Bruno Tertrais a ironisé sur un entretien qui "pourra faire rire, pleurer ou susciter de la commisération".

Avant de renvoyer vers un ancien collaborateur de M. Sarkozy qui "tape très fort": l'ancien coordonnateur adjoint du renseignement Jérôme Poirot a condamné sur LCI les propos de l'ex-chef de l'Etat qui selon lui  "n'a aucun recul sur ce qui s'est passé" ni "sur ce qu'il a fait" durant son mandat.

L'invasion de la Géorgie en 2008, malgré son intervention pour bloquer l'adhésion à l'OTAN de ce pays du Caucase, ne l'empêche pas d'affirmer aujourd'hui qu'il connaissait "les lignes rouges de Poutine".

"On tombe de sa chaise", s'est offusqué M. Poirot, interrogeant: "Quelles étaient les lignes rouges du président Sarkozy ? Quelle était la vision qu'il avait de la sécurité de la France ? (...) Simplement satisfaire les desiderata de Vladimir Poutine ?"


JO-2024: 6 millions de téléspectateurs sur TF1 et France 2 pour l'arrivée de la flamme

La barque à trois mâts française Belem du XIXe siècle est vue depuis le Palais du Pharo dans la ville portuaire méridionale de Marseille, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
La barque à trois mâts française Belem du XIXe siècle est vue depuis le Palais du Pharo dans la ville portuaire méridionale de Marseille, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • La soirée a rassemblé 3,34 millions de téléspectateurs sur la deuxième chaîne (23,3% de part d'audience) et 2,59 millions sur la première (16,5%)
  • Sur l'ensemble de la journée, ponctuée d'éditions spéciales consacrées aux cérémonies du 8 Mai et à l'arrivée de la flamme olympique, France 2 a dominé TF1 avec une part d'audience de 16,4% contre 14,9%

PARIS: L'arrivée de la flamme olympique à Marseille en début de soirée mercredi a été suivie par 5,9 millions de téléspectateurs sur TF1 et France 2 réunies, selon des chiffres publiés par Médiamétrie jeudi.

Sa descente sur le sol français depuis le trois-mâts Belem dans les mains de Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012 à Londres, et l'allumage du chaudron par le rappeur marseillais Jul ont rassemblé 3,34 millions de téléspectateurs sur la deuxième chaîne (23,3% de part d'audience) et 2,59 millions sur la première (16,5%).

Sur l'ensemble de la journée, ponctuée d'éditions spéciales consacrées aux cérémonies du 8 Mai et à l'arrivée de la flamme olympique, France 2 a dominé TF1 avec une part d'audience de 16,4% contre 14,9%.

 

 


France : pas de partage de la dissuasion nucléaire avec l'UE, répète Marine Le Pen

La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, prononce un discours lors d'une réunion publique avant les élections législatives européennes, à Saint-Avold, dans le nord-est de la France, le 7 mai 2024. (Photo Jean-Christophe Verhaegen AFP)
La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, prononce un discours lors d'une réunion publique avant les élections législatives européennes, à Saint-Avold, dans le nord-est de la France, le 7 mai 2024. (Photo Jean-Christophe Verhaegen AFP)
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  • Dans une tribune au quotidien Le Figaro, Marine Le Pen développe l'argument selon lequel «le pouvoir nucléaire du président français vient directement de son élection au suffrage universel direct»
  • Le 26 avril dans un discours-fleuve sur l'Europe, le président français Emmanuel Macron a proposé d'inclure les armes nucléaires dans le débat sur une Europe de la défense en construction

PARIS : La dirigeante française d'extrême droite Marine Le Pen a mis en cause la légitimité démocratique des commissaires européens, qui ne sont pas élus au suffrage universel direct, pour justifier son refus d'envisager que la France partage la dissuasion nucléaire avec ses partenaires.

Dans une tribune au quotidien Le Figaro, elle développe l'argument selon lequel «le pouvoir nucléaire du président français vient directement de son élection au suffrage universel direct».

«Une légitimité démocratique que n'aurait évidemment pas un commissaire européen», ajoute-t-elle dans ce texte publié sur le site du journal.

«Partager la dissuasion, c'est l'abolir», tranche-t-elle.

Le 26 avril dans un discours-fleuve sur l'Europe, le président français Emmanuel Macron a proposé d'inclure les armes nucléaires dans le débat sur une Europe de la défense en construction.

Les oppositions lui ont reproché de «brader» la souveraineté nationale.

«Mettons tout sur la table», a insisté le chef de l'Etat deux jours après, dans un entretien avec la presse régionale française.

Mais pour la présidente du groupe Rassemblement national (extrême droite) à l'Assemblée nationale, battue au second tour de la présidentielle de 2022 par Emmanuel Macron, «la dissuasion repose sur un certain nombre de paramètres incompatibles avec toute collégialité supranationale».

«Qui fixera les critères d'emploi ? Qui décidera de la conduite à tenir ? Du caractère conventionnel ou nucléaire de la riposte ? Il y aurait nécessairement débat. Et, à la faveur de ce débat, les intérêts sont divergents», décrit-elle, en jugeant qu'«aucun peuple n'accepte de risquer sa disparition pour en sauver un autre».

«Comme si, à trois ans de la fin de son mandat, il lui fallait s'attaquer aux derniers piliers encore debout de notre indépendance nationale», s'agace-t-elle encore à propos d'Emmanuel Macron.

Choisir de partager la dissuasion nucléaire dont, depuis le Brexit, la France est seule à disposer dans l'UE, «viendrait affaiblir à nouveau notre démocratie, déjà dépossédée de la plupart de ses prérogatives au profit d'organismes supranationaux non élus», ajoute Marine Le Pen.

La doctrine française prévoit l'usage de l'arme suprême uniquement si ses intérêts vitaux sont menacés. Depuis les années 1970, la dissuasion française comprend donc une dimension européenne, les intérêts vitaux français n'étant pas uniquement liés au territoire du pays.

La France est le seul Etat membre doté de l'arme nucléaire depuis la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

 


JO-2024: Marseille donne le coup d'envoi du relais olympique, rendez-vous à Paris

Cette photographie montre le trois-mâts français Belem, datant du XIXe siècle, escorté par les plaisanciers alors qu'il navigue près de la côte de Marseille, le 8 mai 2024, avant d'accoster avec la torche olympique, en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo Nicolas Tucat / AFP)
Cette photographie montre le trois-mâts français Belem, datant du XIXe siècle, escorté par les plaisanciers alors qu'il navigue près de la côte de Marseille, le 8 mai 2024, avant d'accoster avec la torche olympique, en vue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo Nicolas Tucat / AFP)
Le chanteur et compositeur français Said M'Roumbaba, alias Soprano, observe la cérémonie d'arrivée de la flamme olympique à Marseille, dans le sud de la France, le 8 mai 2024, avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo Sylvain Thomas AFP)
Le chanteur et compositeur français Said M'Roumbaba, alias Soprano, observe la cérémonie d'arrivée de la flamme olympique à Marseille, dans le sud de la France, le 8 mai 2024, avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (Photo Sylvain Thomas AFP)
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  • Jeudi matin, au lendemain de l'allumage du premier chaudron olympique par le rappeur Jul sur le Vieux-Port, plusieurs dizaines de personnes avaient monté la colline pour assister à ce moment particulier et l’archevêque de Marseille était présent
  • Pour ce grand relais de la flamme, tradition née lors des JO 1936 à Berlin, Marseille sera la seule ville, avec Paris, à être traversée sur une journée entière

MARSEILLE, France : Le relais de la flamme olympique a débuté jeudi à Marseille, devant l'emblématique basilique Notre-Dame de la Garde, où Basile Boli, légende du football marseillais, a été porté en premier la torche qui arrivera le 26 juillet à Paris pour la cérémonie d'ouverture des JO-2024.

L'ex-international français, seul buteur lors de la victoire de l'Olympique de Marseille en finale de la Coupe d'Europe des clubs champions 1993, a pris le départ à 08H20 juste sous la célèbre statue dorée de la «Bonne-Mère» qui veille sur la deuxième ville de France.

Vêtu de blanc comme tous les porteurs, il a ensuite passé le relais, sous un grand ciel bleu, en donnant le «baiser de la torche» à Colette Cataldo, 83 ans, supportrice historique de l’OM, qui a chanté «Allumer le feu» de Johnny Hallyday.

«Voilà, ça fait battre le coeur et c'est fantastique. C'est la flamme olympique, c'est le symbole du sport, du vivre ensemble, de tout ce qu'on peut espérer dans le monde», a commenté Basile Boli. «J'aurais jamais cru ça de ma vie», s'est exclamé Colette Cataldo.

«Attention, ça va passer très vite votre relais, profitez-en!», leur avait lancé auparavant Tony Estanguet, président du comité d'organisation des JO de Paris-2024.

- «C'est parti !» -

«Le départ c'est important dans le sport», a-t-il ajouté. «On a pris un bon départ... maintenant c'est parti! On va chaque jour délivrer ces moments de fête, d'émotions» avec 10.000 relayeurs dans 400 villes de France jusqu'à la cérémonie d'ouverture des JO (26 juillet - 11 août).

Jeudi matin, au lendemain de l'allumage du premier chaudron olympique par le rappeur Jul sur le Vieux-Port, plusieurs dizaines de personnes avaient monté la colline pour assister à ce moment particulier et le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, était présent en tenue d'apparat.

«Ca fait un petit réveil musculaire, mais comme les JO en France, c'est une fois tous les 100 ans, ça valait le coup», dit en souriant à l'AFP Julie Landon, 36 ans, venue à pied d'un autre quartier de Marseille.

La flamme a ensuite poursuivi son chemin en contrebas, accueillie par des centaines de personnes, beaucoup postées aussi aux fenêtres des immeubles.

Comme mercredi, lors de son arrivée à Marseille à bord du trois-mâts Belem sous les yeux de plus de 200.000 personnes, un important dispositif de sécurité est mis en oeuvre pour protéger le flambeau et ses porteurs.

Pour ce grand relais de la flamme, tradition née lors des JO 1936 à Berlin, Marseille sera la seule ville, avec Paris, à être traversée sur une journée entière, portée par près de 200 relayeurs, sportifs, artistes et anonymes, mais aussi un collectif de 28 athlètes européens, ce 9 mai étant également la journée de l'Europe.

La gymnaste ukrainienne Maria Vysochanska, dont le père combat sur le front contre l'invasion russe, sera la capitaine de ce relais collectif auquel participeront également l'ancien perchiste français Jean Galfione, ou la Polonaise Anita Wlodarczyk, triple championne olympique en titre du lancer de marteau.

Au fil de huit segments tracés à travers la ville, la flamme passera ensuite par plusieurs lieux emblématiques, notamment le palais du Pharo, la Corniche qui domine la Méditerranée, la marina olympique où se tiendront cet été les épreuves de voile, le Vieux-Port, le Mucem ou les grandes lettres MARSEILLE installées façon Hollywood à l'entrée nord de la ville.

L'ancien basketteur Tony Parker, le skieur Cyprien Sarrazin, auteur cet hiver d'un incroyable doublé sur la mythique descente de Kitzbühel, et plusieurs membres de l'équipe de France de voile porteront également le feu olympique.

- Drogba avant le départ -

L'actrice et humoriste Nicole Ferroni et le chef triplement étoilé Alexandre Mazzia, associé à la préparation des repas des athlètes cet été et dont le restaurant est à Marseille, seront eux aussi relayeurs.

Pour conclure cette première journée du relais, le dernier segment conduira la flamme jusqu'au Stade Vélodrome, où se tiendront cet été 10 matches des tournois olympiques féminin et masculin de football.

Le ballon rond sera alors à l'honneur avec la présence de Jean-Pierre Papin, Ballon d'Or 1991, de Louisa Necib, Marseillaise et ancienne N.10 de l'équipe de France, et de Valentin Rongier, actuel capitaine de l'OM. Zinedine Zidane, autre illustre Marseillais dont le nom avait circulé pour l'allumage du chaudron mercredi, n'est en revanche pas prévu au programme.

Le rappeur Soprano, enfant des quartiers Nord de la ville, effectuera pour sa part un spectaculaire relais sur le toit du stade. Puis il remettra la flamme à Eric Di Meco, champion d'Europe 1993 avec l'OM, qui la tendra lui-même à Didier Drogba, autre légende du club marseillais, à charge pour ce dernier d'allumer donc le deuxième chaudron de ces Jeux, au pied du mythique Vélodrome.

Vendredi, la flamme quittera enfin Marseille pour continuer son périple par le Var. Puis son chemin se poursuivra jusqu'à Paris, via le Mont-Saint-Michel, les plages du Débarquement, le Château de Versailles ou encore le Viaduc de Millau.